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Collioure




. Description      . Photos      . Situation et accès      . Patrimoine      . Histoire      . Etymologie      . Héraldique      . Cartes Postales

Collioure est surnommée la perle de la côte vermeille, et il faut bien dire que ce surnom lui va comme un gant. La ville est située dans une baie étroite, entourée de montagnes, au fond d'une vallée peu encaissée. La végétation de la vallée est faite de nombreux pins qui ont été conservé et qui se trouvent donc toujours entre les maisons.

Le cœur de ville est très dense, il y a peu de rues et elles sont étroites, piétonnières et ne permettent pas le passage de véhicules motorisées, ce qui donne un certain charme. La ville a su encourager les habitants à mettre en valeur leurs maisons, elles sont quasiment toutes bien entretenues, avec des fleurs au balcon et de nombreuses plantes qui donnent un air printannier, même en d'autres saisons.

Ce cœur de ville est limitrophe de la plage, la séparation n'est faite que par l'ancienne enceinte médiévale, largement percée depuis pour permettre au flot de visiteurs de passer librement de la ville et ses commerces à la plage. Si cette dernière est faite de galets, elle a un panorama magnifique, avec la vue sur les collines environnantes. L'église Notre Dame des Anges et son clocher caractéristique amène un plus à la carte postale.


Collioure est-elle une ville intéressante à visiter ?

Sérieusement, y a t-il quelqu'un qui se pose la question ? Mais bien sûr ! Elle est même très intéressante !

La ville n'est, en soi, pas très grande, le centre se compose juste de quelques rues un peu longues, très étroites et évidemment piétonnières, qui ont un charme fou. Ce qui est intéressant à Collioure c'est la lenteur avec laquelle on avance dans les rues. Chaque maison, ou presque, a été reconverti en magasins, en atelier d'art, en galeries d'art, en boutiques diverses et variées. Impossible d'avancer à grands pas sans rater tout un tas de choses intéressantes ! Aussi est-il indispensable de se rendre sur place pour flâner, au rythme lent des familles de touristes ou des personnages âgées du village, mais aussi pour s'émerveiller de la beauté des maisons décorées, des balcons fleuris et des rues colorées dans un style généralement catalan... évidemment.

Vos pas vous mèneront, sans aucun doute possible, à l'église Notre-Dame-des-Anges, une bien belle église qui vaut surtout pour son clocher unique dans le département. C'est un ancien fanal reconverti, et bien qu'on ne le sache pas, ce dôme si caractéristique a été installé il y a que quelques décennies, alors que l'église elle-même a plus de trois siècles ! D'ailleurs lorsque vous regardez l'église de la plage principale, vous remarquerez une étrange fortification en brique rouge, avec des petites meurtrières. Et bien... ça n'a rien de militaire, c'est juste des latrines !

Après l'église, évidemment vous continuerez votre marche vers le promontoire Nord qui offre une belle vue sur les plages d'Argelès-sur-Mer, et plus loin St Cyprien. Si vous avez de bon yeux vous verrez aussi Canet-en-Roussillon et, pourquoi pas, le Barcarès. Tout au fond le front de mer s'élève : Ce sont les falaises de Leucate, qui marque la limite avec le département voisin de l'Aude. Mais revenons à notre promontoire. Juste derrière l'église vous verrez une petite chapelle, au bout de l'église. Autrefois isolée, elle fut construite en l'honneur de St Vincent, dont la légende raconte que ses reliques furent ramenées à Collioure par bateau, passant donc par ici.

Du bout de la digue vous avez une vue incroyable sur la baie de Collioure, une vue à ne surtout pas rater. Le fier château de Collioure se dresse, massif et protecteur. Il fut construit pour les rois de Majorque, qui y avait là une résidence d'été. Ils en avait une autre au château de Formiguères, en Capcir, pour y prendre le frais. Quand à leur château principal, c'était bien sûr le fameux palais des rois de Majorque. Le château de Collioure est désormais une propriété du Conseil Général des Pyrénées-Orientales. Il est particulièrement bien entretenu et se visite pour une somme modique. Intéressant, surtout en plein été, ses salles sont assez rafraîchissantes.

