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Les XIVe et XVe siècle en Catalogne


Depuis 1662 une nouvelle frontière entre la France et l'Espagne est reconnue entre les deux pays. Le roi de France décide alors d'imposer aux catalans du Nord le même régime qu'il impose toute la population française.

C'est donc en 1344, après avoir vu 3 rois de Majorque, que le royaume d'Aragon reprends militairement le royaume de Majorque vu comme une verrue dans ses terres. Perpignan va alors être délaissée, c'est la fin de sa puissance politique, mais va vivre en paix jusqu'en 1461.


Les épidémies

Nous sommes en 1348. Cette année est une année noire pour la région : une épidémie de peste s'étend, faisant des dizaines de milliers de victimes. Des villages entiers voient leur population réduite de moitié si ce n'est pas plus. Paradoxalement les survivants se regroupent dans les villes de moyenne importance pour éviter de rester isolés dans les campagnes, c'est le début d'un exode rural qui durera pendant près de cent ans. L'épidémie de peste reviendra à plusieurs reprises en 1381, puis en 1397, 1410 et enfin 1429. Par la suite peu de foyers sont signalés, la maladie s'éloigne quasiment définitivement.

Cette épidémie aura malgré tout un côté bénéfique pour les survivants. Vu que les richesses étaient à l'époque détenues par une poignée d'hommes, la suppression massive d'une partie de la population a permis une répartition plus juste de cette richesse : moins il y a de pauvres, plus les rares richesses que les seigneurs redistribuaient étaient importantes.

On a de nombreux témoignages de l'épidémie de peste en Roussillon. Pas un village qui n'ai été touché, on retrouve des informations dans tous les documents d'époque. Certains villages furent complètement dépeuplés. La plupart du temps petit, les maisons furent définitivement abandonnées. Citons par exemple Vallserra, en Capcir, qui pu être repeuplé un temps mais disparu toutefois.


Des tremblements de terre à répétition

Par ailleurs le XIVe siècle fut marqué par de nombreux tremblements de terre. Les secousses ont eu lieu dans tout le Conflent et en Cerdagne, et beaucoup de villages durent reconstruire non seulement leurs bâtiments d'habitation, mais aussi les possessions de leurs seigneurs (monastères ou seigneuries laïques)

Les premières secousses remarquables arrivèrent bien auparavant, en 1321. Le jour de Noël, à Perpignan, un très fort tremblement de terre secoua la ville. Il fut bref. Le 21 février 1330 toujours à Perpignan, une heure avant le jour, il se produisit une secousse de la durée d'un Ave Maria. Puis la terre se calma quelques décennies.


Les premiers tremblements de terre en Roussillon

C'est avec une grande régularité que se produisirent les premiers tremblements de terre, chaque année, en février-mars. Le premier apparut le 2 mars 1373. Il fut ressenti en Roussillon et dans toute la Catalogne. Il dura 2 heures et terrorisa toute la population. Le lendemain des répliques se produisirent, qui furent senties jusqu'à Barcelone, même trois jours après. L'année suivante, le 2 février 1374 en Roussillon et au Nord-Est de la Catalogne un nouveau tremblement de terre fissura de nombreuses tours à signaux ou les firent effondrer. Puis en 1375, c'est le 27 février que la terre trembla une heure avant le chant du coq. Il dura le temps d'un Ave Maria. Le suivant apparu également un an après, le 1er février 1376. Cette fois-ci toute la Catalogne le ressenti. Enfin la terre se calma un peu. On imagine la terreur de nos ancêtres lorsque vint le mois de février 1377 !

Les secousses reprirent le 28 avril 1381, mais elles restèrent modestes. Une deuxième période d'accalmie apparue, elle durant 39 ans.


1420 : La deuxième série

Voici un petit texte écrit à cette époque : "En 1420, de Tortosa à Perpignan, il apparut en Espagne des signes terribles. On entendit en Catalogne des mugissements souterrains, joints à de fréquents tremblements de terre. Il se forma à Amer, une petite ville auprès de Gérone, deux gouffres de feu d'où sortirent des torrents de flammes qui étouffaient ceux qui avaient la curiosité et l'imprudence d'en approcher de deux jets de pierre."

