De quoi s'agit-il ?
Ce prieuré se trouve dans la ville d'Espira-de-Conflent, du côté de Vinça. C'est le seul prieuré des Pyrénées-Orientales a se trouver en plein centre, habituellement ils sont plutôt isolés, de nos jours. C'est dû au fait que le village qui s'est formé aux pieds du prieuré a été conservé alors qu'habituellement, l'histoire du lieu fait qu'il est abandonné à un moment donné et le village disparait. Mais ce n'est pas le cas ici, où l'entrée du prieuré se fait par la place principale, en plein centre.
Architecture
Ce prieuré, c'est avant tout une magnifique église au clocher-mur à trois arcs, à la nef massive et au chevet délicatement décoré de dents d'engrenage. Les fenêtres du chevet sont inhabituellement décorées de motifs très fins, des colonnes et des torsades de grandes qualités. La porte d'entrée, elle, est à triple voussures.
Architecturalement est construit suivant le style roman, avec une nef unique couverte en berceau brisé sans doubleaux, et une abside à bel appareil ornée d'une rangée de dents d'engrenage entre 2 bandeaux en fait le tour. Les croisillons du transept et l'absidiole méridionale sont d'une époque ultérieure. Le portail est en pierres de taille avec de minces tailloirs décorés de têtes assez grossières. Les chapiteaux sont du XIIe siècle.
Il faut savoir que cette église a subit trois campagnes de travaux : La première phase, au XIe siècle, a permis son édification, la seconde, au XIIe, l'a transformé en prieuré et la troisième, au XVIIe et XVIIIe, fut une restauration. Si les restes de l'église initiale sont enterrés, pour ce qui peut encore exister (Il y a une trace d'un mur démoli lors de la réalisation du transpet au XIIe siècle), la différence entre l'édifice du XIIe et les travaux de rénovation du XVIIe/XVIIIe sont évidents : Ce qui est en pierre de taille date du XIIe, ce qui est en galets de rivière est plus moderne.
En 1913 le clocher est totalement remplacé. Fortement dégradé, il menaçait de s'effondrer. A noter que dans les années 30 l'église avait encore un crénelage au-dessus du mur du portail, mais celui-ci a été retiré depuis.
Son mobilier
Son mobilier est plus tardif hormis une Vierge à l'enfant de la fin du XIIe siècle, voire début du XIIIe. L'église paroissiale Notre-Dame-de-l'Assomption contient également un tableau d'Antoine Guerra le jeune, peintre officiel de la cour de Philippe V roi d'Espagne. Le reste du mobilier est baroque, comme le retable du maître autel construit par Louis Généré (1663). Ce dernier est particulier dans la mesure où il est orné de symboles des 4 évangélistes.
Il y a aussi le retable du Rosaire (1702 à 1725), celui des archanges (vers 1710), celui de St Jean-Baptiste (1723), du Christ (XVIIIe). L'église contient aussi une mise au Tombeau du XVIIIe, sept panneaux sculptés de la même époque (d'après Poussin et Rubens), une toile de St Matthieu (Anton Guerra), quelques toiles et statues des XVIIe et XVIIIe siècle, une chaire datée de 1710, un bénitier du XVIe et deux confessionnaux du XVIIIe siècle.