De l'autre côté du château la plage s'étire, à l'abri un front de mer en béton assez bien masqué. C'est une construction plus moderne, un système anti-chars construit par les allemands en 1944 pour éviter un débarquement allié. Derrière, la ville est étroite car la montagne est très présente, ici. Vous visiterez utilement la jolie église des Dominicains dont la silhouette se détache, et en levant les yeux vous verrez un curieux mausolée beige et un moulin à vent. C'était un moulin destiné à la fabrication d'huile d'olive, il date du XVIIIe siècle.

Si vous êtes en forme et avez envie de randonner un peu, suivez le sentier qui grimpe dans la montagne, il vous mènera droit au fort St Elme, un ancien fort modifié par Vauban. A cheval entre les communes de Collioure et Port-Vendres, c'est maintenant une propriété privée, mais il est visitable. Quand vous arrivez là-haut vous vous apercevrez que vous auriez pu monter en voiture ou, mieux, avect le petit train touristique de Collioure !

Envie de prolonger la balade ? Remontez la route des corniches à pieds jusqu'au parking supérieur, il y a un chemin qui part vers Argelès-sur-Mer, il longe la mer du haut de la falaise. Il mène au fort carré, interdit d'accès mais que l'on peu longer. Si vous continuez le chemin vous arriverez à Argelès-sur-Mer, le point de départ de ce sentier que l'on appelle, bien sûr,... le sentier des douaniers. Ce sentier continue son chemin vers Port-Vendre, et longe la côte jusqu'en Espagne. Une belle balade, mais à faire par portion, à moins de le prévoir par étape.


Les plages

Collioure ne possède que 3 plages le long de la baie. La plage principale est au pied de Notre Dame des Anges. C'est une plage de galets. Elle est la plus emblématique car elle se trouve face à l'église, la vue y est magnifique. Evidemment en plein été, elle est bondée. La seconde plage un peu moins courue, elle est après le château, le long de la route qui passe un peu en hauteur. Elle est dominée par la tour d'Avall. C'est la seule plage de sable de la baie, et elle est vraiment belle, quoi que très peu large. La troisième est la plus petite, elle est de l'autre côté de la baie. Elle aussi propose une vue fantastique puisqu'elle fait face à la ville, mais elle est vraiment petite, et ce ne sont que des galets.

A Collioure, nous sommes loin de l'ambiance festive des grandes stations que sont Canet, Argelès ou le Barcarès. Le charme de la ville, associé à ses monuments historiques donne un sentiment de romantisme décuplé par la présence de nombreux peintres, amateurs ou pas. Il faut savoir que Collioure est la patrie des "fauves", ces peintres du début du XXe siècle.




Situation et accès

Collioure est la première ville de la côté vermeille, la côte rocheuse qui est formée par les Pyrénées lorsqu'elles plongent dans la mer Méditerranée. C'est une côté découpée de blocs de schistes saillants entre lesquels la mer s'engouffre parfois de façon virulente. De temps à autre la côte est adoucie par une baie de sable, baies dans lesquelles se sont développées des villes. Collioure est la plus au Nord, c'est aussi la plus accessible.

Pour vous rendre à Collioure vous pouvez utiliser votre voiture, mais si vous n'êtes pas hors saison, oubliez cette option. Surtout, oubliez-là, même en juin ou septembre. Les places de parking sont très limitées et il y a de grandes chances que vous repartiez frustré de n'avoir pu vous arrêter. Si par hasard le parking du haut, à l'entrée de Collioure, est disponible allez-y sans hésiter, vous n'aurez pas beaucoup d'autres chances. Si vous insistez, essayez le parking de la gare, il n'est pas loin du centre et assez grand... mais inaccessible le dimanche matin, le marché empêche son accès.

