Paulilles

Magnifique baie protégée, Paulilles est aussi un haut-lieu de la sauvegarde du patrimoine local

Village catalan on ne peut plus classique, Canohès respire le bonheur de vivre dans un environnement agréable et de bonne qualité. Il est doté des équipements adaptés à sa population, et la vie ne semble pas être trop perturbée par les quelques inconvénients liés à sa position géographique, proche de Perpignan. On a longtemps considéré Canohès comme un village-dortoir, sans âme, habité uniquement pour sa proximité avec Perpignan. Bompas, au nord de Perpignan, était dans le même cas, mais l’un comme l’autre ont su développer une véritable vie communale en un temps relativement court.


Jeunesse

Les équipements de la ville pour la jeunesse sont assez complets. Tout au début de la chaîne des âges, on trouve les bébés et jeunes enfants. Leurs parents seront heureux d’apprendre que Canohès dispose d’une crèche et d’un relais d’assistantes maternelles. Pour les enfants un peu plus âgés, la commune propose des écoles maternelles et primaires, avec des services de garderie avant et après l’école, ainsi qu’une cantine. Pour les préadolescents et les adolescents, la ville met à disposition une maison de la jeunesse qui propose des activités tout au long de l’année. On sent les efforts faits par la ville pour non seulement mettre en place des services courants, mais aussi aller au-delà, dans le but de rendre la ville attractive.


Grand âge

À l’autre bout du spectre des âges, Canohès a développé de nombreuses prestations pour les personnes âgées. Toute l’année, diverses activités sont proposées en fonction des âges et des capacités de chacun : excursions, gymnastique adaptée, loisirs créatifs, etc. La ville a investi dans l’humain pour cela : une personne est dédiée à l’accompagnement en bus des personnes âgées non véhiculées ou ne pouvant plus se déplacer seules. Elle leur propose régulièrement des sorties à la découverte du département. Un service de portage de repas à domicile est également disponible, ainsi qu’un système de téléassistance en cas de besoin.

Ce n’est pas pour rien que la ville a obtenu le label « Bien vieillir ».


Associations et vie sociale

La vie sociale à Canohès ne se résume pas aux nombreuses associations de la ville : c’est aussi un véritable état d’esprit. Ici, on ressent une volonté d’appartenance à une même communauté, sans pour autant tomber dans le repli sur soi des villages d’autrefois. L’idée de participer à la vie du village, de consommer localement et de faire vivre la ville est bien présente. Ce sont les municipalités successives qui ont encouragé cette dynamique, et cela fait plaisir à voir, tant cela s’oppose à l’image d’une ville-dortoir.

On retrouve cet esprit dans la préservation des traditions catalanes. A priori, on ne s’attend pas forcément à ce qu’une ville en périphérie de Perpignan ait développé une forte identité catalane, mais c’est le cas, notamment grâce à plusieurs associations liées au terroir local.

En parlant d’associations, il faut souligner leur grand nombre : plus de 70 font vivre la commune. On y trouve un peu de tout : associations solidaires, sportives, patriotiques, culturelles ou de loisirs. De nombreux sports, parfois originaux, sont proposés. Mais on retrouve aussi les grands classiques, comme le comité des fêtes, le soutien scolaire ou diverses amicales.


Vie économique

Du point de vue économique, la ville possède sur son territoire de nombreuses entreprises : on en compte près d’une centaine. Les principaux secteurs sont ceux du bâtiment, de l’automobile, de la banque, des services à la personne (coiffeurs, esthéticiens), ainsi que de nombreux professionnels de santé, restaurateurs, et prestataires immobiliers. Ce n’est évidemment pas tout : d’autres services sont aussi proposés à Canohès, comme l’assistance informatique ou les métiers de l’édition.


