Elne

Belle ville de la plaine du Roussillon, Elne est aussi l'une des plus riches en terme de patrimoine.

Périllos est un hameau abandonné du village d’Opoul, qui ne reflète plus aujourd’hui son prestigieux passé. Qui pourrait croire, à la vue de quelques maisons entourant une vieille église, que ce lieu fut autrefois le siège d’une seigneurie puissante de la région ? C’était pourtant bien le cas. Ce n’est pas si étonnant : la période faste de Périllos, du XIVe au XVe siècle, correspond à une époque où la plaine du Roussillon et la Salanque étaient encore peu praticables. À cette époque, les lieux d’habitation étaient davantage situés dans les collines. Périllos, relativement central dans les Corbières orientales, bénéficiait alors d’une position stratégique qui favorisa son essor.

De nos jours, le hameau n’est habité que partiellement, et parfois temporairement. Le dernier habitant l’a quitté au début des années 1970, mais certains y sont revenus depuis, essentiellement des agriculteurs. Plusieurs maisons ont été refaites, réhabilitées ou simplement rénovées, et peu à peu, Périllos reprend vie. Toutefois, son isolement profond ne permettra pas un développement significatif, c’est une certitude.

Périllos est très petit : il se compose d’une église, des ruines de la tour castrale dont il reste une arche, et d’une dizaine de maisons accolées. La partie nord-est est en cours de rénovation, et les travaux font réapparaître le crénelage du rempart. Un peu plus bas, le long de la route d’accès, se trouve une autre rangée de maisons, pour la plupart en ruines, bien que certaines aient été restaurées. On sent que les propriétaires essaient de redonner au hameau un aspect accueillant, en supprimant les ruines et en réhabilitant ce qui peut l’être. Mais il y a peu de bâtiments, et l’ensemble reste modeste.

La route menant à Périllos ne va pas plus loin. On ne peut pas y passer par hasard : on y vient uniquement si on l’a décidé. Quelques promenades sont possibles autour du hameau, mais les plus intéressantes se trouvent dans les collines environnantes. La randonnée menant à la stèle commémorative est longue et suit une piste sans grande surprise, tandis que celle qui mène à la grotte de Périllos est plus sauvage, davantage un sentier qu’un chemin. À noter aussi la présence, peu avant le hameau, du gouffre du Grand Barrenc et de la chapelle Sainte-Barbe, que l’on aperçoit facilement environ un kilomètre avant d’arriver.

La vie à Périllos semble terriblement isolée, avec une sociabilité réduite à son minimum. Le village le plus proche, Opoul, se trouve à environ 10 km plus au sud, au bout d’une route sinueuse et mal entretenue. Autant dire que vivre à Périllos relève d’un choix personnel fort : personne n’y réside par hasard.


Patrimoine, curiosités à voir sur place


Le patrimoine de Périllos est bien plus important qu'on en le croit. D'un point de vue religieux, il se compose essentiellement des deux édifices, l'ancienne église paroissiale, et la chapelle Ste Barbe, un peu à l'écart du village. (En savoir plus sur la chapelle Ste Barbe). L'église, elle, est typiquement romane, elle est voûtée en berceau plein cintre, avec une nef unique. L'abside est semi-circulaire, légèrement plus grand que la nef. Elle est dotée d'un clocher-mur. Aujourd'hui encore elle contient un Christ de la fin du XIXe siècle, une statue de l’enfant Jésus du XVIIIe, une autre de St Joseph également du XVIIIe siècle et au plat de quête antérieur, du XVIIe.

Sinon sur le territoire de Périllos il y a aussi le gouffre du grand Barrenc, un site karstique curieux mais pour lequel il n'y a rien à voir, et la grotte de Périllos, un site qui plaira aux enfants, et dans les environs proches la stèle commémorative des victimes d'accident aérien lors de mission de sauvetage.

Bien évidemment, Périllos étant sur le territoire administratif d'Opoul, vous avez dans les environs ce qui est propre à ce village, d'un point de vue du patrimoine, en particulier le chateau de la Saveterra, dit chateau d'Opoul, ou l'église paroissiale St Laurent.


Histoire

Situé au Nord du Roussillon en plein cœur des Corbières ce village s'est construit comme beaucoup d'autres autour d'un château appartenant au seigneur local. Ce château à d'ailleurs servi à partir du XIIIe siècle de poste avancé à la forteresse de la Salveterra, plus au Sud (maintenant injustement appelé "Château de Périllos") De nos jours il en reste la tour carrée, toujours debout. L'église du village, consacrée à St Michel, date du XIIe siècle. elle est mentionnée dans un document en 1215.


