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Eglise de la Vierge de Baixas

Un imposant bâtiment austère construit avec un grand soin.

Lorsqu'on arrive à Baixas, une ville du Nord-Ouest de la Salanque, on est immédiatement frappé par l'impressionnante masse de son église, dont la silhouette se détache de tous les autres bâtiments.

C'est l'église de la Nativité de la Vierge, qui n'est pas seulement imposante : sa construction a été réalisée avec une grande précision, ce qui lui confère une grande beauté, malgré sa structure massive.


De quoi s'agit-il ?

Cette église est dédiée à la Nativité de la Vierge et fut érigée au XIIIe siècle dans le style roman de l'époque. Elle possède une nef unique, vaste et haute, un chevet plat et plusieurs chapelles latérales correspondant aux contreforts extérieurs. Ces contreforts sont particulièrement hauts et massifs, mais plutôt étroits. Il y en a 5 par côté. Le clocher est remarquable. Trappu, il a été construit en deux fois comme le prouve la différence de construction entre la base et la partie supérieure. Les deux niveaux du bas sont décorés de lésènes et de bandes bombardes alors que la partie supérieure, la seule un peu plus aérienne, possède deux arcs ouverts par côté.

Intérieurement le plan est simple puisqu'il n'y a qu'une nef. Des chapelles sont réparties le long des murs gouttereaux. Ces chapelles abritent différents retables dédiés à Saint Gaudérique (1670), à la Vierge (1660), à Saint Étienne (XVIIe siècle), et à l'Immaculée Conception (XVIIIe siècle). L'église de la Nativité de Baixas contient également une cuve baptismale datant du XVIe siècle. À l'extérieur, le clocher, carré et massif, est également remarquable et date lui aussi du XIIIe siècle. Pour conclure sur cette église, il faut mentionner qu'elle renferme divers décors en gypserie et meubles du XVIIIe siècle, une statue de la Vierge du XVe siècle ainsi que quelques autres statues datant des XVIIe et XVIIIe siècles. Elle est inscrite aux Monuments Historiques.

Mais c'est surtout le superbe retable du maître-autel qui retient l'attention du visiteur.


Le retable du maître-autel

Dédié à Notre-Dame-de-la-Nativité, ce retable est typique de l'art religieux du XVIIe siècle en Roussillon. Comme souvent à l'époque baroque, il est composé essentiellement scènes autour de la Vierge Marie. Tout le retable est recouvert de dorures. La statuaire y est abondante, ce qui reflète la qualité exceptionnelle du travail réalisé en 1674. L'auteur, le célèbre Louis Générés, consacra la plupart de son temps à cette œuvre entre 1671 et 1674. Il est important de noter que ce retable a été restauré assez récemment.


Le retable


Retable du maître-autel

Plan détaillé


Retable du maître-autel


Légende


  1. Oiseau aux ailes demi-déployées : Il s'agit probablement d'une symbolique qui vise à mettre les croyants sous le regard perçant d'un être supérieur.
  2. Christ en croix : A ses pieds, deux figures emblématiques, Jean et Marie.
  3. Saint-Jean : Il est resprésenté dans une position qui donne l'impression qu'il recueille le sang du Christ.
  4. La Vierge Marie : Elle est représentée en gloire entourée d'anges.
  5. Tabernacle : Il est décoré d'une représentation du Christ ressucité. A sa gauche se trouve Léon le Grand et à sa droite Saint Jérôme. L'intérieur du tabernacle est peint de scènes de la passion, de droite à gauche : La flagéllation, la Cène et le couronnement d'épines.
  6. Saint Jean-Baptiste : Il représenter de pieds, tenant dans sa main l'ancien testament orné de l'agneau de Dieu venant racheter le Monde.
  7. Saint-Jacques le Majeur : Il est reconnaissable par la présence de la fameuse coquille Saint-Jacques, un élément du pélerin.
  8. Saint-Pierre : Lui aussi est reconnaissable par la présence dans ses mains de la clé du royaume de Dieu
  9. Saint-Paul : Quatrième Saint représenté sur le retable, il a une épée à la main qui symbolise son martyr.
  10. Saint-Jean : Sur la partie basse du retable on trouve les 4 évangélistes. De gauche à droite, en commence par Saint-Jean et l'Aigle qui le représente.
  11. Saint-Marc : Second évangéliste, Saint-Marc est symbolisé par un lion, d'où la présence de cet animal ici.
  12. Saint-Luc : Le troisième évangéliste est Saint-Luc, représenté par un Taureau.
  13. Saint-Mathieu : Le dernier des quatre évangélistes est représenté sous forme humaine pour incarner la descendance humaine de Dieu.
  14. Saint-Etienne et Sainte-Catherine : Les deux Saint(e)s propect(rice)eurs de Baixas, avant que la Vierge ne détrône Saint-Etienne. Sainte-Catherine est la Sainte protégeant l'ermitage de la ville.
  15. Cartouche allégorique : Ces cartouches évoquent la création par leurs couleurs typiques : Verte pour le végétal, rouge pour l'animal. Au centre de la scène se trouve un être humain, paume ouverte pour faire allégeance à Dieu le Créateur.
  16. Cartouche allégorique : Idem
  17. Signature de Louis Générés : Elle est faite sous forme d'un médaillon (1674) dans lequel est écrite la phrase "Ceci a été fait par le peuple de Baixas et les rentes de l'eglise"
  18. Signature de François Monader : C'est la personne ayant faite les peintures et les dorures. Celles-ci ont été postérieures à la construction du retable, les dorures datent de 1701.
  19. La naissance de la Vierge : Première étape de la vie de la Vierge Marie.
  20. L'annonciation : Deuxième étape de la vie de la Vierge Marie.
  21. La visitation : Troisième étape de la vie de la Vierge Marie.
  22. Présentation de Jésus : La scène représente la présentation de Jésus au temple ainsi que sa circoncision. Cette scène est originale par le fait que le rabbin porte une mitre d'évêque.
  23. Fuite en Egypte : y est représenté Saint-Joseph guidant un âne sur lequel se trouve la Vierge et l'Enfant. Des palmiers courbent ont été ajoutés à la scène pour symboliser la nature cachant le déplacement de la Sainte Famille.
  24. Sainte Trinité : La scène représente le couronnement de la Vierge.
  25. Homme : Simple représentation humaine masculine.
  26. Femme : Simple représentation humaine féminine.
  27. Barbu : Un autre homme barbu dont la signification nous échappe.
  28. Femme se signant : Représentation de la ferveur chrétienne.


