Histoire
Arles-sur-Tech est bâti sur un site préhistorique. Il reste de nos jours des traces de ces occupations, comme le dolmen de la Caixa de Rotllan, érigé durant l’époque mégalithique vers -2500 ans. Les premières personnes contemporaines furent les Romains, qui y construisirent des villas dont les habitants pouvaient se baigner aux bains naturels, quelques kilomètres plus à l’est (Amélie-les-Bains). Il reste là aussi quelques vestiges des édifices construits à cette époque.
La première mention de la ville date de 778. Il s’agissait d’un document indiquant l’emplacement d’une nouvelle abbaye bénédictine créée par le moine Castellanus. Malheureusement, ce document stipulait que cette abbaye avait été détruite. En 820, une deuxième abbaye fut fondée, dédiée à Sainte-Marie ; c’est celle-là qui est toujours visible aujourd’hui. Cette abbaye prit rapidement du pouvoir, d’une part grâce à des dons de la société civile (dons d’alleux dans des vallées parfois éloignées), d’autre part par la capacité qu’eurent les moines à faire fructifier leurs terres. L’érection de nombreuses abbayes en Roussillon fit suite à la nécessité de structurer la région. Une fois que les soldats de Charlemagne eurent repoussé les Sarrasins de l’autre côté des Pyrénées, il fallut repeupler. C’est tout naturellement aux pieds des abbayes et des châteaux seigneuriaux que se regroupèrent les pionniers francs.
Sur ce principe démographique, un embryon de village se forma sur le site de l’abbaye, embryon qui se développa rapidement. Il faut noter qu’en 858, soit bien peu de temps après la récupération de la région par Charlemagne sur les Sarrasins, ce furent les Normands qui firent une incursion dans les terres et ravagèrent l’abbaye naissante.
En 1235 eut lieu une importante révolte de la population contre leur abbé au sujet des droits féodaux : il était accusé d’abuser de son autorité. Suite à cette révolte, la population put faire accepter une charte de libertés communales, rendant la vie des habitants un peu plus agréable. C’est également à cette époque que la ville fut fortifiée, s’équipant notamment de tours dont deux seulement sont toujours en place.
Suite à la révolte des Angelets, à la fin du XVIIe siècle, le roi ordonna la destruction des remparts de la ville. Aucune ville du Vallespir ne devait pouvoir accueillir des insurgés, d’après ses dires. L’abbé d’Arles demanda toutefois la reconstruction d’une partie des remparts peu après, ce qui lui fut accordé.
L’extraction du fer
L’activité principale d’Arles était l’extraction et le traitement du fer. Située au centre des mines de fer, la ville recevait la plupart du minerai, qui était traité dans les forges arlésiennes, ou du moins dans des forges de la vallée du Tech. Cette activité a longtemps été la seule industrie du Roussillon ; elle démarra à l’époque romaine et s’intensifia aux alentours du XIIe siècle.
Par manque de rentabilité, les forges furent peu à peu arrêtées au XVIIIe siècle, pour s’éteindre définitivement au début du XXe siècle, face à la concurrence des minerais du Nord et de leurs hauts fourneaux. La ville d’Arles a conservé, sur les bords du Tech, un site industriel à présent en friche nommé le carreau de la Mine, qui contient toutes les installations de l’époque.