Cosprons

Un hameau de Banyuls dont on se demande encore comment il n'est pas une commune indépendante

Traditionnelle, tel est l'adjectif qui pourrait servir à qualifier Arles-sur-Tech. Si la ville elle-même n'est pas extraordinaire, elle tire derrière elle toute une histoire qui lui a laissé un grand nombre d'éléments du patrimoine, tous plus intéressants les uns que les autres.

Traditionnelle, tel est l'adjectif qui pourrait servir à qualifier Arles-sur-Tech. Si la ville elle-même n'est pas extraordinaire, elle tire derrière elle toute une histoire qui lui a laissé un grand nombre d'éléments du patrimoine, tous plus intéressants les uns que les autres.

Arles-sur-Tech est une ville du bas Vallespir connue pour sa catalanité exacerbée, sa douceur de vivre et son environnement enchanteur.

Ancienne ville minière, Arles-sur-Tech s'est difficilement remise de l'arrêt des hauts-fourneaux des sites sidérurgiques environnants. De nos jours, elle est relativement grande et concentrée sur peu d’espace, avec une densité de population élevée. Elle est située sur un méandre du Tech, légèrement en hauteur pour éviter les inondations. Il y a assez peu de lotissements : la ville ne s’est pas vraiment étendue, contrairement aux villages de la plaine qui disposaient de plus d’espace. Elle a toutefois consacré une partie de l’espace libéré par les usines à la valorisation de son patrimoine naturel. Un camping assez joli a vu le jour et quelques entreprises se sont installées ici — assez peu toutefois, l’éloignement de la plaine jouant sans doute un rôle important.

Le centre-ville est tout ce qu’il y a de plus classique. Sans être triste, les maisons ne sont pas spécialement bien entretenues, et la première impression que l’on en a en arrivant est plutôt morose. Les rues vraiment centrales sont un peu mieux, et cette impression de délaissement disparaît en approchant de l’abbaye, située au cœur de la ville, et bien mise en valeur par sa façade dégagée. À proximité se trouvent la mairie et son parc, tous deux bien entretenus.

L’abbaye est sans doute l’élément patrimonial le plus intéressant, avec une histoire longue et une grande influence sur toute la région. Toutefois, il ne faut pas négliger les vestiges du haut-fourneau (au carreau de la mine), l’église Saint-Sauveur et les gorges de la Fou, des gorges très étroites que l’on peut visiter à pied grâce aux aménagements touristiques réalisés.

Arles-sur-Tech est une ville sympathique. Un peu à l’étroit dans la vallée, peut-être trop proche de la dynamique Amélie-les-Bains, elle a néanmoins réussi le pari du terroir. L’identité des habitants du Vallespir est forte — ce sont peut-être ceux qui sont les plus attachés à leurs terres. La ville mise beaucoup sur cet enracinement, et elle a raison. Elle forme, avec Corsavy et Montferrer, un ensemble à l’identité historique et culturelle marquée, qui se traduit par une mise en commun des valeurs liées au patrimoine. La ville ressemble un peu à Amélie-les-Bains ; elle est agréable, car le Tech coule à ses pieds, apportant fraîcheur et sérénité. La vallée est particulièrement belle à cet endroit, la verdure recouvre presque tout le champ de vision. En clair, Arles-sur-Tech est une ville très attachante, qui a toute mon affection. Je vous recommande chaleureusement sa visite.


Patrimoine, curiosités à voir sur place


Le patrimoine d'Arles-sur-Tech est assez riche, comparé à celui des villes alentours. Il se compose de nombreux édifices religieux, mais aussi de vestiges de son passé minier, dont les industries ont longtemps marqué l'histoire de la vallée.


L'église paroissiale St Sauveur

L'église paroissiale St Sauveur

L'église paroissiale St Sauveur

De style romano-gothique, cette église est mentionnée pour la première fois en 1153. Elle contient le retable du maître-autel datant du XVIIIe siècle, ainsi que d'autres retables : celui du Christ (1751), de Saint François de Paul (1775), de Saint Jean-Baptiste, de Saint Éloi et de Notre-Dame-de-l'Espérance (1749). On y trouve également deux inscriptions sur marbre datées de 1343 et 1379. Le clocher abrite une cloche de 1479.