En septembre 1425 à Barcelone, les comptes rendus de la séance du conseil municipal mentionnent la tenue d'une procession générale de la Seu, en raison du tremblement de terre.


Les grands séismes de 1428

Appelé "grands séismes" en raison de l'incroyable force qu'ils ont dégagé, les tremblements de terre suivants marquèrent le paroxysme de l'activité sismique en Catalogne, exactement sur une ligne Gérone-Prats de Mollo. Tout arriva en 1427.

La série commença le 23 février 1427 et continua les 2 mars, puis 13, 14, 15, 17, 19, 21 et 22 mars. Celui du 15 détruisit en partie la ville d'Amer. Les 22 et 23 avril 1427 à Barcelone eu lieu un grand et épouvantable tremblement de terre qui commença à 11 heures du soir et dura toute la nuit. Quelques jours plus tard, le 15 mai, une autre terrible secousse détruisit Olot où une seule maison resta debout. Découragé mais vaillant, les habitants reconstruisirent la ville. Malheureusement pour eux le 2 février 1428 la ville fut à nouveau rasée. Ce nouveau tremblement de terre se répercuta vers le Nord. Les conseils municipaux de Puigcerda le mentionne à plusieurs reprises. En effet les registres nous apprennent que le 29 janvier, le conseil municipal de Puigcerda eu lieu normalement dans la salle communale mais que la fois suivante, le 27 février, il eu lieu hors la ville, et cela jusqu'au 17 janvier 1429, date à laquelle la salle fut achevée. Nous apprenons dans des documents d'époque que la ville recensa 300 morts.

Ce même tremblement de terre fit écrouler les remparts de Prats-de-Mollo. Alphonse V d'Aragon, roi d'Aragon, écrivit des lettres le 11 janvier 1430 pour accorder à la ville des indemnités et autoriser la levée des nouveaux impôts pour la réparation des ponts et des remparts. De même à Arles-sur-Tech Alphonse V impose aux recteurs de la communauté d'Arles à établir un impôt extraordinaire pour la réparation de deux tours et d'une partie des remparts détruit par le tremblement de terre de 1428.

A Cérêt, c'est Jean II, évêque d'Elne, qui accorde le 20 juillet 1428 aux consuls l'autorisation d'élever une chapelle votive en l'honneur de Ste Marguerite. Cette demande était motivée par le tremblement de terre, bien sûr.

Les édifices religieux ne sont pas épargnés. Symbole de la puissance de la terre, le clocher de St Martin du Canigou s'écroule, entraînant une partie des lieux réguliers. Le monastère de Fontclara, à l'est du Boulou, fut dévasté. En Conflent le tremblement de terre fut également fort ressenti : la région d'Olette fut durement touchée.


Les nombreuses répliques dans le temps

Après les très nombreux dégâts provoqués par le tremblement de terre de 1428, les secousses s'amoindrirent. On en ressenti toutefois encore un bon nombre. Le 6 décembre 1435, deux secousses entre 5 et 6 heures du matin inquiéta la population. Puis le 25 mai 1448 de Perpignan à Barcelone un tremblement de terre fut ressenti sur tout le territoire roussillonnais. Il dura le temps d'un Ave Maria et un Pater Noster. Le même tremblement de terre apparut le 16 septembre 1450.

Le 10 septembre 1458 les consuls de Puigcerdá ordonnent une procession générale en raison du tremblement de terre qui eu lieu la nuit précédente. Puis la terre se calma. Les tremblements de terre n'apparurent plus qu'épisodiquement, jusqu'au XVIIIe siècle. Le 15 février 1560 vers 9h, à Perpignan, la terre trembla un peu. Puis le 1er novembre 1755, il se déroula un puissant tremblement de terre à Lisbonne qui fut ressenti jusqu'à Perpignan. Voici un texte recopié d'un document d'époque :

Le 27 décembre 1755 à 4 heures du matin, un tremblement de terre si remarquable que les gens étant tous au lit virent tomber les enduits des murs de leurs chambres et eurent l'impression que leur lit se renversait. Les habitants de la ville de Prades quittèrent leurs maisons craignant d'y être enseveli dedans.