Mon astuce pour vous rendre à Collioure en toute tranquillité :

Garez-vous à gare d'Argelès-sur-Mer et prenez un billet de train pour Collioure. Ca vaut trois fois rien (moins que l'essence que vous perdrez), il y a des TER toutes les heures et vous arrivez directement en ville. Si vous avez traversé Collioure en râlant de ne pas pouvoir vous garez, poursuivez jusqu'à Port-Vendres, longez les quais du port, remontez derrière le haut-mur, au petit-rond point et suivez les panneaux "Gare". Le billet veut 2€50 l'aller-retour, 3 minutes de trajet à la climatisation : C'est VRAIMENT le bon plan. Les dégourdis qui viennent de Perpignan partiront d'Elne : A peine plus cher, mais encore moins de tracas pour se garer qu'à Argelès.

Carte des communes

Coordonnées GPS : 3.0833132280 N, 42.5239889300 E.


Patrimoine, curiosités à voir sur place

Collioure possède un patrimoine assez riche. Tout d'abord, la Chapelle St Vincent, (1642), une chapelle construite sur un rocher de schistes à l'extrémité de l'anse de Collioure. Vous en avez un dossier détaillé en cliquant ici. Il y a aussi St Nicolas du cimetière (1558) et St Sébastien de la Punta (1528), sans compter les nombreux oratoires que l'on trouve un peu partout sur le territoire de la ville.

Celle-ci possède aussi un ancien couvent de dominicains du XIVe et XVe siècle, dont l'église, classée aux Monuments Historiques, est à nef unique et avec des chapelles entre les contreforts. Cette église possède encore des vestiges de son croître du XIIIe, vendu en 1938 et qui se trouve actuellement convertit en cave coopérative vinicole, le Cellier des Dominicains. (Onze des arcades du cloître ont été racheté par la commune et réinstallés dans le jardin du parc Pams en 1993)

Notre Dame de Consolation est un ermitage situé à quelques kilomètres dans les terres. Voyez ici le dossier qui lui est consacré. Collioure est également connu grâce à son paysage si caractéristique dans lequel se trouve toujours l'église Notre Dame des Anges. Elle aussi a un dossier à lire en cliquant ici.

Sinon l'architecture militaire est aussi grandement représenté : Le Fort St Elme (Dossier ici) domine la ville et celle de Port-Vendres, le château royal bien sûr (Dossier ici), le fort du Miradou qui est issu de la transformation par Saint-Hilaire en 1674 d'un ancien château médiéval, la tour de la douane (XIVe siècle), celle de la Madeloch (XIVe siècle aussi). De plus, sur le Pla de "les Forques", au-dessus de Collioure, un complexe exceptionnel composé du Fort Rond et du Fort Carré fut construit entre 1726 et 1770. Il avait pour rôle de protéger les fortifications existantes, les progrès de la balistique les rendant moins efficaces. Le fort carré, avec la tour de l'étoile et le chemin couvert est toujours tel qu'il a été construit en 1758, puis modifié en 1824. Il est classé depuis le 11 février 1991. Durant la seconde guerre mondiale il a été assez abimé (par le fait qu'il fut occupé), puis il a aussi subit des dégradations récentes (tags par exemple) Citons aussi la batterie Dugommier, qui a été cité plus haut.

Reste enfin un riche patrimoine civil, dont les rues du village n'en sont les derniers représentants. Le moulin de Collioure est aussi une œuvre directement venue du Moyen-âge, il est utilisé aujourd'hui encore. A son propos, une plaque annonce, à ses pieds, son histoire.


L'église Notre-Dame des Anges

L'église Notre-Dame des Anges, à Collioure.
Eglise Notre-Dame des Anges

C'est l'église paroissiale de Collioure. Internationalement connue pour sa beauté, mais surtout pour la beauté de son environnement, elle date du XVIIe siècle. Son clocher est l'ancien fanal d'entrée du port, mais son dôme si caractéristique - et unique dans le département - est beaucoup plus récent.

Si l'on ne devait conserver qu'une seule des caractéristiques de Collioure, ce serait cette église, sans aucun doute !

En savoir plus sur l'église Notre-Dame-des-Anges.