Patrimoine, curiosités à voir sur place


Côté patrimoine, en plus des éléments indiqués ci-dessous, Canohès possède deux curiosités. La première est le tombeau d’Auguste Estrade, natif de la ville. Ce personnage a vécu au XIXe siècle. Il était un riche propriétaire viticole qui conçut une locomotive expérimentale, capable d’atteindre les 120 km/h. Son tombeau est particulier : il s’agit d’une réplique d’un tombeau romain de style athénien, le Trophée chorégique de Lysicrate (334 av. J.-C.), situé à Athènes. L’architecte Viggo Dorph Petersen en a supervisé la construction, Auguste Estrade en ayant lui-même dessiné les plans.

La seconde particularité concerne les canaux d’alimentation en eau de la ville. L’un d’eux date de l’époque des rois de Majorque : il va d’Ille-sur-Têt à Perpignan en traversant Canohès. Il s’agit d’un canal de surface, c’est-à-dire ouvert. Un autre canal mérite également l’attention : le tunnel de Las Cobas. C’est un émissaire souterrain dont l’origine est difficile à dater, aucun document ne permettant de le situer précisément dans le temps. Certains avancent qu’il aurait été construit par les Templiers, mais il semblerait plutôt qu’il soit l’œuvre des moines de Lagrasse. Ce tunnel, creusé dans le tuf et partiellement réalisé en « cairous », passe sous le ruisseau de Les Canals et débouche dans l’agouille de Mailloles, à laquelle il apporte les eaux de La Prade, permettant ainsi leur drainage.


L'église Saint Cyr et Sainte Julitte

L'église Saint Cyr et Sainte Julitte

L'église Saint Cyr et Sainte Julitte

L’église paroissiale de Canohès est un bel édifice de style roman, remanié à plusieurs reprises. Elle conserve des éléments très anciens tout en présentant des modifications réalisées au fil de son histoire. Aujourd’hui, elle trône au centre de la ville, au point le plus élevé, comme c’est souvent le cas dans les communes environnantes.

La partie la plus ancienne de l’église semble remonter au XIe siècle, en pleine période romane. C’est du moins ce que laisse penser le style classique des absides en hémicycle décorées d’arcatures, visibles ici. On y trouve également de lourds piliers très larges, caractéristiques de cette époque. Le matériau de construction, en revanche, ne l’est pas : il s’agit de galets de rivière, un matériau banal utilisé jusqu’au milieu du XXe siècle, qui ne reflète pas l’époque de construction. À l’inverse, la fenêtre à deux arcs géminés est typique du XIe siècle, avec une colonne centrale massive et un chapiteau sculpté. La porte d’entrée était autrefois située sur la façade sud et devait être décorée d’un portail sculpté. À cette époque, la toiture était en charpente de bois, car l’on ne maîtrisait pas encore la construction de voûtes solides. L’église initiale, bâtie sur des vestiges de l’Empire romain, était plus étroite qu’aujourd’hui. En effet, au XIIe siècle, la charpente fut remplacée par une voûte, et deux nefs latérales furent ajoutées. Les murs d’origine servirent alors de contreforts pour soutenir la nouvelle voûte.

Aux XIVe, puis XVe siècles, le chevet fut renforcé par l’ajout de deux contreforts. C’est également de cette époque que datent les peintures visibles sur la voûte de l’abside. Les modifications suivantes sont bien plus tardives : en 1842, d’importants travaux de réfection furent entrepris sur la porte, le toit et le clocher. Un nouveau portail fut percé, celui que l’on connaît aujourd’hui. En 1876, le curé de la paroisse, un certain abbé Courp, fit percer le mur nord sous les arcades, puis fit de même côté sud deux ans plus tard. Ces travaux, entrepris sans grande réflexion, provoquèrent l’effondrement de la voûte. En 1884 commencèrent alors les travaux de réparation, qui consistèrent à créer deux arcades méridionales en brique. Il semblait alors évident qu’il était impossible de reconstruire la voûte ; une charpente en bois fut donc installée, recouverte d’un enduit pour lui donner l’apparence d’une voûte. Les travaux durèrent jusqu’en 1887, année où le culte put enfin reprendre dans l’église.

