Histoire
L’ermitage Sainte-Anne des Quatre Termes est mentionné pour la première fois en 1568 sous le nom de La Solada de Sancta Anna. Il s’élevait alors sur les restes d’un ancien oratoire dédié à sainte Anne. Cette époque correspond aux débuts de l’érémitisme dans le Roussillon, un mouvement religieux qui se développa surtout à la fin du XVIIᵉ siècle.
Contrairement à l’image du reclus coupé du monde, l’ermite de cette période était souvent un moine solitaire, installé dans une ancienne chapelle rurale. Il entretenait des liens étroits avec la population locale, à laquelle il offrait écoute, conseils et médiation : il incarnait la sagesse et l’équité au sein des communautés montagnardes.
Vers 1699, la chapelle fut reconstruite et agrandie sous l’impulsion de plusieurs habitants du Conflent et des Aspres : Jean Ange Toron (de La Bastide), Pierre Taix (de Boule-d’Amont), Ignace Moneder (de Joch) et Ignace Morer (de Finestret). L’ermitage, cité en 1722 sous le nom de Sancta Anna dels Quatra Termas, fut occupé par des ermites jusqu’au début du XIXᵉ siècle (dernières mentions en 1803).
Comme beaucoup d’édifices religieux non paroissiaux, Sainte-Anne fut fermée et vendue en 1790, à la suite des lois révolutionnaires déclarant les biens de l’Église propriétés de l’État. Malgré la reprise partielle de la vie érémitique au XIXᵉ siècle dans le département, l’ermitage de Sainte-Anne ne fut jamais réoccupé. Dès 1830, les sources le décrivent déjà comme une ruine, vestige d’un ancien lieu de prière et de retraite, aujourd’hui témoin émouvant d’une tradition spirituelle disparue.