Le château des Rois de Majorque

Le château des Rois de Majorque, à Collioure.
Le château des Rois de Majorque

Le château de Collioure est une forteresse du XIIIes siècle, mais développée sous les Rois de Majorques au XIVe. Résidence d'été des rois de cet éphémère royaume de Majorque, il partageait cet honneur avec le château de Formiguères, en Capcir. C'est une lourde forteresse composée de monbreuses salles, de galeries, d'un donjon et de remparts qui, actuellement, on la forme arrondies caractéristiques de l'architecture espagnole du XVe siècle comme c'est le cas sur le château de Salses, par exemple.

Ce château appartient au Conseil Général des Pyrénées-Orientales, il se visite. Et en plus, il n'est pas très cher !

En savoir plus sur le château royal de Collioure.



La chapelle St Vincent

La chapelle St Vincent, à Collioure.
La chapelle St Vincent

La chapelle St Vincent est cette curieuse construction, au bout de la digue, qui fait face à l'église. Construite en 1642 elle était initialement sur un ilot qui a été rattaché à la terre plus tard.

En savoir plus sur la chapelle St Vincent.



La tour de la Madeloc

La tour de la Madeloc, à Collioure.
La tour de la Madeloc

La tour de la Madeloc est une ancienne tour de surveillance dominant la ville de Collioure et celle de Port-Vendres, au sommet d'une colline bien visible. Elle est dans le prolongement du château de Collioure et de la tour de la Massane, un peu plus haute et à l'Ouest.

C'est une belle tour bien conservée, mais malheureusement dotée de nombreux équipements de télétransmission aérienne, une curiosité qui n'arrive plus guère depuis longtemps sur un monument historique...

En savoir plus sur la tour de la Madeloc.



L'ermitage Notre-Dame de Consolation

L'ermitage Notre-Dame de Consolation, à Collioure.
L'ermitage Notre-Dame de Consolation

L'ermitage Notre-Dame-de-Consolation est un ancien ermitage à l'Ouest de Collioure, un peu dans la montagne. Il a été reconverti en chambres d'hôte de nos jours, mais c'est un ancien lieu pieux de grande importance, historiquement parlant.

En savoir plus sur l'ermitage Notre-Dame de Consolation.



Le moulin à huile

Le moulin à huile de Collioure.
Le moulin à huile

Sur les hauteurs de Collioure se trouve un moulin à vent très bien visible de la baie. C'est un moulin à huile datant du XIVe siècle. Encore en fonction de nos jours, il se visite sur demande.

En savoir plus sur le moulin à huile.



Le fort St Elme

Le fort St Elme, sur les hauteurs de Collioure.
Le fort St Elme

Lorsqu'on regarde la géographique de la côté rocheuse on constate que les deux baies de Collioure et de Port-Vendres sont séparées par une crête assez élevée, un endroit idéal pour construire un site militaire de surveillance. Ce fut fait dès le XIe siècle, on l'appelait la tour de la Guardia. C'est sur ses bases que fut construit au XIVe siècle un fort destiné à améliorer les défenses du château royal, juste en dessous.

Ce fort a été modifié à plusieurs reprises, il nous est présenté de nos jours sous la forme d'une étoile typique des défenses de Vauban.

En savoir plus sur le fort St Elme.



Le collet de Cotlioure

Le dolmen du Collet de Collioure.
Le collet de Cotlioure

Le Collet de Cotlioure est un dolmen composé de plusieurs pierres disposées quasiment verticalement, un peu inclinées vers l'intérieur, et qui définissent une chambre vaguement trapézoïdale. La dalle qui la surmonte, hélas posée à côté suite à son effondrement, est faite elle aussi en schiste. Par rapport à sa construction, on doit pouvoir dater ce monument du néolithique moyen, entre la fin du Ve à la première moitié du IVe millénaire.

En savoir plus sur le collet de Cotlioure.



L'église des Dominicains

L'église des Dominicains de Collioure.
L'église des Dominicains

L'église des Dominicains est une construction du roi Jacques II de Majorque, en 1290. Il fait suite à une augmentation de la population et de l'activité du port de Collioure, les nouveaux habitants drainant dans leurs sillages le clergé.

