De quoi s'agit-il ?
Le long du sentier archéologique d'Eyne se trouve un étrange mur de grosses pierres, construit pour soutenir une route de terre désormais largement envahie par la végétation. Sans panneau explicatif, on pourrait passer à côté de ce vestige, mais il met en lumière l’importance historique de ce chemin.
Les habitants de la Cerdagne antique étaient les Cerretanis, un peuple autochtone dont la capitale se situait près de l'actuelle Puigcerda. Ils avaient déjà aménagé des voies de circulation sur leur territoire, certaines rejoignant même les plaines voisines occupées par les Sordons. À partir de 118 avant J.-C., après l’invasion romaine, la construction de la Via Domitia reliait l’Italie à l’Espagne en suivant des itinéraires déjà existants, incluant ceux des Cerretanis. Pour supporter le passage des chariots et du trafic, des murs de soutènement comme celui-ci étaient parfois érigés.
Ce mur témoigne donc de plusieurs strates historiques : l’époque des Cerretanis, l’occupation romaine et la Via Domitia, mais il est possible qu’il ait été repris ou renforcé à différentes époques. Certains évoquent même le XVIIe siècle, lorsque Louis XIV fit construire ou réaménager des routes royales, ce qui ajoute une dimension chronologique complexe et fascinante.
Ainsi, ce site illustre la longue histoire des voies de circulation en Cerdagne, depuis l’Antiquité jusqu’à l’époque moderne, et invite à réfléchir sur l’héritage de nos lointains ancêtres. D’autres sites similaires sont visibles le long du sentier archéologique d’Eyne.