Saint-Jean est le nom du quartier historique de Perpignan, le plus ancien de la ville. C’est ici que fut construit le château féodal, au Xe siècle, château désormais détruit mais dont il reste quelques vestiges sous terre, sous le cours Maintenon. L’église initiale de Perpignan, consacrée à Saint-Jean, a été reconstruite au XIIe siècle et régulièrement restaurée. Elle existe toujours à côté de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste, qui marque le cœur de la ville.
Nous sommes ici plutôt dans un quartier bourgeois, un quartier à la population aisée. Il y a assez peu de tels quartiers à Perpignan, mais le fait que le centre-ville soit d’un niveau de vie globalement plus élevé qu’ailleurs n’est pas une originalité. On y trouve de nombreux immeubles de 3 ou 4 étages, plutôt grands, massifs, aux fenêtres et balcons travaillés, aux portes d’entrée en marbre ou en granit. La plupart de ces maisons ne sont pas si anciennes que ça : malgré le fait que ce soit la partie la plus ancienne de Perpignan, le quartier a été refait en grande partie au XIXe siècle. Le monument le plus emblématique du quartier est la cathédrale Saint-Jean-Baptiste, autour de laquelle on peut considérer que le quartier de Saint-Jean s’organise. Le parvis est d’ailleurs entouré de ces immeubles bourgeois, avec des commerces au rez-de-chaussée et des habitations à l’étage. Les rues du quartier sont étroites, très étroites parfois, et les rues les plus commerçantes sont celles qui permettent le meilleur passage. C’est d’ailleurs la rue de la Cloche d’Or qui marque le début du quartier, juste derrière le Castillet. Le quartier s’étend jusqu’à la place Arago, là où se trouve le tribunal, s’approche de Saint-Matthieu, longe La Réal et va jusqu’à la place de la Révolution, puis longe les allées Torcatis. Tout ce secteur de Perpignan est plutôt bien coté ; les immeubles ont parfois des toits aménagés, et des patios se cachent derrière des façades souvent décrépites.
Car c’est aussi une des caractéristiques du quartier : le fort taux d’immeubles non rénovés. On n’est pas au niveau de Saint-Jacques, qui a des maisons devant être soutenues pour ne pas s’effondrer, mais rue de la Barre, des logements en surplomb de la rue ne sont soutenus que par des poutres parfois bicentenaires, ce qui les rend fragiles… et prouve qu’ils ne sont pas rénovés régulièrement. Les façades décrépites sont les éléments les plus visibles de la vétusté du quartier, mais beaucoup d’immeubles, intérieurement, sont bien abîmés et peu entretenus. Les jolis décors ne sont parfois que des pis-aller.
Le quartier Saint-Jean est aussi le quartier commerçant de Perpignan, celui où se concentre la plupart des magasins de la ville. Dans les rues étroites se présentent des commerces typiques des centres urbains, avec, il faut le noter, une moindre quantité de magasins touristiques. Il y en a somme toute assez peu : à Perpignan, on présente beaucoup de produits typiques de la région en guise de souvenirs, et peu de produits manufacturés purement touristiques. Les produits catalans sont aussi à l’honneur, en particulier les richesses gourmandes que l’on trouve ici : rousquilles et tourons évidemment, mais aussi quelques spécialités plus originales. Le magasin Les Toiles du Soleil, sur le parvis de la cathédrale, est aussi une institution pour tout ce qui concerne les toiles.