Cette église faisait partie d'un monastère, il était doté d'un cloître qui a été en grande partie détruit mais qui a été remplacé par différentes pièces venant d'ailleurs, quoi que certaines soient encore sur place. L'église a un style méridional classique, le portail de la façade principale ainsi que les deux arcatures du côté gauche ont été classés aux Monuments Historiques en 1928.

Rachetée par des vignerons, elle abrite toujours un cellier, le célèbre cellier des Dominicains de Collioure. On y fait des excellents vins !



La tour d'Avall

La tour d'Avall, à Collioure.
La tour d'Avall

La tour d'Avall est une solide tour peu élevée mais plutôt large situé près de l'église des Dominicains, sur la partie Nord de la ville. Elle se voit le long du front de mer, au-dessus des fortifications anti-chars qui ont été cronstruites pendant la 2e guerre mondiale, le long de la plage.

Elle a été construite en schiste. Elle date du XIVe siècle, à l'époque des rois de Majorque, et servait de douane.



La porte médiévale

La porte médiévale, à Collioure.
La porte médiévale

De nos jours la ville de Collioure s'étire le long d'une petite rivière qui peut devenir impétueuse, mais autrefois la rivière était isolée de la ville par un rempart qui faisait le tour des habitations. Le remparts Est, le long de la plage, est toujours là, il sépare la ville de la plage.

Ce que l'on appelle la porte Est est l'ancienne porte médiévale pour accéder à la grève, à l'époque des rois de Majorque, lorsqu'il fire de Collioure leur port principal.



Le temple protestant

Le temple protestant de Collioure.
Le temple protestant

Collioure possède un temple protestant, toujours en activité de nos jours. Il est au carrefour du Christ, et se distingue des autres bâtiments alentours par son style du début du XXe siècle.

Il a été construit par l'architecte danois Viggo Dorph Petersen qui a construit un bon nombre de maisons et château dans la région, à commencer par celui de Valmy. Le temple a été inauguré le 4 mars 1906, en présence du pasteur Camile Lénard



Le fort Dugommier

Le fort Dugommier, à Collioure.
Le fort Dugommier

Le fort Dugommier est une place forte qui fut construite sur la colline entre Collioure et Port-Vendres.

Il a été construit à la fin du XVIIe siècle pour protéger la ville contre les attaques maritimes, et doit son nom au général français Barthélemy Louis Joseph Dugommier, qui a remporté une victoire décisive sur les Espagnols lors de la bataille du Boulou en 1794.

En savoir plus sur le fort Dugommier.



Histoire

Préhistoire

Situé sur la côte méditerranéenne, l'anse de Collioure ne semble pas avoir été habité durant la préhistoire. Les premières traces d'activités humaines dans la région se trouvent durant le néolithique ancien, aux alentours du IIIe millénaire. Le peuple qui occupait les Albères édifia les premiers dolmens et menhirs, ceux là même que l'on peut voir de nos jours.


Antiquité

Vers -500 commence l'époque de l'antiquité, avec l'invasion du Roussillon par les celtes. Ceux sont eux qui fondèrent Collioure et, semble t-il, lui donnèrent son nom. Il s'agissait probablement d'un grand port de commerce, les principales liaisons étaient réalisées avec la Grèce dès le VIe av. J.-C. Après l'occupation romaine, la ville fut reprise pour leurs comptes. Il faut dire que les romains n'ont pas vraiment livrés une conquête militaire mais plutôt une invasion semi-pacifique destinée à récupérer les ressources naturelles et les infrastructures celtes. Devenue romaine, Collioure fut appelée "Cauco Illiberis", Illibéris étant la ville d'Elne, et poursuivit le commerce, essentiellement du vin. Des vestiges d'une tombe romaine ont été retrouvé à Collioure, exactement au col de Mollo.

