Palais des Rois de Majorque

Une pièce majeure du patrimoine de la ville de Perpignan

Magnifique château médiéval de la fin du XIIIe siècle et siège d'un éphémère royaume, le palais des rois de Majorque est aussi, de nos jours, la pièce maîtresse de la ville de Perpignan.

Mais c'est aussi un des emblèmes de la Catalogne Nord !

Magnifique château médiéval de la fin du XIIIe siècle et siège d'un éphémère royaume, le palais des rois de Majorque est aussi, de nos jours, la pièce maîtresse de la ville de Perpignan.

Mais c'est aussi un des emblèmes de la Catalogne Nord !


De quoi s'agit-il ?

Le palais des Rois de Majorque est un magnifique édifice du XIIIe siècle construit en plein cœur de Perpignan. Bien plus qu'un château médiéval, c'est un véritable palais, édifié au sommet de la principale colline de la ville, et qui fait aujourd'hui la fierté des habitants.

Ce palais a été construit à partir de 1274 dans le but de servir de siège à la capitale continentale du royaume de Majorque, la capitale officielle étant située sur l'île de Majorque. À la fois place forte difficilement prenable et siège du pouvoir royal, cet imposant édifice se caractérise par sa forme rectangulaire, ses hauts murs entourés d'une douve, une tour de défense massive, le tout ceint de puissants remparts en brique. De nos jours, c'est l’un des principaux monuments de Perpignan ; il attire un grand nombre de visiteurs.

Le palais est aujourd’hui en très bon état et propose une visite intéressante. Toutefois, l'absence de mobilier en fait un lieu parfois un peu vide. Mais la beauté des chapelles compense cette impression, d’autant plus que celles du rez-de-chaussée, fastueuses, témoignent du raffinement que les rois apportaient au monachisme franciscain. Superposées, ces chapelles s’élèvent en un donjon féodal, caractéristique de l’édifice. Construit dans le style gothique, le palais se distingue par ses grandes arches. Les murs sont faits de galets de rivière et de briques liés au mortier, le tout enduit de chaux et peint. La pierre de taille a été largement utilisée pour tous les éléments anguleux : portes, fenêtres, angles des murs, escaliers, et surtout les tours. On choisit à l’époque un peu tous les marbres disponibles dans la région (bleu de Céret, rose de Villefranche, rouge de Baixas, blanc de la vallée de la Têt).

Les remparts

Les remparts


Découverte du palais

Lorsque l'on arrive au palais, ce qui frappe en premier, ce sont évidemment les lourds remparts qui le protègent. Faits de briques rouges que l'on nomme "cayroux" dans la région, ce sont des pièces de 50 x 20 cm sur 4 cm de hauteur, suffisamment solides pour supporter l'énorme masse du rempart. Ce matériau avait aussi un avantage : il absorbait les chocs et ne provoquait pas d’éclats tranchants lorsqu’un projectile le percutait. C’est d’ailleurs pour cela que de nombreux édifices militaires de la région sont construits en galets de rivière, avec la partie haute en cayroux : si un obus venait à exploser à proximité des défenseurs, ceux-ci ne recevaient que de la poussière, et non des éclats dangereux.


De l'extérieur à la barbacane

Ceci dit, l'entrée est un long couloir débouchant dans les jardins du palais, vastes et aérés, qui offrent une magnifique vue sur tout Perpignan. Au loin, sa majesté le Canigou nous observe, tandis qu'au nord se dessine la chaîne des Corbières. À l'opposé, les montagnes des Albères offrent leurs silhouettes au regard du visiteur. Le palais se dresse devant nous, massif mais élégant, avec sa tour de l'hommage, gardienne de l'entrée. Une barbacane bloque le fossé asséché qui fait le tour du palais. De nos jours, cette barbacane présente un aspect assez proche de celui qu'elle avait à sa construction. Toutefois, l'entrée de la barbacane et celle de la tour n'étaient pas alignées comme aujourd'hui (sinon, ce ne serait pas une barbacane) : l'entrée de la tour se trouvait sur le côté sud, celui qui est aujourd'hui fermé par une lourde herse en bois. Une fois l'entrée franchie, nous nous trouvons sous le porche du rez-de-chaussée, face à la cour.


