De quoi s'agit-il ?
La ville de Laroque-des-Albères est attachée à son ermitage nommé Notre-Dame de Tanya. Cet ermitage était l'église initiale du village et apparaît dans l'histoire en 1371 sous le vocable de ecclesia Sancte Marie de Tanyano. À cette époque, la pratique de l'érémitisme était peu développée : les ermites étaient des moines sédentaires et isolés.
À partir du XVIIe siècle, la fonction de l'ermite va évoluer. Toujours membre de l'Église, l'ermite devient un conseiller et un confident pour la population locale. Il n'a plus vocation à être isolé, mais vit dans la société catalane de son époque, jouant un rôle important, tout comme le curé de la paroisse.
À la fin du XVIIe siècle, le nombre d'ermitages se multiplie. Partout où existe une ancienne chapelle, qu'elle soit rurale ou castrale, un ermitage se crée. Mais Tanya était déjà occupé : on le retrouve en 1688 sous la forme hermita de Nostre Senyora de Tanya a la Roca. Face à cette nouvelle ferveur religieuse, l'ermitage de Laroque subit quelques améliorations pour mieux coller à l'air du temps. En 1700, le logement de l'ermite fut remplacé par un autre, plus spacieux.
Tanya fut habité en continu jusqu'à la Révolution française. En 1790, les lois anticlericales votées à Paris déclarèrent les biens de l'Église comme étant des biens d'État. Tout ce qui n'était pas un édifice paroissial fut condamné à être fermé et vendu, ce qui fut le cas de Tanya. Durant le XIXe siècle, ces lois furent progressivement assouplies. De nombreux ermitages roussillonnais furent réutilisés jusqu'en 1950 pour les derniers, mais ce ne fut pas le cas de Tanya. L'édifice religieux existe toujours et un projet de restauration était à l'étude en 2003.
L'église contient un retable intéressant datant de 1770, ainsi que des inscriptions funéraires de 1298. On y trouve également à l'intérieur des statues des XVIIe et XVIIIe siècles.