Le 16 octobre 1763 un livre nous apprend qu'un tremblement de terre au Canigou fut ressenti dans toute la montagne. Le 11 août 1797 eut lieu une forte secousse ressentie de Rivesaltes à Collioure, où les canons reculèrent de 25 cm de leurs affûts. Le 13 août 1797 à 10h 45, une secousse d'une bonne minute secoua les meubles et fut ressenti dans toute la plaine, plus particulièrement dans les Albères.

Par la suite d'autres secousses furent ressenties, mais leurs puissances alla en décroissant pour disparaître complètement.


Le XIVe siècle à Perpignan

Sous la direction de Pierre IV le Cérémonieux (1336-1387), puis de Jean 1er (1387-1395) et enfin de Martin l'Humain (1397-1410) le Roussillon vivra en paix. (Voir Généalogie) Les différents souverains reconstruisirent les forteresses de leurs ancêtres et prirent en considération la population qui jouira alors d'une grande liberté. Les comtes apprirent à se faire aimer du peuple. L'économie redevient florissante, un peu comme elle l'avait été sous le règne des rois de Majorque. La population s'accroît lentement mais sûrement.

La deuxième moitié du XIVe siècle fut marquée par l'arrivée de bandes armées. De 1361 des troupes de routiers attaquèrent Montalba, puis Tarerach. Alors que la guerre de cent ans faisait des ravages en France, de 1380 à 1384 les révoltes languedociennes engendrèrent des troupes de paysans armés qui sombrèrent dans le banditisme. En 1385 le roi d'Aragon était en guerre contre le comte d'Empories. Ces troupes de gens armés se concentrèrent à Montpellier et commencèrent à approcher du Roussillon pour venir en aide au comte. Il y avait là à peu près 6000 hommes. Le roi déclencha alors la mobilisation générale, ordonnant la levée d'hommes pour défendre la région. Il imposa les villages à hauteur de un florin par feux pour punir ceux qui ne fournissait pas assez de personnes. Les villages du Capcir dépendant de l'abbaye de St Michel de Cuxa s'en firent exempter : Ni les Angles, avec ses 14 feux, ni Matemale avec 13 feux, ni Vallsera et ses 3 feux ne furent inquiétés.

Architecturalement le Roussillon se dote d'équipements modernes. Parmi les constructions remarquables, Pierre IV fit ériger en 1368 une citadelle à proximité de la porte Nord des remparts de Perpignan (Porte Notre-Dame) : le Castillet. Ce bâtiment avait pour rôle d'assurer la protection de la ville et de contenir la garnison.

En 1397 c'est la Loge de mer qui fut bâtie en plein cœur de la ville. Il abritait le Consulat de mer, tribunal de commerce). Il a abrité également la bourse. Malheureusement pour les catalans du Nord, cette période de relative clémence prend fin brutalement en 1410 avec la mort de Martin l'humain, dernier roi d'Aragon de cette lignée car il est mort sans descendance.


Le Concile de Caspe

Cette époque radieuse pris fin en 1410 avec la mort de Martin l'Humain, qui n'avait pas de descendant direct. Conformément à la coutume de l'époque c'est son petit neveu Jacques d'Urgell qui aurait dû prendre le titre de roi d'Aragon. Mais malheureusement pour lui Pierre IV ne l'a jamais désigné officiellement comme son successeur car il voulait légitimer son petit fils Frédéric de Luna avec le soutien de Benoit XIII, pape à Avignon. A cette époque, trois papes se disputaient la légitimité (2 à Rome, 1 à Avignon, Benoit XIII était ce que l'on a appelé un anti-pape).

Le siège laissé vacant attisait les convoitises, quatre personnes le voulaient :

  • Le Comte d'Urgell, prétendant légitime,
  • Louis de Calabre, petit fils de Jean 1er, fils de Louis d'Anjou et d'Yolande d'Aragon,
  • Alphonse de Gandia, consin éloigné de Jacques II,
  • Ferdinand d'Antéquéra, l'infant castillan (royaume opposé à l'Aragon)

Louis de Calabre fut rapidement écarté car il était apparenté aux rois d'Aragon par les femmes. Alphonse de Gandia le fut à cause de son grand âge, ainsi que du fait qu'il n'avait pas de descendant lui non plus, ce qui renouvèlerait le problème quelques années plus tard. Il restait Ferdinand et le comte d'Urgell. Ce dernier avait l'avantage d'être populaire en Catalogne mais pas en Aragon. Rien qu'en envisageant sa légitimité il a ouvert une énorme polémique.