Plan du palais des rois de Majorque
  • Légende
  • 1. Tour de l'hommage
  • 2. Salle à manger du roi
  • 3. Palais blanc
  • 4. Chambre primitive du roi
  • 5. Salle de Majorque
  • 6. Galerie et portail de la chapelle haute
  • 7. Chapelle Ste Croix
  • 8. Appartements du roi
  • 9. Galerie de la reine
  • 10. Salle à manger de la reine
  • 11. Chapelle Ste Madeleine (au rez de chaussée)

  • Lorsqu'on est sur l'esplanade, face à l'entrée du palais, il faut faire preuve d'un peu d'imagination, car on se trouve au centre d'un carré dont les quatre coins abritaient autrefois des bâtiments aujourd'hui disparus. Face à nous, à droite et derrière nous, à gauche, se trouvaient des magasins — à comprendre ici comme des entrepôts. Devant nous, à gauche, s'élevait la poudrière, et derrière nous, à droite, la forge. Sur la façade sud du palais, juste à l'entrée de l'époque, se trouvaient la boulangerie et deux autres poudrières. Enfin, sur la face est, que l'on considérerait aujourd'hui comme l’arrière du palais, s’étendait une autre esplanade bordée de casernements. Il est difficile d’imaginer le palais tel qu’il était à l’époque de sa pleine utilisation !


    La salle du trône

    À l’intérieur, le palais des Rois de Majorque présente un plan relativement simple : il est centré autour d’une cour rectangulaire, autour de laquelle se déploient quatre ailes. Face à nous, les deux chapelles sont bien visibles, caractéristiques du lieu.

    La salle du trône

    La salle du trône

    La visite proprement dite commence par la salle du trône, et là, une surprise nous attend : elle n’est pas totalement fermée. En réalité, cette salle est une terrasse, ouverte sur la cour du palais, qui permettait de voir tout ce qui s’y passait. Pour des raisons pratiques, il était possible de fermer cette ouverture : c’était le rôle des encoches que l’on voit sur les côtés. On y enchâssait une armature de bois tendue de toiles de lin pour limiter le froid en hiver.

    Ce qui marque ici, c’est la simplicité de l’ensemble. Certes, à la fin du XIIIe siècle, les arts n’étaient pas encore aussi développés qu’ils le seront quelques siècles plus tard, mais il se dégage de cette salle une véritable sobriété, rarement présente dans les autres cours royales de l’époque. Toutefois, la symbolique était forte : le trône était placé devant les deux chapelles, renforçant l’idée que le roi était en lien direct avec Dieu. C’est ici que les sujets venaient lui rendre hommage.


    La tour de l'hommage

    Depuis la salle du trône, trois autres pièces sont accessibles : la salle à manger, sur la gauche ; la chambre initiale, sur la droite ; et la tour de l’hommage, à l’arrière. Cette dernière présente un aspect massif, mais la régularité de son appareillage témoigne du soin méticuleux apporté par ses constructeurs. De là-haut, la vue sur Perpignan est encore plus impressionnante, car on domine complètement la ville depuis le point le plus élevé.

    La tour de l'hommage

    La tour de l'hommage

    Cette tour était davantage un symbole qu’une véritable structure défensive. Certes, elle était équipée comme une tour de défense, avec des créneaux typiques de l’époque, un accès restreint et peu d’ouvertures. Mais sa vocation première était d’impressionner les visiteurs par la majesté de sa construction. En pratique, le système de défense comportait quatre niveaux : en bas, une première chambre permettait la manœuvre de la herse ; au-dessus, une seconde chambre servait de corps de garde ; encore plus haut, une salle de dépôt pour le bois ; et enfin, au sommet, une terrasse servait de foyer pour l’allumage de feux, visibles depuis les différentes tours de surveillance du Roussillon. Le château était ainsi en lien avec la tour del Far, la tour de la Massane, la tour de la Madeloc et celle de Força Réal. Chacun de ces lieux communiquait avec d’autres, permettant de faire remonter un message jusqu’en Cerdagne.


    Les salles provisoires

    Évidemment, un tel palais ne s’est pas construit en quelques semaines. Or, dès la séparation du comté de Barcelone en deux parties, le comte de Barcelone tenta presque immédiatement de reconquérir la totalité de son territoire. Dans le même temps, le roi de Majorque — dont le royaume était issu d’une partie du comté de son frère — devait à la fois organiser son nouveau royaume et faire face aux velléités d’agression. Le palais fut donc mis en chantier très rapidement, et le roi vint y vivre avant même la fin des travaux. D’où la présence, de part et d’autre de la salle du trône, d’une salle à manger et d’une chambre dites aujourd’hui “provisoires”, les versions définitives ayant été construites un peu plus tard, à droite de l’église haute.