L'abbaye Sainte-Marie d'Arles

L'abbaye Sainte-Marie d'Arles

L'abbaye Sainte-Marie d'Arles

Sans aucun doute, la principale pièce du patrimoine d'Arles est la grande abbaye Sainte-Marie, située au centre-ville. Elle rayonna bien au-delà de la région et constitue une source légitime de fierté pour les Arlésiens.

Cette abbaye se compose d'une église à trois nefs et d'un cloître de toute beauté. Le parvis de l'église abrite un étrange sarcophage qui se remplit peu à peu d'eau claire, sans que l'on ait d'explications précises à ce phénomène. L'ensemble possède également un jardin d'agrément au milieu du cloître.

En savoir plus sur Sainte-Marie à Arles-sur-Tech.


Le Palau

Le Palau

Le Palau

La ville abrite aussi le "Palau" (le Palais), un bâtiment à la façade particulièrement travaillée. Situé juste à côté de l'abbaye, il a été réhabilité récemment et abrite depuis peu le bureau d'information touristique d'Arles-sur-Tech.


Le carreau de la mine

Le carreau de la mine

Le carreau de la mine

Ce que l'on appelle le carreau de la mine est normalement le secteur géographique où se déroulent les travaux d'extraction d'une mine. Ce terme vient des quadrillages que les spécialistes tracent sur les cartes. Ici, il s'agit plutôt d'une friche industrielle, héritage du passé minier d'Arles-sur-Tech. À la fois lieu d'entreposage, de stockage des véhicules et de granulats, le carreau de la mine est aujourd'hui assez dégradé, mais on peut encore bien voir les différents appareils qui y étaient utilisés. Attention, l'entrée y est désormais interdite.

En savoir plus sur le carreau de la mine, à Arles-sur-Tech.


La chapelle Sainte-Croix de Quercorb

La chapelle Sainte-Croix de Quercorb

La chapelle Sainte-Croix de Quercorb

Il s'agit d'une chapelle préromane datant du Xe siècle, située dans les environs d'Arles-sur-Tech, à proximité d'un mas. Elle apparaît pour la première fois dans les textes en 1158 sous le nom de capellanus de Chercurvo, puis en 1571 sous celui de son cimetière, cimiterium ecclesiae S. Crucis. Peu à peu abandonnée, elle figure en 1688 dans la liste des ermitages du diocèse d'Elne.

En savoir plus sur la chapelle Sainte-Croix, à Arles-sur-Tech.


La chapelle Saint-Pierre de Riuferrer

La chapelle Saint-Pierre de Riuferrer

La chapelle Saint-Pierre de Riuferrer

Dans les environs, il existe aussi la chapelle Saint-Pierre de Riuferrer (inscrite aux Monuments Historiques), consacrée en 1159. C'est un bel édifice situé au centre de la vallée du Riuferrer, à quelques encablures de la ville. La chapelle est de style roman, avec un bâtiment monobloc, un clocher-mur à deux arcs, et surtout un très beau portail à voussures finement travaillées. C'est vraiment une magnifique chapelle.

En savoir plus sur la chapelle Saint-Pierre du Riuferrer, à Arles-sur-Tech.


Les gorges de la Fou

Les gorges de la Fou

Les gorges de la Fou

Le patrimoine naturel d'Arles n'est pas en reste. Avec les gorges de la Fou, fer de lance du tourisme vert, la ville offre de nombreux sentiers de randonnée et de VTT pour les amateurs de sport. Elle dispose en outre d'un camping et d'infrastructures d'accueil importantes.

En savoir plus sur les gorges de la Fou, à Arles-sur-Tech.


Le hameau de Fontanils

Le hameau de Fontanils

Le hameau de Fontanils

Fontanils est un tout petit hameau situé sur le territoire d'Arles-sur-Tech. C’est l’un des plus petits hameaux encore habités du département, mais il faut savoir que, toute proportion gardée, il était relativement important au XIXe siècle.