De son côté Ferdinand avait un soutien énorme : la Castille, voisine et toute puissante. De plus, il pouvait compter sur Benoit XIII qui voulait écarter son rival qui lui était hostile. En aidant Ferdinand à monter sur le trône d'Aragon il s'assurait un soutien pour sa légitimité papale.

Les discussions durèrent deux ans. A la longue, on songea à faire élire le nouveau roi par le peuple lui-même, mais il tait trop difficile de monter une telle élection. L'idée d'utiliser des représentants du peuple, les Corts, fit son chemin et c'est cette méthode qui fut employé en 1412. L'élection eu lieu en concile, à Caspe (Aragon), le 28 juin 1412 et réunie 3 représentants par camps : Catalogne, Aragon et Castille. Le résultat fut sans appel : 7 ont choisi Ferdinand, 1 le comte d'Urgell et 1 s'est abstenu.

C'est ainsi que monta sur le trône d'Aragon une nouvelle dynastie, les Trastamarre.


Ferdinand 1er et sa politique restrictive

L'arrivée de Ferdinand 1er sur le trône d'Aragon (Voir Généalogie) fut perçu négativement par la population du Roussillon, du Conflent et de la Cerdagne. Ces régions préféraient de loin le comte d'Urgell qui était catalan d'origine et vivait en Cerdagne. Cette préférence dura de nombreuses années après l'élection du nouveau roi.

Ferdinand 1er, soutenu à la fois par la Castille et par l'anti-pape Benoit XIII entra en conflit avec les habitants catalans au lieu de poursuivre la politique préalable qui consistait à établir une continuelle compréhension mutuelle qui assurait le lien entre l'Aragon et la Catalogne. Les catalans ne reconnurent jamais officiellement ce roi, qui de son côté multiplia les maladresses et les malentendus. Du coup le ton monta et les Corts, assemblées des représentants du peuple, exigèrent du roi le serment de respecter les constitutions catalanes.


Soulèvement des Catalans

En 1413 eu lieu le premier soulèvement. Les partisans du comte d'Urgell entrèrent en rébellion, mais Ferdinand 1er fit appel aux forces de Benoit XIII et il n'eu pas de mal à vaincre les rebelles. Tous leurs biens furent confisqués et le comte d'Urgell lui-même fut emprisonné à Ciudad Rodrigo, en Castille, puis il fut transféré à Xativa (Valence) où il décède en 1437.

Suite à cette démonstration de force les griefs des catalans se multiplièrent. Ils reprochaient au roi entre autre de nommer des castillans dans l'administration catalane et de faire lever des troupes sans l'accord des Corts. Du coup en 1414 Ferdinand 1er se passe des Corts, ils ne furent plus convoqués, mais cette décision marqua le début d'une deuxième révolte, à Barcelone cette fois-ci.

Deux ans plus tard, en 1416, une réunion eu lieu à Perpignan pour décider de quelles façons Benoit XIII pourrait prendre la légitimité papale. Cette réunion regroupa Ferdinand 1er, Benoit XIII et l'empereur Sigimond. La ville fut militarisée par des castillans et de nouvelles émeutes se produisirent, sans trop de gravité toutefois. Suite à cette réunion, Benoit XIII perdit le soutien de ses alliés à cause de son autorité et dû renoncer à tout jamais à la légitimité papale.


La règne d'Alphonse IV

Le 2 avril 1416 Ferdinand 1er décède. Son fils Alphonse IV monte sur le trône, mais il suivit la même politique que son père à l'égard de la Catalogne. Il commet une grave erreur d'emblée en s'adressant aux Corts en castillan au lieu de le faire en catalan. La provocation écarta tout espoir de réconciliation avec son royaume de tutelle.