    Les salles provisoires

    Les salles provisoires

    La salle à manger est une belle pièce classique, intéressante par la qualité de son plafond, de son sol parfaitement refait, et de ses deux ouvertures typiques. Il y a très peu de mobilier ici, ce qui est bien dommage, car le lieu s’y prêterait parfaitement. En face, par rapport à la salle du trône, se trouve la chambre primitive du roi, qui accueillait toute la famille royale. C’est une pièce toute en longueur, séparée par un mur de refend. Il n’y a pas grand-chose à signaler ici, si ce n’est que c’est l’endroit où l’on voit le mieux les galets de rivière qui ont servi à monter les murs du palais.


    La salle de Majorque

    En poursuivant la visite, on arrive à la salle principale du palais, située dans l’aile sud. Cette grande salle est appelée “salle de Majorque”. De style gothique méridional, elle accueillait les banquets, les conseils royaux, le parlement, ainsi que tous les autres événements d’importance, comme des rendez-vous politiques ou diplomatiques. Ses murs, peints, étaient tendus de tapisseries. Elle conserve de cette époque trois cheminées, près desquelles un escalier communiquait avec les cuisines situées au rez-de-chaussée. Les trois cheminées avaient des fonctions précises : les deux latérales servaient à faire brûler des bûches, tandis que celle du centre accueillait les braises. Des braseros étaient également disposés un peu partout dans la salle pour la réchauffer — il faut dire qu’elle est si vaste que le froid devait y être terrible, à l’époque.

    La salle de Majorque

    La salle de Majorque

    Cette salle est de loin la plus grande du palais — et la plus impressionnante aussi. On imagine sans mal l’étonnement des visiteurs face à la découverte de cet endroit qui défiait les normes de construction de l’époque, au XIVe siècle.


    La chambre de la Reine

    La chambre de la Reine porte assez mal son nom : on devrait plutôt parler d’appartement de la Reine. Située sur le côté est du palais, à la droite des chapelles, elle se compose d’un ensemble de pièces occupant tout l’angle sud-est du bâtiment. Elle était précédée d’une antichambre accolée à une loggia dont le plafond est tout à fait remarquable. L’antichambre est une simple pièce assez vaste qui, à l’époque, était richement décorée. De lourdes et vastes tapisseries ornaient les murs. L’une des curiosités de cet endroit est l’étroit passage courbe menant à l’appartement du Roi, situé à l’arrière. Il permettait de relier discrètement les appartements royaux, de celui de la Reine à celui du Roi.

    La petite cour située entre la chapelle et l’appartement de la Reine est appelée, très logiquement, la “cour de la Reine”.


    La chambre du Roi

    Là aussi, la chambre du Roi est mal nommée, puisqu’il s’agissait davantage d’un appartement que d’une simple pièce. C’est là que le Roi résidait en temps normal. Cette suite de pièces, de taille plus modeste que les pièces d’apparat, occupe l’angle nord-est du palais. En dehors du petit couloir reliant les deux appartements royaux, la principale curiosité de l’antichambre que l’on peut visiter aujourd’hui réside dans les belles traces de peintures médiévales encore visibles. Bien qu’il n’en subsiste que peu, leurs couleurs restent étonnamment vives, offrant aux visiteurs un aperçu des détails que le Roi voyait chaque jour.

    Seule une partie des appartements royaux se visite, hélas.


    Les chapelles

    L'une des curiosités des chapelles du palais est qu'elles sont superposées. On suppose que la chapelle haute était réservée au roi et aux grandes célébrations tandis que la chapelle basse servait à la reine.

    On accède à la chapelle haute, dédiée à la Sainte Croix, par une galerie extérieure. Sa façade en marbre s'orne d'un portail en plein cintre qui reçoit une porte de style mudéjar. A l'intérieur, les clefs-de-voûte et les culs-de-lampe sont ornés de saints et d'anges. Une frise inspirée de la calligraphie arabe court au-dessus de fausse tapisseries peintes. De part et d'autre du choeur, des trompes d'angle soutiennent de fausses baies. Des meurtrières protègent les vraies fenêtres.

    Au dessous se trouve la chapelle Ste Madeleine prolongée par la sacristie. Ici, les saints et les anges sont remplacés par des fleurs, des feuilles et des fruits sculptés et peints. Le carrelage mudéjar, d'inspiration hispano-mauresque et la frise (grecque) donnent au décor un caractère méditerranéen. Les vitraux des chapelles ont été restaurés.

