Une magnifique église paroissiale récemment refaite
L'église Sainte-Marie pourrait paraître banale comme tant d'autres, mais la restauration dont elle a bénéficié a permis une magnifique remise en état intérieure qui la rend vraiment remarquable.
C'est aussi une excellente raison de venir se balader à Molitg.
L'église Sainte-Marie pourrait paraître banale comme tant d'autres, mais la restauration dont elle a bénéficié a permis une magnifique remise en état intérieure qui la rend vraiment remarquable.
C'est aussi une excellente raison de venir se balader à Molitg.
L'église de Molitg, dédiée à Sainte-Marie, est sans conteste l'une des plus belles de la région. D'origine romane et malgré d'importantes transformations intervenues au XIIe puis au XVIIe siècle, elle nous est parvenue dans un très bon état de conservation. Ayant en outre bénéficié d'une restauration récente, elle offre aujourd'hui aux visiteurs un remarquable lieu de découverte.
Il s'agit d'une église typiquement romane, attestée comme préexistante dès 1024, et totalement indissociable de la maison-forte qui la jouxte. Elle se compose d'une longue nef unique, prolongée au XIIe siècle, d'une abside à chevet plat orientée à l'ouest, d'un très beau portail en granit situé à l'est et d'un clocher cylindrique caractéristique. Son vaste porche est surmonté d'un clocheton aujourd'hui dépourvu de cloche. Le portail constitue une véritable merveille de la décoration médiévale primitive : entièrement taillé dans le granit, il est orné de trois impressionnantes voussures parfaitement appareillées, sans décor sculpté additionnel. Une sobriété remarquable, d'autant plus notable que ce portail date probablement du XIe siècle.
À l'intérieur, l'église comprend deux chapelles latérales, un transept et une tribune située au-dessus de l'entrée. L'escalier qui y mène, étroit et en colimaçon, ne manque pas de surprendre le visiteur. L'ensemble de l'intérieur a été récemment repeint, offrant aujourd'hui une atmosphère lumineuse et accueillante dès l'entrée dans l'édifice.
Parmi les éléments les plus remarquables du mobilier figure une superbe statue de la Vierge allaitant l'Enfant Jésus, une posture relativement rare dans l'iconographie chrétienne. Elle date de la fin du XVIIe siècle, voire du début du XVIIIe. Le retable de Saint Joseph et celui du Christ sont tous deux du XIXe siècle, tout comme le retable du Rosaire, qui comprend également une statue de la Vierge de la même époque. Les deux statues qui l'encadrent, représentant Saint François et Saint Antoine, datent du XVIIIe siècle et ont été redorées au XIXe.
L'église conserve également deux belles statues représentant Saint Gaudérique ou Saint Isidore, dont l'identification reste incertaine. L'une date du XIXe siècle, l'autre de la fin du XVIIe ou du début du XVIIIe. Toutes deux portent les attributs traditionnels de ces saints ruraux : un épi de blé et une charrue, ou un soc.
Dans un autre registre, l'église abrite quatre reliquaires : deux en forme de mains et deux sous forme de bustes. Les reliquaires-mains, en bois doré, contiennent des reliques de Saint Julien et de Sainte Baselisse. Le premier buste est attribué à Saint Boniface, tandis que l'autre n'a pas pu être identifié. Tous deux sont similaires et réalisés en bois polychrome au XIXe siècle.
Enfin, l'église conserve un ostensoir en laiton du XIXe siècle, plusieurs bannières en tissu, ainsi qu'une magnifique chasuble datant également du XIXe siècle.
L'église de Molitg possède une histoire qui commence, pour ce que l'on en sait, au tout début du IIe millénaire. Rien d'étonnant à cela : les montagnes du Conflent étaient des lieux attractifs pour l'installation humaine à cette époque. La plaine était insalubre, les hautes montagnes de la Cerdagne difficilement cultivables, alors que le Conflent offrait un climat relativement doux, une eau abondante, de vastes forêts et des terres cultivables. Il est donc logique d'y trouver la trace d'une église dans cette vallée, une église dédiée à Sainte-Marie, autour de laquelle se sont agrégées quelques maisons, des granges ou divers entrepôts. Le comte de Cerdagne, Guifred, y possédait d'ailleurs une maison.
De cette église initiale, nous savons qu'elle était assez simple, composée d'une nef unique et d'une abside en cul-de-four. Le chœur et la nef étaient raccordés par une double arcature en plein cintre. La voûte était en berceau brisé, comme cela se faisait fréquemment à l'époque. Le portail se situait alors au sud.
Cette configuration évolua entre 1150 et 1250, avec la construction d'un transept et le prolongement de la nef vers l'ouest. Avec le temps et la nécessité de protéger un village en plein développement, une tour défensive fut ajoutée à l'église, puis un ensemble bâti massif vint s'y greffer, formant ce que l'on appelle une motte castrale. Cette structure, que l'on retrouve dans de nombreux villages de la région, est ici particulièrement robuste. Elle apparaît dans un document de 1437 sous l'appellation de « castrum de Moligio ».
Une nouvelle transformation profonde de l'église eut lieu en 1697. À cette occasion, le chœur fut inversé et transformé en chevet plat à l'ouest, tandis que deux chapelles latérales furent ajoutées. L'entrée passa logiquement à l'est, et c'est probablement à ce moment-là que le portail situé au sud fut récupéré pour être repositionné, pierre par pierre, du côté oriental. Cela signifie que le portail actuel de l'église est celui d'origine, datant du tout début du millénaire. Par ailleurs, un observateur attentif pourra lire les dates de 1697, 1701 et 1702 gravées sur certaines pierres mises en place lors de ces transformations.
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