Jean II d'Aragon (1398 – 1479), également connu sous le nom de Jean II le Grand, fut roi d'Aragon, de Navarre, de Valence, de Majorque, de Sardaigne et de Sicile, ainsi que comte de Barcelone, entre 1458 et 1479. Sa vie politique tumultueuse et son règne marqué par des conflits dynastiques et des guerres civiles font de lui une figure centrale de la fin du Moyen Âge ibérique.
Jean naît le 29 juin 1398 à Medina del Campo, fils du roi Ferdinand Ier d’Aragon et d’Éléonore d’Albuquerque. Sa famille appartient à la dynastie des Trastamare. Avant de monter sur le trône d’Aragon, il devient roi de Navarre en 1425 grâce à son mariage avec Blanche Ire de Navarre, une alliance qui fait de lui un acteur clé des affaires pyrénéennes.
En 1458, à la mort de son frère Alphonse V, Jean hérite de la couronne d'Aragon, englobant la Catalogne, Valence et la Sicile. Son règne est marqué par des tensions politiques majeures, notamment la guerre civile catalane (1462-1472). Ce conflit, opposant la monarchie aragonaise à la Généralité de Catalogne, est déclenché par des questions de succession et l'opposition des institutions catalanes à l'autoritarisme du roi.
Le conflit est alimenté par la crise économique et sociale en Catalogne, où la paysannerie et les classes urbaines souffrent des inégalités féodales. Jean II tente de renforcer son pouvoir face à la rébellion des barons catalans. Plusieurs prétendants au trône sont soutenus par les institutions catalanes, dont Henri IV de Castille et René d’Anjou. Après une décennie de combats, Jean II parvient à rétablir son autorité grâce à des alliances stratégiques et à la lassitude des Catalans face à la guerre.
Le mariage de son fils, Ferdinand II d'Aragon, avec Isabelle de Castille en 1469 est un événement capital qui prépare l'union des couronnes de Castille et d'Aragon. Cette union constitue la base de l'Espagne unifiée sous les « Rois Catholiques ».
Jean II meurt le 20 janvier 1479 à Barcelone, laissant à son fils un royaume consolidé. Son règne, bien que conflictuel, marque la transition vers la monarchie unitaire qui deviendra l’Espagne moderne.
Les Pyrénées-Orientales