Alphonse IV continua de nommer des responsables administratifs castillans en catalogne, déclenchant de nombreux remous et des révoltes légères régulières. Mais le principal reproche qui lui fut fait fut sa politique expansionniste, trop coûteuse. Il était continuellement en mer à bord de sa flotte en quête de nouvelles terres à conquérir, laissant l'administration de son royaume à son épouse Marie. Pour faire réussir ses conquêtes il dota son royaume de puissantes flottes, son principal objectif était le royaume de Naples qu'il voulait pour lui.

Le 5 août 1435 c'est justement dans cette baie que sa flotte fut coulée et qu'il fut fait prisonnier par ses ennemis. Libéré contre une rançon de 30 000 florins il poursuivit sa guerre et parvint à ses fins le 26 février 1443, date à laquelle il entre en vainqueur dans Naples. Il s'y installe alors définitivement.

Le royaume d'Aragon était toujours sous la tutelle de Marie, son épouse. Mais ces terres continentales n'étaient vues par Alphonse IV que comme une source d'approvisionnement en armes, hommes et ressources pour son nouveau royaume : le royaume de Naples.

Le 27 juin 1458, il y décède et Jean II monte sur le trône.


Le règne de Jean II

Jeune, l'infant Jean s'est marié avec la veuve de Martin le Jeune, Blanche, héritière du royaume de Navarre. Ensemble, ils ont un fils, Charles de Vianne, qui est bien entendu l'héritier officiel du royaume de Navarre. Mais Blanche décède, et Jean se remarie avec Juana Enriquez (en 1447), une castillane issue de la noblesse qui a déjà un fils, Ferdinand. Jean va alors se détacher de son propre fils Charles et se rapprocher de son beau fils.

En 1458, Jean devient roi d'Aragon et de Navarre sous le nom de Jean II. Il va alors tout faire pour écarter du trône Charles de Vianne. Politiquement, Jean II va entrer en conflit ouvert avec les catalans. Partisan de l'intégration définitive, il s'octroi tous les pouvoirs et arrête de consulter les Corts. Du coup, Charles de Vianne, opposé à cette politique, devient populaire en Catalogne. Le 2 décembre 1460, Jean II fait emprisonner son fils. Un soulèvement se déclenche alors à Barcelone, suivi dans tout le territoire de la Catalogne (février 1461). Pour calmer les esprits, Jean II cède et le libère, il promet en plus de ne plus se rendre en Catalogne sans l'autorisation des catalans : c'est ce que l'on a appelé le traité de Villafranca, signé le 21 juin 1461.

Curieusement le 23 juillet 1461, soit à peine un mois plus tard, Charles de Vianne décède, probablement empoisonné par sa belle-mère. Du coup Ferdinand devient le nouveau héritier du trône d'Aragon et de Navarre. Bien sûr, les catalans ne se laissent pas faire et se soulèvent à nouveau. La reine calme le jeu encore une fois grâce des promesses faites à la population.


Le traité de Bayonne

C'est alors que Jean II part à la recherche d'alliés pour mater la Catalogne, si prompte à se rebeller. Il en trouvera un auprès du roi de France Louis XI. Le traité de Bayonne, signé le 9 mai 1462, propose à la France de récupérer tous les revenus du Roussillon, du Conflent et de la Cerdagne en échange d'un prêt de 30 000 florins.

Fort de ce nouvel accord, la France envoya une armée pour assiéger Barcelone. Le 10 juillet 1462, elle traverse le Roussillon sous le commandement de Gaston IV, comte de Foix et gendre de Jean II. Le siège dura du 8 septembre au 3 octobre, mais il prit fin brutalement grâce l'intervention d'une deuxième armée, celle de Henri IV de Castille, voisin du royaume d'Aragon et allié temporaire des catalans.

Par reconnaissance, les catalans nommèrent Henri IV de Castille roi de Catalogne. Louis XI de France se venge de la défaite en occupant militairement la Catalogne Nord. Le Roussillon passe sous domination française. Malheureusement pour les catalans, ils entrent rapidement en conflit avec le royaume de Castille. Ils cherchent alors un nouveau roi et le trouve en Pierre IV du Portugal, époux d'Isabelle, l'une des filles du comte d'Urgell. Pierre IV arrive à Barcelone le 21 juin 1464 mais y meurt le 29 juin 1466, épuisé. Le roi suivant fut René d'Anjou, qui accepta ette charge. Il était comte de Provence et oncle de Louis XI, ce qui lui donnait le pouvoir de faire rompre le traité de Bayonne.

