Histoire
Souanyas ne possède pas de vestiges de la lointaine période préhistorique. Nul doute que des hommes aient vécu dans les collines du Conflent, qui étaient pour eux idéales (boisées, proches de la plaine, au climat doux), mais aucune trace ne nous en est parvenue. Quelques autres communes des environs possèdent, en guise de preuve, des dolmens ou des menhirs, bien que l’érection des mégalithes soit apparue assez tardivement (vers -2200).
Par la suite, ni les Celtes (vers -500), ni les Romains (vers -121), ni les Wisigoths (412) n’ont laissé de traces sur le territoire de Souanyas. Après l’invasion sarrasine de 735 et le dépeuplement du Roussillon, c’est Charlemagne qui parvint à reprendre cette région (en 811) et à la pacifier. Commence alors l’ère chrétienne, avec elle la multiplication des églises rurales. C’est ainsi qu’apparut le village tel que nous le connaissons aujourd’hui.
Situé au-dessus d’Olette, Souanyas fut habité dès le XIe siècle par quelques pionniers intrépides venus peupler ce coin de la région. Une première chapelle y fut construite. On ignore la date exacte de sa fondation, mais on sait qu’elle fut consacrée entre 1064 et 1087 par Raymond, évêque d’Elne. Elle fut remplacée par une autre église, plus spacieuse, au XIIIe siècle.
On peut facilement imaginer que les habitants, face aux dangers que représentait l’isolement, se soient entre-temps regroupés autour de la chapelle, formant ainsi le noyau du village. Le vicomte d’Évol, partisan du roi de Majorque, fit construire à Souanyas un château à proximité de l’église, aux alentours de 1340, afin de résister aux attaques du roi d’Aragon. Ce fut alors le véritable point de départ du village, qui bénéficia de la protection du château. Le capbreu de 1547 indique qu’il y avait deux chefs de famille à Soanyes et huit autres aux barris, le nouveau village. Les censives s’élevaient à 220 sols et une obole pour Souanyas, et à 106 sols 3 deniers pour Marians. Les reconnaissances de ces censives furent faites en présence de Janot Gorch, procureur de l’abbé de Saint-Michel de Cuxa, depuis le 26 mai 1544.
Au XVIIe siècle, la dîme de Souanyas était répartie à parts égales entre l’archidiacre du Conflent, le prévôt de Fillols et le curé de Nyer.