Durant le XXe siècle, l’église fut dotée de plusieurs statues, d’un maître-autel, de vitraux et de chapelles latérales. Les travaux de restauration suivants furent entrepris en 1966 et portèrent sur l’intérieur de l’édifice. On restaura les murs et les colonnes de l’abside, les deux fenêtres est et sud, ainsi que les peintures du XIVe siècle sur la voûte. Si vous êtes curieux, sachez que la cage entourant la cuve baptismale en marbre est tout ce qu’il reste de l’escalier en fer menant à la tribune, autrefois située au-dessus de l’entrée.


L’église est dédiée à Saint Cyr et Sainte Julitte. Saint Cyr est également connu sous le nom de Quir (en catalan). Il était le fils de Julitte, qui vivait en Cilicie (Asie Mineure), précisément à Tarse. Julitte fut martyrisée avec son fils Cyr, alors âgé de seulement trois ans, ce qui explique leur reconnaissance comme saints dans la tradition catholique.


Les fresques du chœur

S’il y a bien un élément de l’église de Canohès qui attire immédiatement l’œil, c’est cette grande fresque située au-dessus du chœur. Elle semble très ancienne et magnifiquement restaurée. C’est en partie vrai, mais en réalité… elle est presque contemporaine !

En effet, nous savons que les églises romanes étaient autrefois richement décorées : les murs étaient couverts de peintures décoratives aux couleurs vives. De nos jours, il ne subsiste généralement que des traces de ces œuvres (à l’exception de quelques cas remarquables). Dans les années 1970, le curé de Canohès entreprit de dégager les différentes couches d’enduit accumulées au fil du temps sur les murs du chœur. Il mit alors au jour quelques fragments de peintures datant du XIVe siècle. Toutefois, ce n’est qu’en 2021 que le nouveau curé, en accord avec la mairie, fit repeindre la fresque dans le style de l’époque, en y reproduisant volontairement des traces d’usure dues au temps. Une originalité qui donne l’illusion d’une fresque authentique du XIVe siècle en bon état de conservation, alors qu’il s’agit pour l’essentiel d’une œuvre moderne.

Cela dit, certains éléments du décor sont bel et bien authentiques : on peut en voir au-dessus de la fresque, mais également intégrés directement dans celle-ci, mêlés à l’œuvre contemporaine.

Vous comprendrez ainsi pourquoi la partie centrale représentant le Christ dans une mandorle semble parfaitement conservée : elle n’a volontairement pas été « vieillie », contrairement au reste de la composition.

Les peintures modernes ont été réalisées par l’artiste Pierre Henri Rousseau, spécialiste des œuvres religieuses.


Le lavoir

Le lavoir

Le lavoir

C’est vers la fin du XIXe siècle que furent construits les lavoirs dans les villages catalans. Un lavoir, c’est un lieu important, tout comme peuvent l’être les places principales, les caves coopératives ou les églises. Ce sont des lieux de sociabilité, de rencontre entre les habitants — ou plutôt les habitantes, en l’occurrence. Autrefois, on lavait le linge à la rivière ou dans les canaux, mais ces pratiques, peu pratiques et non organisées, relevaient souvent de l’anarchie : chacun se débrouillait comme il pouvait. À partir de la fin du XIXe siècle, la construction de lavoirs facilita grandement la tâche et permit d’organiser un peu mieux les journées des Canouhardes.

Celui de Canohès fut construit en 1894 par l’architecte Fournols. Il est alimenté par le correch dels Roumanis. Si, à l’origine, le bassin était un simple bloc de ciment posé au sol, il est aujourd’hui surélevé pour faciliter le lavage. Le toit et le mur de protection datent d’une époque légèrement postérieure.


La cave coopérative

La cave coopérative

La cave coopérative

La cave coopérative de Canohès est un bâtiment monolithique et purement fonctionnel, situé à l’extérieur de la ville, en direction de Toulouges. Si, de nos jours, elle est moins utilisée pour la production que pour la vente, elle reste un site important de la commune, attirant des visiteurs venus acheter des bouteilles directement sur place.