    Parmi les anecdotes originales, sachez qu'une scène du film "Le retour de Martin Guerre" a été tournée sur cette galerie, devant la porte de la chapelle.

    La chapelle haute

    La chapelle haute

    La chapelle basse

    La chapelle basse


    La chancellerie et les salles au rez-de-chaussée

    La chancellerie

    La chancellerie

    La chancellerie est une succession de salles situées dans l’aile nord du palais. Ces salles accueillaient les services d’administration du royaume ainsi que le service juridique. Il est difficile d’imaginer à quoi pouvaient ressembler ces lieux au XIVe siècle, à l’époque de leur utilisation maximale. Il devait probablement y régner une intense activité, avec une grande quantité de tables, de meubles et de rangements, ainsi que de nombreuses personnes y travaillant en continu. De nos jours, l’ambiance est beaucoup plus feutrée, ces espaces ayant été transformés en lieux d’exposition.

    Il faut noter le très bel ouvrage réalisé sur les fenêtres, finement travaillées. Par endroits, des traces de peintures médiévales sont encore visibles. Enfin, sous la chancellerie, au niveau 0, se trouvent quelques autres salles plus petites. Ce sont aujourd’hui des espaces pédagogiques, et c’est également là que se trouve l’exposition permanente de son et lumière, une expérience intéressante à vivre.


    Les cloches

    Les cloches

    Les cloches

    Également au rez-de-chaussée, sous les appartements du Roi, se trouve une petite salle dont l’intérêt réside davantage dans son contenu que dans le lieu lui-même. Elle abrite une exposition consacrée aux deux cloches qui se trouvaient, pendant la majeure partie de l’histoire du palais, dans le clocher de la chapelle haute. Il ne s’agit pas des cloches d’origine, qui remonteraient au XIVe siècle ; celles exposées datent de 1601, comme l’indiquent les inscriptions qui y sont gravées. On était alors sous le règne de Philippe III, roi d’Espagne.

    La plus grosse des deux pèse 600 kg, l’autre “seulement” 350 kg. Fabriquées en bronze, elles portent des inscriptions différentes. La plus petite est gravée des textes suivants (traduits) :

    Le Christ vainc, le Christ règne, le Christ commande, le Christ nous protège de tout mal.
    Philippe III, roi d’Espagne par la grâce de Dieu. Faite en l’an 1601.

    La plus grosse porte les inscriptions suivantes :

    Je te salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi, tu es bénie entre toutes les femmes.
    Philippe III, roi d’Espagne par la grâce de Dieu. Faite en l’an 1601.

    Photos


    Histoire

    Le Palais des Rois de Majorque, principal édifice fortifié de Perpignan, se distingue davantage par sa splendeur de palais que par son caractère de château médiéval. Il servit de centre politique au bref royaume de Majorque, né de la division de la Catalogne en 1276.

    Son histoire débute en 1262, lorsque le roi de Catalogne, Jacques Ier, prépare sa succession. Il lègue le royaume d'Aragon à son fils aîné, Pierre, et celui de Majorque à son cadet, Jacques, dont la capitale continentale était Perpignan. Ce royaume, formé à partir des territoires de l'Aragon, incluait les îles Baléares, la ville de Montpellier, le Roussillon et la Cerdagne. Anticipant cette transition, les deux frères se préparent, et dès 1274, Jacques entame la construction d’un palais destiné à être le siège de son royaume lorsqu’il séjournerait sur le continent, bien que le siège officiel demeure aux îles Baléares. Ramon Pau fut le maître d’œuvre initial, suivi un peu plus tard par Pons Descoy.

    Après la mort de Jacques Ier le Conquérant en 1276, débute officiellement l’histoire du royaume. La construction du château se poursuivit jusqu’en 1309, mais dès que le bâtiment fut suffisamment avancé, le roi et sa famille s’y installèrent. C’est d’ailleurs l’origine de l’appellation « chambre initiale » ou « salle à manger initiale » du roi : il s’agissait des pièces qu’il occupa durant la construction de ses appartements définitifs. De 1276 à 1349, trois rois se succèdent sur le trône : Jacques II, Sanch Ier et Jacques III. Ce dernier est tué en 1349 par les troupes aragonaises, marquant ainsi la fin du royaume de Majorque, réintégré dans l’orbite de l’Aragon.