Retable de l'Immaculée Conception


Retable de l'Immaculée Conception

Le retable de l'Immaculée Conception présente dans sa partie centrale la Vierge de Lourdes entourée de ses parents, Joachim et Sainte Anne. Cette dernière porte un livre à la main car c'est sa fille qui lui a appris à lire.

La partie basse du retable, sous la Vierge, est une scène de l'Annonciation. Au côté de cette scène il y a une représentation de Saint Abdon et Saint Sennen.



Retable du Rosaire


Retable du Rosaire

Ce retable vient du couvent des Augustins de Perpignan. Comme celui du Maître-autel, il est en bois sculpté recouvert de dorures et date du XVIIe siècle. Les niches et la gloire au-dessus est un ajout du XVIIIe siècle.

Ce retable a trois statues qui sont, de gauche à droite, Saint Dominique, la Vierge et l'Enfant, et Sainte Catherine de Sienne. Saint Dominique est le créateur des frères prêcheurs, à l'origine des prières du Rosaire. Sainte Catherine de Sienne était dominicaine et docteur de l'Eglise. Sous les 3 statues on trouve une scène de l'agonie de Jésus au jardin des oliviers, la crucifixion et le portement de la croix. Tout en bas il y a deux autres scènes de la passion : Le couronnement d'épines et la flagelation.



Retable de Saint Gaudérique


Retable de Saint Gaudérique

Ce retable massif et baroque date du début du XVIIIe siècle, il est en bois sculpté et doré. Il est de grande taille : 8m de haut sur 4m60 de large.

Le personnage-phare est bien sûr Saint Gaudérique, positionné au centre. C'est le Saint des agriculteurs et des viticulteurs. Il est sur un piédestal orné de scènes agricoles. A la gauche de Saint Gaudérique, Saint Joseph tient l'Enfant Jésus. Le décor au-dessous représente la Vierge calmant une rivière en crue pour que Saint Gaudérique puisse traverser. A la droite, c'est Saint Antoine de Padoue. Le décors qui est sous lui représente le piquage du blé, scène agricole si il en est.

Trois autres statues sont disposées sur la partie supérieure : Il y a, de gauche à droite Sainte Lucie, Saint Marguerite et Sainte Madeleine. Le sommet du retable est décoré d'une représentation de Dieu surveillant le monde agricole.



Retable de Saint Etienne


Retable de Saint Etienne

Le retable consacré à Saint Etienne est similaire, dans sa structure, à celui de Saint Gaudérique. Il se compose d'une rangée principale de 3 statues (Saint Laurent, Saint Etienne et Saint Sébastien) tout trois disposés au-dessus de scènes liées au Saint principal du retable (Le jugement, la lapidation et l'arrestation de Saint Etienne et sur la partie haute 3 autres statues secondaires (Saint Paul, Saint Augustin et Sainte Thérèse d'Avila). Le retable est dominé par une représentation de Dieu tenant à la main un globe surmonté d'une croix.

Mis à part Saint Etienne, les deux Saints principaux de ce retable sont représentés avec les instruments de leurs martyrs : Une grille pour Saint Laurent, et des flèches dans le corps pour Saint Sébastien.


Situation et accès

L'église de la Vierge est l'actuelle église de la paroisse de Baixas. Elle se situe en plein centre-ville, juste à côté de la mairie avec laquelle elle partage le parvis. Elle se trouve dans l'hyper-centre de Baixas. Pour ceux qui ne le savent pas, Baixas est une ville située au nord-ouest de Perpignan, après Rivesaltes.


Histoire

L'église de la Nativité de la Vierge de Baixas aurait des fondations romaines, mais il existe une forte incertitude à ce sujet. Ce qui est certain, c'est qu'elle fut construite au XIIe siècle dans un style roman tout à fait classique pour l'époque, c'est-à-dire qu'elle avait une abside et une charpente en bois. Au XIVe siècle, elle était devenue trop fragile et fut reconstruite avec une voûte en pierre. C'est à cette époque que date la destruction de l'abside, qui fut remplacée par la nouvelle entrée.

Au XVIIIe siècle, les murs gouttereaux (les murs latéraux) ont été percés de larges arcatures pour donner accès à toutes les chapelles que l'on peut encore voir de nos jours. Seule la première chapelle, au sud proche de l'entrée, semble d'origine.

Le clocher date du XIIe siècle pour sa plus grande partie, mais la section la plus haute est une construction tardive.


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