De nos jours, il ne se compose que de deux ou trois maisons au sommet d'une montagne, séparée des autres par deux vallées profondes, au sud d'Arles. Le paysage sur place est absolument magnifique.

En savoir plus sur le hameau de Fontanils, à Arles-sur-Tech.


Autres éléments du patrimoine

En plus de tous ces éléments, le territoire d'Arles-sur-Tech possède la chapelle du mas d'En Camp, datant de 1693 et contenant une peinture de la même année. On trouve également la chapelle Saint-Étienne, située dans la maison Asaïs, qui date de 1158. Enfin, la chapelle Saint-Abdon et Saint-Sennen est désormais une propriété privée.


Les Simiots du Vallespir

Connaissez-vous les simiots du Vallespir ? Ce sont des êtres malfaisants qui auraient été chassés lors de l'arrivée des reliques de Saint Abdon et Saint Sennen. Ce sont de petites créatures largement représentées sur les murs de l'église d'Arles.


Histoire

Arles-sur-Tech est bâti sur un site préhistorique. Il reste de nos jours des traces de ces occupations, comme le dolmen de la Caixa de Rotllan, érigé durant l’époque mégalithique vers -2500 ans. Les premières personnes contemporaines furent les Romains, qui y construisirent des villas dont les habitants pouvaient se baigner aux bains naturels, quelques kilomètres plus à l’est (Amélie-les-Bains). Il reste là aussi quelques vestiges des édifices construits à cette époque.

La première mention de la ville date de 778. Il s’agissait d’un document indiquant l’emplacement d’une nouvelle abbaye bénédictine créée par le moine Castellanus. Malheureusement, ce document stipulait que cette abbaye avait été détruite. En 820, une deuxième abbaye fut fondée, dédiée à Sainte-Marie ; c’est celle-là qui est toujours visible aujourd’hui. Cette abbaye prit rapidement du pouvoir, d’une part grâce à des dons de la société civile (dons d’alleux dans des vallées parfois éloignées), d’autre part par la capacité qu’eurent les moines à faire fructifier leurs terres. L’érection de nombreuses abbayes en Roussillon fit suite à la nécessité de structurer la région. Une fois que les soldats de Charlemagne eurent repoussé les Sarrasins de l’autre côté des Pyrénées, il fallut repeupler. C’est tout naturellement aux pieds des abbayes et des châteaux seigneuriaux que se regroupèrent les pionniers francs.

Sur ce principe démographique, un embryon de village se forma sur le site de l’abbaye, embryon qui se développa rapidement. Il faut noter qu’en 858, soit bien peu de temps après la récupération de la région par Charlemagne sur les Sarrasins, ce furent les Normands qui firent une incursion dans les terres et ravagèrent l’abbaye naissante.

En 1235 eut lieu une importante révolte de la population contre leur abbé au sujet des droits féodaux : il était accusé d’abuser de son autorité. Suite à cette révolte, la population put faire accepter une charte de libertés communales, rendant la vie des habitants un peu plus agréable. C’est également à cette époque que la ville fut fortifiée, s’équipant notamment de tours dont deux seulement sont toujours en place.

Suite à la révolte des Angelets, à la fin du XVIIe siècle, le roi ordonna la destruction des remparts de la ville. Aucune ville du Vallespir ne devait pouvoir accueillir des insurgés, d’après ses dires. L’abbé d’Arles demanda toutefois la reconstruction d’une partie des remparts peu après, ce qui lui fut accordé.


L’extraction du fer

L’activité principale d’Arles était l’extraction et le traitement du fer. Située au centre des mines de fer, la ville recevait la plupart du minerai, qui était traité dans les forges arlésiennes, ou du moins dans des forges de la vallée du Tech. Cette activité a longtemps été la seule industrie du Roussillon ; elle démarra à l’époque romaine et s’intensifia aux alentours du XIIe siècle.