En 408 les peuples germaniques fuyent les invasions des huns et tentent de trouver refuge auprès de l'Empire romain. Mais celui-ci n'est plus capable de les protéger, ce qui provoqua sa chute. Ces peuples tournèrent quelques années en Europe le temps de se fixer sur un territoire donné. Le Roussillon fut inclu dans l'Empire wisigothique de Toulouse, qui occupait tout le Sud de la France et la péninsule ibérique. Nous n'avons pas de traces de l'occupation des wisigoths à Collioure, hélas. Pas plus que des sarrasins, qui enfoncèrent en 735 l'actuelle Espagne et furent arrêtés par les francs. Repliés sur la péninsule ibérique, ils furent définitivement rejetés du Roussillon en 811 par Charlemagne.

Commence alors l'époque carolingienne.


Moyen-âge

Nouveau possesseur du Roussillon, Charlemagne y instaure le système féodal et découpe la région en comté. Collioure est rattaché au comté du Roussillon, mais il ne s'agit plus que d'une ville inhabitée. Au Xe siècle les nouveaux francs venus du Nord de la France commencent à reconstruire une ville autour d'une église, probablement sous la direction d'une des grandes abbayes des Albères : St pierre de Rodes, St Génis des fontaines, etc.

On retrouve Collioure dans un acte de donation d'un terrain par Pierre II, comte de Barcelone et nouveau roi d'Aragon, aux Templiers du Mas Deu. Ce terrain, situé entre le port et le château médiéval, fut utilisé pour construire une second château, propriété des templiers et destiné à protéger les intérêts des moines. Ce château n'était en fait qu'une maison fortifiée. L'année suivante l'évêque d'Elne leur donna l'église du village ainsi que tous les revenus qui y afféraient. La ville n'était donc pas une propriété des templiers mais s'en approchait.

Le château médiéval, une propriété du roi, fut peu à peu modifié, le port se développa et Collioure commença a avoir plus de poids dans la région. Bloqué dans ses conquêtes vers la France suite à la défaite de la bataille de Muret, le nouveau roi Jacques 1er le Conquérant se tourna vers la mer et lança ses conquêtes vers la mer. Le royaume d'Aragon devient alors un puissant royaume maritime, les ports de Collioure et de Port-Vendres devenant des points d'attache de la flotte, de même que les nouveaux ports des îles Baléares.

A la fin du XIIIe siècle Jacques 1er voulut réexaminer la situation foncière de chaque propriétaire pour calculer l'imposition des habitants des villes royales. Il y avait 6 villes royales à cette époque. Deux dignitaires vinrent en 1295 à Collioure écrire les déclaration des propriétés des habitants, ce document existe toujours, il est nommé "capbreu". Un capbreu, de nos jours, est tout simplement le plus ancien cadastre que nous ayons d'une ville catalane.

Capbreu de Collioure

Principale enluminure du Capbreu de Collioure, XIIIe siècle (cliquez pour voir tous les capbreus)

Passée ville du royaume de Majorque pendant près de 80 ans, Collioure était toujours une ville royale au XVe siècle. En 1424 il changea de commandement, passant à Bérenger V d'Oms, qui obtient ce titre de façon héréditaire. Ainsi ses descendants furent également gouverneur du château de Collioure. En 1428, soit 4 ans plus tard, il compléta ses titres en se faisant nommer par la reine Amélie Châtelain de Collioure, en même temps qu'il obtient le bailliage de la ville que la famille conservera jusqu'à la révolution. Les habitants furent donc sous la direction effective de la puissante famille d'Oms.

Passé à la couronne d'Aragon avec le royaume de Majorque, Collioure fut occupé par Louis XI puis rendu à l'Aragon par Charles VIII. Durant cette période Louis XI renomme Collioure pour l'appeler St Michel, cette appellation durera de l'année 1475 à 1481. Charles Quint renforça les défenses du château et construisit le fort Saint-Elme qui ne résista pas à Turenne en 1642. Le fort St Elme fut également sous la responsabilité de la famille d'Oms jusqu'au début du XVIIe siècle. C'est en effet Antoine d'Oms qui cèdera l'alcayde de Collioure à son neveu Henri de Sentmanat.

