La chapelle restaurée Saint-Vincent sert à présent de lieu de fête pour les habitants. St Vincent, actuellement à l'extérieur du village sur la route de Perpignan, en hauteur, est probablement du début du Xe siècle, ce qui en fait une chapelle de style pré-romane.

Le chevet possède des traces d'architecture typique, comme son plan carré. La nef de cette église a été remaniée au XIIe siècle, recouverte d'une voûte en plein cintre, puis ses murs ont été renforcées, créant les superbes arcatures aveugles.

Cette chapelle apparaît à nouveau dans un document en 1401 sous le nom de Loco vocato Sant Vicens, puis en 1455 sous celui de Ecclesia Sancti Vicentii. Cette chapelle fut peu à peu abandonnée par les populations alentours, elle tomba en désuétude durant le XVIe siècle. Or durant le XVIIe siècle se fut le début de la période de l'érémitisme. La plupart des anciens lieux de culte abandonnés furent réhabilités pour pouvoir y loger un ermite (voir le Dossier sur les ermites). Ce fut le cas de St Vincent d'Estagel, qui réapparaît en 1688 en tant que Hermita de Sant Vincens. Un siècle plus tard, la révolution française fait fermer les ermitages (1790). Ce fut la fin de cette activité à Estagel, qui n'a pas eu d'autres ermites durant le XIXe siècle comme se fut le cas dans divers autres endroits. En 1829 le logement de l'ermite est ruiné.

Il faudra attendre la fin du XXe siècle pour que soit entrepris des travaux de restauration par la municipalité d'Estagel.

En savoir plus sur la chapelle Sainte-Vincent.

La chapelle Notre-Dame de Montserrat est un petit édifice religieux à l’architecture romane, niché en dehors de l’enceinte médiévale du village. Elle doit son nom au marché qui se tenait autrefois à proximité, soulignant le lien entre la vie quotidienne et la dévotion. Modeste mais riche de son mobilier baroque et de son histoire séculaire, la chapelle témoigne de plusieurs siècles de foi et d’aménagements successifs.

En savoir plus sur la chapelle Sainte-Marie de Montserrat.

L'église paroissiale d'Estagel s'intègre harmonieusement dans une courbe des anciennes fortifications du village médiéval, dont elle faisait autrefois partie. Elle est dédiée à Saint-Étienne et Saint-Vincent et se compose d'une vaste nef unique de quatre travées voûtées d'arêtes, bordée de chapelles latérales construites entre les contreforts. Plusieurs de ces chapelles datent du XVIe siècle. Le chœur, situé à l'est, présente une voûte à nervures multiples avec cinq clés pendantes formant un système élaboré de voûtains pour s'adapter à la forme particulière de cette partie de l'édifice. Les parois et voûtes du chœur sont ornées de fresques peintes en 1867 par Jacques Frédéric Antoine Pauthe, artiste reconnu dans les Pyrénées-Orientales.

À l'ouest, la nef est reliée à un clocher-porche, qui sert d'entrée principale. Le clocher, tour carrée construite en 1713, contraste par sa sobriété avec le style plus baroque de son sommet, un clocher-mur typique de l'époque moderne. Il présente un appareillage régulier et des moulurations caractéristiques. Une particularité de l'édifice est qu'il possède aujourd'hui deux cloches alors que le clocher était prévu pour en accueillir quatre : en 1793, trois cloches furent fondues, la quatrième, datant du XVe siècle, fut conservée, et une seconde cloche fut ajoutée en 1828.

La construction de l'église remonterait au XIVe siècle, comme l'atteste une pierre de fondation en marbre gravée : « L'an du Seigneur 1319, le 18 des Calendes, a été commencée l'église Saint-Étienne d'Estagel ». C'est également à cette époque que le nom d'Estagel apparaît pour la première fois. Au XVIe et XVIIe siècles, la commune, située à la frontière avec l'Espagne, fut marquée par de nombreux conflits. La signature du traité des Pyrénées en 1659 mit fin aux hostilités et permit le développement local. La sacristie fut probablement construite au XVIe siècle dans le prolongement du chœur, après des travaux de restauration suite aux destructions de 1542.

Au XIXe siècle, l'église fit l'objet de nombreux travaux, notamment sur les couvertures. Dès 1840, la commune signalait l'état préoccupant des toitures. En 1859, la surélévation des combles de la nef fut réalisée, avec la création d'oculi permettant un meilleur éclairage naturel à l'intérieur de l'édifice.

Le mobilier intérieur témoigne d'une richesse significative. Plusieurs retables y sont exposés : le retable du Christ (XVIIe siècle), celui du Rosaire (XVIIIe siècle), le retable de Saint Antoine de Padoue (fin XVIIe siècle) et le retable du chœur (XVIIIe siècle) avec un groupe sculpté associé. L'église conserve également sept toiles d'intérêt artistique datant des XVIIe et XVIIIe siècles.