Historiquement, cette cave date de 1931. Elle est née de l’initiative de 72 vignerons de Canohès qui, en février de cette même année, décidèrent de sa construction. Les travaux commencèrent dès l’achat du terrain, le 8 avril 1931. Le conseil d’administration était alors dirigé par Boniface Escudier, ancien maire (1904–1912) et syndicaliste agricole. À sa mise en service, la cave produisait un total de 3 866 hectolitres, un volume relativement important comparé aux caves des communes voisines.



Histoire

Le territoire de Canohès, comme la quasi-totalité de la plaine, n'a pas permis la conservation de restes préhistoriques, le sol trop acide ayant détruit peu à peu les traces de nos lointains ancêtres. Par la suite, ni les ibéro-ligures, ni les celtes n'imprimèrent leurs traces sur ce petit bout de plaine, mais cet état de fait n'était pas rare puisque de tels vestiges sont extrêmement rares en Roussillon.

A partir de -121 les romains colonisent militairement la région. Mieux organisés, ils vont structurer les terres en domaines et bâtir les édifices dont ils avaient besoin. A Canohès, la présence d'un four à tuiles nous prouve qu'ils y ont séjourné. Par la suite l'histoire se tait, comme un peu partout dans la région. La chute de l'empire romain à vu l'arrivée des wisigoths (408) puis des sarrasins (735) mais il faudra attendre le haut Moyen-Age et la conquête par Charlemagne (811) pour que débute l'histoire du village.

La première trace écrite du village date de 853 sous la forme Kanoes. Au Xe siècle Canohès était la propriété des comtes d'Empories. Puis durant le XIIe siècle les templiers du Mas Deu récupérèrent grâce à de nombreux dons un grand domaine foncier, y compris quelques terres sises à Canohès. Ces acquisitions commencèrent dès 1146. A partir de 1155 les moines achetèrent même des hommes propis.

A la fin du XIIe siècle l'église et son village furent donné à l'abbaye de La Grasse, riche abbaye située dans l'Aude et qui possédait énormément de hameaux en Roussillon. Dédiée à St Cyr, elle est à nef unique, du plus pur style roman en ce qui concerne l'édifice initial. Elle a subit des transformations en 1876, puis 1878 avec l'adjonction des collatéraux (Nord, puis Sud). Ces travaux ont provoqué l'effondrement de la voûte du XIIe siècle. L'abside est en arc outrepassé. Son mobilier est intéressant, elle contient une statue de St Gaudérique du XVIIe, de St Cyr et de Ste Julitte (XVIe), deux Christ du XVIIIe, une Vierge du XIVe, plus une toile peinte du XVIIe. Elle a par ailleurs une pierre funéraire du XVIe siècle, sur la façade. Cette église est toujours existante de nos jours, elle est au centre du village.

La ville a été fortifié, probablement durant le XIVe siècle. Les murailles seront régulièrement entretenues et modifiées. Au XVIe, puis au XVIIe siècle, une nouvelle porte a été construite. Cette porte existe toujours.



Informations techniques

Nom Canohès Nom catalan Cànohes Code commune 66038
Canton Perpignan-5 Arrondissement Prades EPCI Perpignan Méditerranée Métropole
Région Plaine du Roussillon Altitude 104 m Coord. GPS 42.651353 Est / 2.836053 Nord
Superficie 9 km2 Population 6534 h. Code postal 66680
Gentillé Canouhards, Canouhardes

Etymologie

L'étymologie de "Canohès" n'est pas évidente et prête à discussion. L'une des hypothèses est que le nom vient du pluriel de Canoha ou Canou, désignant un petit hameau de la banlieue, La Prade.



Situation et accès

Canohès est relativement proche de Perpignan, on ne peut pas parler de banlieue car les deux ne forment pas une seule agglomération, mais sa proximité en font une ville de l'influence économique de Perpignan. Elle est au Sud-Ouest de la préfecture des Pyrénées-Orientales. On y accède par la route de Thuir.

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