De quoi s'agit-il ?

Les gorges de la Fou sont réputées pour être les gorges naturelles les plus étroites du monde. Lors de la visite, on comprend rapidement pourquoi cette affirmation est souvent mise en avant. C’est un site touristique parfaitement aménagé, mais payant. Sur place, les visiteurs sont équipés de casques pour leur sécurité et peuvent évoluer sur plus d’un kilomètre et demi de passerelles métalliques protégées par des rambardes. Cette infrastructure rend le site accessible à la plupart des visiteurs, à l’exception des personnes à mobilité réduite, la configuration des gorges ne permettant pas l’accès en fauteuil roulant.

La seule difficulté notable réside dans le grand nombre de marches que comporte le parcours. Les passerelles montent progressivement vers le sommet de la gorge, ce qui entraîne un dénivelé conséquent, mais la visite reste accessible à tous ceux en bonne condition physique.

Ces gorges ont été sculptées par l’érosion répétée du torrent nommé la Fou, "fou" signifiant "précipice" en ancien catalan. Le torrent prend sa source au lieu-dit "La Souque" et serpente sur un canyon de 1 739 m de long, dont 1 500 m sont équipés de passerelles pour la visite. La hauteur maximale de la faille se situe au "Roc du Soldat", à 205 m, tandis que la largeur du canyon atteint seulement 80 cm par endroit. L’eau du torrent est claire et fraîche, à une température d’environ 15 °C, favorisant le développement d’une flore particulière : fougères sur les parois, Ramonda miconii (fleur blanche et violette, rare et endémique au Vallespir), lys martagon (présent habituellement à partir de 1 000 m), ainsi que des plantes comme le Coscoll ou l’angélique sauvage.

Historique : les gorges ont été découvertes le 7 août 1928 par cinq explorateurs : Peperty, de Viaris, Soule, Riondet et Pujade. Les premières passerelles, en bois, furent installées au milieu des années 1950. Les passerelles actuelles datent de 1989.

Texte explicatif à l'entrée du site :

Ce site dantesque a défié les entreprises humaines : selon la légende, ces vertigineux abîmes étaient l’habitat de sorcières et de génies hostiles. Avant 1928, aucune transmission orale ne mentionne d’exploration. On raconte néanmoins les exploits d’un "Tarzan local" (Père Besti) qui, au prix d’acrobaties périlleuses, allait récupérer des aigles dans les excavations des falaises. Plus de 150 ans auparavant, en 1844, les bandits catalans appelés "Les Trabucayres" atteignirent le bas du canyon pour s’y cacher et échapper aux recherches des miquelets.

Aujourd’hui, grâce à la passerelle accessible à tous, il est possible de découvrir cet impressionnant défilé, véritable merveille naturelle.

Roc du Soldat

Le Roc du Soldat est célèbre pour sa légende : "Il y a plus de 50 ans, une brebis tombée du haut de la falaise fut récupérée vivante par son berger, son pelage resté entièrement blanc… un véritable miracle." Le rocher de l’Aigle, un bloc coincé entre les parois, impressionne particulièrement les visiteurs, qui doivent passer dessous pour poursuivre leur visite.