Pendant ce temps le roi d'Aragon jean II poursuit sa conquête de la Catalogne toujours rebelle. Au fil des années les villes se soumettent à son autorité, jusqu'au 17 octobre 1472 où la dernière d'entres elles, Barcelone, lui ouvre ses portes. Avant d'en arriver là, les négociations furent longues et le roi promit de respecter les catalans et obligea son héritier à faire de même. En 1472, Jean II était devenu un vieillard faible.

Mais revenons un peu à la période d'occupation française des comtés du Roussillon et de Cerdagne, de 1462 à 1472. Rapidement les territoires furent administrés sur le modèle franc. La famille Oms se distingua alors : Carles fut commandant en chef de la place de Perpignan, Bernat fut gouverneur de la province et Bérenguer, commandant du château de Collioure. La répression fut dure car les roussillonnais, toujours opposés à l'accord Arago-français, firent une résistance active. La difficulté pour les troupes françaises étaient de surveiller la région nouvellement acquise contre les envahisseurs extérieurs potentiels mais aussi de lutter contre la population locale, hostile. C'est ainsi que les canons disposés sur les remparts de Perpignan étaient tournées vers l'extérieur la journée et tournée vers l'intérieur de la ville la nuit !

En 1472 Jean II obtient la soumission de Barcelone, qui retourna dans le giron aragonais. Il s'attacha alors à récupérer le Roussillon, mais sans succès.


Le traité de Bayonne

C'est alors que Jean II part à la recherche d'alliés pour mater la Catalogne, si prompte à se rebeller. Il en trouvera un auprès du roi de France Louis XI. Le traité de Bayonne, signé le 9 mai 1462, propose à la France de récupérer tous les revenus du Roussillon, du Conflent et de la Cerdagne en échange d'un prêt de 30 000 florins.

Fort de ce nouvel accord, la France envoya une armée pour assiéger Barcelone. Le 10 juillet 1462, elle traverse le Roussillon sous le commandement de Gaston IV, comte de Foix et gendre de Jean II. Le siège dura du 8 septembre au 3 octobre, mais il prit fin brutalement grâce l'intervention d'une deuxième armée, celle de Henri IV de Castille, voisin du royaume d'Aragon et allié temporaire des catalans.

Par reconnaissance, les catalans nommèrent Henri IV de Castille roi de Catalogne. Louis XI de France se venge de la défaite en occupant militairement la Catalogne Nord. Le Roussillon passe sous domination française. Malheureusement pour les catalans, ils entrent rapidement en conflit avec le royaume de Castille. Ils cherchent alors un nouveau roi et le trouve en Pierre IV du Portugal, époux d'Isabelle, l'une des filles du comte d'Urgell. Pierre IV arrive à Barcelone le 21 juin 1464 mais y meurt le 29 juin 1466, épuisé. Le roi suivant fut René d'Anjou, qui accepta cette charge. Il était comte de Provence et oncle de Louis XI, ce qui lui donnait le pouvoir de faire rompre le traité de Bayonne.

Pendant ce temps le roi d'Aragon jean II poursuit sa conquête de la Catalogne toujours rebelle. Au fil des années les villes se soumettent à son autorité, jusqu'au 17 octobre 1472 où la dernière d'entres elles, Barcelone, lui ouvre ses portes. Avant d'en arriver là, les négociations furent longues et le roi promit de respecter les catalans et obligea son héritier à faire de même. En 1472, Jean II était devenu un vieillard faible.