Les seigneurs de Périllos

En 1357, Perillos était une seigneurie dépendante de Ramon. Celui-ci obtient de Pere de Fenollet la seigneurie de Finestret, qui vient grandir ses terres. En 1391, Jean 1er d'Aragon accorda à Raymond de Périllos le titre de noblesse de vicomte. Son territoire était alors rattaché au comté du Roussillon et son château, "Castell dal Segnou", a été le berceau d'une famille les plus illustres du Roussillon. Il faut dire que Raymond fut nommé cette année là gouverneur du Roussillon, de Cerdagne, du Conflent et du Vallespir. Il y avait de quoi être anobli !

Plus tard, ce fut également un seigneur de Périllos qui fut l'organisateur de la résistance catalane lorsqu'il fallut se rebeller contre les troupes du roi de France Louis XI.

La chute de la famille de Perillos eu lieu au milieu du XVe siècle. Eleonora de Perellos mourut sans héritiers, fermant ainsi la marche de la dynastie. Tous ses biens passèrent à son neveu, Bernat-Beranger de Perapertusa, en 1459. Le village poursuivit sa vie sous la coupe de ce nouveau seigneur, et ça jusqu'à la révolution.


Le déclin

Mais malheureusement trop éloigné de la mer ainsi que des grandes villes, mais surtout à la frontière de deux royaumes en guerre perpétuelle, Périllos n'a jamais vraiment pu se développer normalement. A partir du XIXe siècle il a rapidement décliné suite à une série de malheurs.

Tout d'abord, ce fut le phylloxéra qui détruisit les vignes, alors l'une des rares ressources. Puis le taux de mortalité infantile s'est dangereusement accru, provoquant un manque de population dans les années suivantes. En 1912, se sont les 4 bébés de l'année qui moururent. Puis, la grande guerre emporta les hommes valides. Les femmes laissées veuves partirent alors pour Opoul. A la veille de la deuxième guerre mondiale, il n'y avait plus que 33 habitants, mais la guerre acheva le village.

Le dernier habitant, un berger, parti rejoindre Opoul lui aussi dans les années 70. Le village était déjà rattaché administrativement à celui d'Opoul depuis 1971.


Une renaissance ?

Certes, le village est de nos jours à l'abandon. Mais ne voit-on pas, en particulier l'été, un nombre toujours grandissant de promeneurs ? Avec autant de monde qui y circule, le village devait un jour ou l'autre renaître de ses cendres. Ce n'est pas encore fait, loin de là, mais une première activité s'est remonté sur place. Il s'agit du "Lézard", une buvette qui accueille des expositions d'artistes locaux. D'après Marcel, d'Opoul, un des internautes de passage sur ce site, "S'y rafraîchir à l'ombre du gros figuier après avoir visité la ou les expositions d'artistes divers est un moment de bonheur."

On le croit !


11 janvier 1963 : L'accident du Constellation

Nombreux sont les internautes à me demander où se trouve la stèle à la mémoire de l'équipage du Constellation qui s'est écrasé le 11 janvier 1963 dans les Corbières. Mr Raymond Jeanjean, Secrétaire de l’Association Nationale des Sous Officiers de Réserve de l’Armée de l’Air réponds à la question.

L’accident du Constellation s’est produit le 11 janvier 1963, faisant 12 victimes. La stèle se trouve dans un sentier, à mi-chemin, à droite, entre le château et le village de Périllos ( le sentier ou piste, sur lequel vous avez environ 2 km à parcourir et praticable plutôt en 4x4). Dernièrement, le souvenir de cette tragédie, a été partagé lors d’une cérémonie de commémoration par de nombreuses associations aéronautiques et élus régionaux. 450 personnes étaient présentes. Le souvenir est perpétué chaque année, le lundi de Pentecôte, et particulièrement cette année, à l’occasion du cinquantenaire, où, une nouvelle stèle à été érigée en hommage aux équipages de cinq autres avions, disparus en mer, et en Algérie. Au total, les 6 accidents auront fait 47 victimes. Les noms figurent sur le fronton du monument.

Le Constellation était basé à Toulouse Francazal, et dans le cadre de sa mission, participait aux recherches d’un bateau en méditerranée. Ce jour là, un brouillard intense recouvrait les Corbières Catalanes.

En savoir plus sur la stèle commémorative de Périllos.



Informations techniques

Nom Périllos Nom catalan Perellos
Région Corbières Coord. GPS 42.897181 Est / 2.846808 Nord


Situation et accès

Périllos est un hameau d'Opoul. De nos jours, c'est un village abandonné. Il se trouve au nord de la ville, lorsqu'on entre dans les Corbières. Plus exactement, pour se rendre sur place, il faut monter à Opoul, par exemple depuis Rivesaltes, puis, une fois sur place, traverser la ville en direction de Vingrau. Peu avant de descendre vers Vingrau, il y a une route qui part sur la droite. C'est une route abîmée, étroite, qui serpente dans la montagne. Périllos se trouve tout au bout de cette route, à une petite dizaine de kilomètres de la bifurcation.



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