Par manque de rentabilité, les forges furent peu à peu arrêtées au XVIIIe siècle, pour s’éteindre définitivement au début du XXe siècle, face à la concurrence des minerais du Nord et de leurs hauts fourneaux. La ville d’Arles a conservé, sur les bords du Tech, un site industriel à présent en friche nommé le carreau de la Mine, qui contient toutes les installations de l’époque.



Informations techniques

Nom Arles-sur-Tech Nom catalan Arles Code commune 66009
Canton Le Canigou Arrondissement Céret EPCI CC du Haut Vallespir
Région Vallespir Altitude 1302 m Coord. GPS 42.456614 Est / 2.634535 Nord
Superficie 29 km2 Population 2794 h. Code postal 66150
Gentillé Arlésiens, Arlésiennes

Population

Bien plus petit que Saint-Laurent-de-Cerdans, Arles-sur-Tech était néanmoins une ville de grande importance durant tout le Moyen Âge. La chute de population entre 1515 et 1732, bien que ces dates soient très éloignées, s'explique par la Révolte des Angelêts : la population a été en grande partie réprimée à la fin du XVIIe siècle. Le XXe siècle voit la population d'Arles se stabiliser, tandis que celle d'Amélie-les-Bains croît de façon rapide.


Années Feux Habitants
1370 40
1515 79
1732 54
1732 28
1793 1600
1806 1900
1851 2346
1901 2346
1954 2192
1968 2760
1975 2945

Etymologie



Le nom "Arles" provient des mots "Ar" et "El", désignant respectivement une vallée s'élargissant en plaine et une rivière traversant cette plaine. Le Tech est le nom donné à cette rivière.


Héraldique

Blason ArlesSurTech

Expression héraldique

D'azur au monogramme d'Arles d'argent (lettres A.R.L.S. capitales enchevêtrées, sommées d'une croisette), au chef d'argent chargé de deux ours affrontés de sable.

Description

Si un blason n'est pas divisé en plusieurs parties, la description héraldique commence toujours par la couleur de la partie centrale. Ici, le terme "azur" désigne le bleu. Le "monogramme" est un enchevêtrement de lettres. "Argent" se réfère à la couleur blanche. Ce monogramme est "sommé" d'une "croisette", c'est-à-dire surmonté d'une croix. Vient ensuite "le chef", désignant la partie haute du blason. Celle-ci est "d'argent", donc blanche, chargée de deux ours "affrontés de sable", c'est-à-dire se faisant face et de couleur noire.

Explications

Le blason d'Arles-sur-Tech représente le monogramme de la ville sur fond bleu. Ce monogramme est complété par une croix, d'où la petite barre horizontale au sommet, qui ne fait pas partie de l'écriture des lettres A.R.L.S. Sur la partie haute, les deux ours rappellent la présence de ces animaux dans la région autrefois. Le tout est parfois surmonté d'une forteresse constituée de trois tours reliées par un épais rempart, symbolisant la muraille entourant la ville.


Cartes postales anciennes

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Deux cartes postales disponibles



Situation et accès

Arles-sur-Tech est une ville de moyenne importance située à 35 km à vol d'oiseau de Perpignan. Elle se trouve dans la vallée du Tech, le fleuve côtier le plus méridional des Pyrénées-Orientales. Une départementale (ancienne nationale) la traverse d'est en ouest, offrant ainsi deux points d'entrée principaux.

Au départ de Perpignan, il faut prendre la départementale D900 en direction du Boulou, puis, arrivé au Boulou, suivre la direction "Prats-de-Mollo" sur la départementale D115. Il faut passer Céret, et Arles se trouve quelques kilomètres plus loin, juste après Amélie-les-Bains. La départementale contourne la ville par le nord, mais le visiteur peut la quitter pour emprunter la route qui la contourne par le sud. Bien que plus longue, cette route passe plus près du centre-ville et offre davantage de possibilités de stationnement. Il y a aussi une route qui monte vers le nord en direction de Corsavy, ainsi que deux autres routes plus petites qui s'enfoncent dans les forêts : l'une vers le nord et l'autre vers le sud, du côté de Fontanils.

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