Mais revenons un peu à la période d'occupation française des comtés du Roussillon et de Cerdagne, de 1462 à 1472. Rapidement les territoires furent administrés sur le modèle franc. La famille Oms se distingua alors : Carles fut commandant en chef de la place de Perpignan, Bernat fut gouverneur de la province et Bérenguer, commandant du château de Collioure. La répression fut dure car les roussillonnais, toujours opposés à l'accord Arago-français, firent une résistance active. La difficulté pour les troupes françaises étaient de surveiller la région nouvellement acquise contre les envahisseurs extérieurs potentiels mais aussi de lutter contre la population locale, hostile. C'est ainsi que les canons disposés sur les remparts de Perpignan étaient tournées vers l'extérieur la journée et tournée vers l'intérieur de la ville la nuit !

En 1472 Jean II obtient la soumission de Barcelone, qui retourna dans le giron aragonais. Il s'attacha alors à récupérer le Roussillon, mais sans succès.


Le Roussillon objet de tractations franco-Aragonnaises

En 1472 Jean II obtient la soumission de Barcelone. La Catalogne est à nouveau dans le giron de l'Aragon, mais l'opposition des deux parties ne fut pas terminé pour autant. En 1474, le roi de Castille Henri IV décède. Il y eu alors une guerre de succession entre l'infante Jeanne, appuyée par la France et le Portugal et l'infante Isabelle, fille de Ferdinand héritier du royaume d'Aragon, bien sûr soutenue par Jean II. Pour obtenir de la France son point de vue, le roi d'Aragon remets dans la balance le Roussillon et la Cerdagne et ça marche : l'infante Isabelle monte sur le trône de Castille et ces deux comtés retournent une nouvelle fois à la France le 10 mars 1475.

Fort de son expérience passée, le roi de France s'appliqua à réduire la population de Perpignan. Il y eu une importante vague d'émigration du Roussillon vers Barcelone, dû aux mauvais traitements des habitants pendant cette courte période. Les fortifications de la ville furent restaurées et modernisées.

Jean II décède en 1479. Son successeur fut son fils, Ferdinand II dit "le catholique", qui se maria avec Isabelle de Castille. Pour la première fois, l'Aragon et la Castille était réuni au sein d'un unique couple royal, formant les bases de l'Espagne. Mais ces bases étaient fragiles puisque la population aragonaise ne voyait en Isabelle que l'épouse de leur roi et la population castillane ne voyait en Ferdinand II que l'époux de leur reine.

Vint alors Charles VIII, roi de France. En 1493, il décida sous le coup de différentes pressions de se débarrasser du Roussillon et de la Cerdagne. Il s'agissait pour le roi de France d'une part de faire preuve d'une solide amitié entre son pays et son voisin, mais aussi d'avoir les mains libres : toujours opposés à la France, les roussillonnais n'arrêtaient pas de se rebeller contre leurs autorités; or il voulait avoir les mains libres pour faire ses conquêtes en Italie. C'est donc tout content qu'il céda ces terres encombrantes.


Le Traité de Barcelone

La restitution des terres nord de la Catalogne à l'Espagne fut conclu à la signature du traité de Barcelone, le 19 janvier 1493. Six mois plus tard, soit le 13 juillet 1493, Ferdinand II et la reine Isabelle de Castille entre à Perpignan, acclamés par la population. Il faut dire que les perpignanais se croyaient libérés du joug des oppresseurs, mais ils déchanteront rapidement : Ils durent faire face à l'oppression aragonaise. En effet ceux-ci mirent en place un système de gouvernement centralisé qui ne laissait pas de place aux traditions politiques de la Catalogne. Toutefois il n'y eu pas de rebellions de grandes ampleurs comme se fut le cas quelques années auparavant, mais plutôt un sentiment pesant.

En 1496 Charles VIII de France attaqua à nouveau le Roussillon. Une incursion de son armée mit à sac Salses avant de se retirer dans les Corbières. Cette attaque poussa le roi d'Aragon à mieux protéger la frontière Nord de son royaume en verrouillant le seul passage praticable entre les marais et les collines, justement à Salses. C'est ainsi que fut entrepris la construction du Château de Salses, dès 1497.

Alors que la citadelle est toujours en construction, Louis XII de France tente de s'en emparer, mais sans succès (1502). Ferdinand II en profita pour restructurer les défenses de la région, en particulier en renforçant les murailles de Perpignan et en fortifiant la citadelle de Collioure.


La suite de l'histoire du Roussillon concerne la Renaissance.



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