Au XVIe siècle les fortifications de la ville furent renforcée une première fois, elle le seront une seconde après le traité des Pyrénées en 1659. La première moitié du XVIIe siècle est marqué par la conquête militaire du Roussillon par la France. Cette guerre, nommée Guerre de 30 ans, aura de lourdes conséquences pour Collioure, qui tombe en 1642. Le roi de France mandate Vauban, architecte royal, pour fortifier le Roussillon. En tant que place forte, Collioure devient ville de garnison. Le château fut entouré d'un glacis qui supprima l'ensemble de la vieille ville qui se trouvait à ses pieds. La population fut invitée à se déplacer à Port-Vendres, mais les habitants purent obtenir l'autorisation de reconstruire leur ville à peu plus au Nord, en fait à son emplacement actuel.


XVIIIe et XIXe siècle

La ville suivit la destinée du Roussillon et fut réoccupée par les Espagnols en 1793, mais reprise par Dugommier en 1794, au cours de la fameuse guerre de 1793. Cette reprise de la ville fut réussie entre autre par une batterie de siège face au fort St Elme pour déloger les troupes du général Navarro. Cette batterie provisoire fut transformée en établissement définitif en 1844 sous le nom de "batterie Dugommier". Elle représente le premier exemple sur la côte rocheuse du passage de la fortification en redoute à la fortification polygonale en partie enterrée. Les dernières fortifications de Collioure datent de 1871, juste après la guerre. On réalisa des routes stratégiques contrôlant l’arrière pays, sur la fortification de la crête Madeloc, avec les batteries de la Galline, des 500 et de Taillefer, ainsi que la construction du fort Béar de Port-Vendres, au-dessus de cap du même nom.

Autre évènement du XIXe siècle, l'apparition du protestantisme banyulenq. C'est le douanier Denis Blanc, muté en 1889, qui éveille à la foi protestante les pécheurs du Faubourg, quartier pauvre de la ville. La religion s'étend à Argelès et se développe beaucoup. A partir de 1896 des activités religieuses sont faites sur la ville même. Le temple protestant de Collioure fut construit au début du XXe siècle suivant les plans du danois Viggo Dorph Petersen, qui a réalisé entre autre le chateau de Valmy et le temple d'Amélie-les-bains. Son inauguration eut lieu le 4 mars 1906 en présence du pasteur Camille Lénard.

Par la suite Collioure perdit son intérêt stratégique avec la pacification entre les deux pays. Le port fut déclassé et redevient un port de commerce et de pèche. Collioure se lança dans la production viticole, comme beaucoup de villages du Roussillon, et réussi à faire des vins de qualité.

De nos jours Collioure est une ville charmante, touristique, aux traditions vives.


Etymologie

L'origine du nom de Collioure est incertaine. Il semble qu'il soit issu de l'expression Kouk-Illi-Berri signifiant "Port de la ville neuve" dans les langue pré-romane.


Héraldique

Description du blason de Collioure

Expression héraldique

D'azur au château d' or, ouvert et ajouré du champ, maçonné de sable, soutenu d'une mer d' argent ombrée aussi d'azur.

Description

La ville de Collioure a un blason assez simple, mais il faut reprendre son expression héraldique pour le détailler. Quand un blason n'est pas scindé en plusieurs parties, comme c'est le cas pour celui-ci, son expression héraldique commence toujours par sa couleur dominante. Ici, il est "Azur", c'est à dire "Bleu". Il est doté d'un château d'or (c'est à dire jaune), "ouvert et ajouré du champ", ce qui signifie que sa porte et ses fenêtres sont de la même couleur que le fond. Ce château est "maçonné" de "sable", qui veut dire qu'on voit les joints de couleurs "noirs". Ce château est soutenu d'une mer "argent" (blanche) ombré d'azur (avec des traces bleues)

Explications

Collioure, ville à la fois maritime et royale, possède sur son blason le château royal d'or et la mer, les deux attributs qui la caractérise. Elle est surmontée d'une couronne royale et une devise flotte dans une banderole : "Cui Dominus Contulit Speldorem", qui signifie "Dieu lui donna la splendeur". Il s'agit d'une citation biblique évoquant Judith.


Cartes postales anciennes

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