    Perpignan accueille de nombreux ordres religieux. Les Mercédaires, chargés du rachat des chrétiens captifs des Maures, sont soutenus par les rois et les seigneurs. Les Templiers, diplomates et gestionnaires, veillent sur le trésor royal jusqu’à la dissolution de l’ordre en 1312. Les ordres mendiants, dominicains et franciscains surtout, sont très influents dans tous les milieux : leur idéal de pauvreté séduit les petites gens et les marchands délaissés par l’Église. Un profond élan de spiritualité franciscaine gagne la famille royale : le fils aîné de Jacques II renonce au trône et se fait moine franciscain au couvent de Perpignan.

    À cette époque, il faut imaginer le Palais des Rois de Majorque tout à fait différemment de ce qu’il est aujourd’hui. Jusqu’à la construction de la citadelle, un pré séparait la ville du palais, au-delà du fossé nord. À l’est se trouvaient une figueraie et une oliveraie. Au midi, un verger de treilles, d’orangers et de citronniers s’étendait entre le bâtiment et le rempart sud de la cité. Toute la zone autour du palais était entourée de végétations et de cultures diverses : figuiers, oliviers, jujubiers, orangers, et une multitude de treilles permettaient la récolte de fruits et légumes. Le long de la colline coulait un ruisseau. Les ingénieurs de l’époque avaient mis en place un système permettant de remonter l’eau jusqu’aux plantations pour les irriguer. Il y avait aussi de nombreux animaux qui vivaient dans une sorte de ménagerie : des loups, des lions, des paons, des autruches, des porcs-épics, etc.

    De plus, à cette époque, il n’y avait pas encore de citadelle, ce qui faisait que le palais paraissait isolé, au sommet de la plus haute colline de Perpignan. Il n’y avait pas non plus les lourds remparts qui protègent aujourd’hui la citadelle. D’ailleurs, cette forme étoilée n’est pas typique de l’art militaire du XIVe siècle ; elle apparaîtra bien plus tard, aux XVIe et surtout XVIIe siècles. Dans notre cas, c’est au XVIe siècle que Philippe II d’Espagne fait ériger la citadelle autour du palais médiéval, alors transformé en arsenal pour renforcer les défenses de Perpignan. Les remparts ainsi créés forment une étoile à six branches, à l’intérieur de laquelle la nouvelle citadelle et l’ancien palais médiéval cohabitent.

    L’art de la table est raffiné à la cour. Aux XIIIe et XIVe siècles, véritable âge d’or, on écrit en Catalogne le Sent Sovi, premier recueil culinaire. Sucré-salé, aigre-doux, épices orientales donnent à cette cuisine des saveurs étonnantes. Le décor est à l’avenant : sol jonché de plantes aromatiques, nappes de draps blancs brodés, céramiques de Manises, vaisselle d’or et d’argent… D’ailleurs, en 1337, Jacques III publie les Lois palatines. Ce texte novateur, rédigé en latin et illustré de miniatures, décrit minutieusement l’organisation des services de la cour et la vie du palais. Il est conservé à Bruxelles (Bibliothèque royale Albert Ier).

    Pendant le XVIIIe siècle, la citadelle abrite l’état-major de la garnison, installé dans le donjon.

    À l’époque moderne, le Palais des Rois de Majorque est classé Monument Historique en 1913, suivi de la citadelle en 1935.


    Les fossés non remblayés

    Dans les années 1930, alors que les remparts de Perpignan étaient en pleine démolition, le Palais des Rois de Majorque avait encore ses fossés non remblayés. La photo ci-dessus montre l’aspect du palais à cette époque.

    En 1958, le palais devient la propriété du département des Pyrénées-Orientales, puis est aménagé et ouvert au public. C’est de cette époque que date le percement du tunnel que l’on utilise aujourd’hui pour entrer dans le palais. Autrefois, on accédait au palais en franchissant une porte percée dans un mur d’enceinte, puis un fossé. Le cheminement actuel n’est pas très éloigné de celui qu’empruntaient nos ancêtres, mais le parcours n’était alors absolument pas le même.

    Situation et accès

    Superbe palais situé en plein cœur de Perpignan, ce bâtiment a été pendant un siècle le centre de l'éphémère royaume de Majorque. Son adresse officielle est Rue des Archers, 66000 Perpignan.

    Pour se rendre sur place on peut descendre le boulevard Mercader, la rue des Archers par sur la droite, peu avant le cerrefour Saint-Martin. Sinon il faut suivre les indications pédestres, quand on se balade en ville. Le palais est un peu à l'écart du centre.

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