Prats-de-Mollo est une ville de moyenne importance située au fond de la vallée du Vallespir, proche du col d'Ares. Son environnement particulièrement agréable, avec de nombreuses forêts toutes proches, constitue un écrin pour ce bijou qu'est la ville elle-même. En clair, vivre ici est un vrai petit paradis, sur le plan environnemental. Mais cette image de carte postale ne masque pas quelques défauts, bien sûr.
Tout d'abord, ce qui frappe lorsqu’on arrive à Prats-de-Mollo, ce sont les remparts dominés par le Fort Lagarde. Lourds, épais, encore très solides, ils enserrent encore aujourd’hui la ville. Cette situation s’est présentée dans la plupart des grandes villes de France — Perpignan en témoigne — avec ce besoin de détruire les remparts pour améliorer l’urbanisme. Mais Prats-de-Mollo ne les a jamais détruits, peut-être par manque de moyens, peut-être par manque d’envie. On pourrait dire heureusement, car ils font désormais partie de l’identité de la ville. Bien sûr, ces remparts ont été ouverts, notamment au niveau de la porte d’Espagne, mais dans l’ensemble, ils sont encore quasiment intacts.
Il y a donc deux parties dans la ville : l’intra-muros, avec un cœur de ville dynamique et particulièrement agréable, et l’extra-muros, composé de quartiers construits essentiellement entre les années 1950 et 1970, faits de bâtiments sans saveur ni originalité, pour la plupart. Il faut bien dire que les quartiers situés hors des remparts sont plutôt tristes, à l’exception de quelques maisons anciennes.
La grande place se trouve juste devant l’entrée des remparts, une entrée massive et étroite. Cette place rectangulaire accueille, en son fond, l’office de tourisme et le monument aux morts. Plusieurs restaurants et hôtels en bordent les abords. Si l’on s’en éloigne, on arrive rapidement sur de longues rues larges, sans grand intérêt, avec quelques commerces et services publics.
Mais c’est surtout la vieille ville qui retient l’attention. Deux longues rues mènent à une place centrale dotée de quelques commerces, que l’on retrouve également le long des rues. Et ce ne sont pas des commerces fantômes, qui apparaissent et disparaissent aussitôt faute de clientèle, non. Ici, les commerces sont certes souvent en difficulté, comme partout, mais ils subsistent, preuve du dynamisme économique de la région. Ce dynamisme est en grande partie dû au tourisme, puisque la haute vallée du Vallespir est une destination prisée. L’été est fortement marqué par cette activité : la ville accueille quotidiennement des centaines de visiteurs, qui apportent animation et revenus aux familles commerçantes. Le printemps est également favorable, l’automne un peu moins. En revanche, l’hiver, le village est plutôt désert de ce point de vue, faute d’infrastructures hivernales. Il n’y a pas suffisamment de neige pour ouvrir une station de ski, même si une tentative a été faite il y a de nombreuses années. L’hiver, Prats-de-Mollo est donc plutôt en sommeil.
Heureusement, le tourisme n’est pas le seul axe de développement économique. La ville possède de nombreux services et commerces destinés non seulement à sa population, mais aussi aux villages alentours. C’est toute la vallée du Vallespir qui vient sur place. On note la présence de nombreux bars, restaurants, hôtels bien sûr, mais aussi une ferme, des caves à vin, et de nombreux commerces de bouche. On trouve aussi un petit supermarché, une coutellerie et de nombreux petits commerces de proximité : opticien, banque, boulangerie, pharmacie… Le domaine de la santé est également bien représenté. D’ailleurs, dans les environs de Prats-de-Mollo se trouve un hameau, La Preste, connu essentiellement pour sa station thermale. Celle-ci attire une autre clientèle, plus spécifique. À Prats-de-Mollo, on trouve aussi deux galeries d’art.
De nombreux emplois sont également liés au patrimoine. Et à ce sujet, Prats-de-Mollo est plutôt bien lotie. Rares sont les villes des Pyrénées-Orientales qui peuvent se targuer de posséder autant d’éléments patrimoniaux, et d’une telle valeur. Bien que les remparts soient évidemment l’élément principal, le fort Lagarde, situé juste au-dessus, en est le complément naturel. Toujours dans le domaine militaire, plusieurs tours de surveillance, datées des XIIIe et XIVe siècles, entourent la ville depuis les sommets environnants. On y trouve également une église intéressante, dont le porche abrite une côte de baleine — elle provient d’un cétacé échoué sur une plage de Saint-Cyprien à la fin du XIXe siècle. La ville héberge aussi une chapelle dédiée à sainte Juste et sainte Ruffine.
Parmi les grandes traditions locales, une se démarque : la fête de l’Ours. Il s’agit d’une fête que l’on retrouve dans tout le Vallespir, mais aussi dans d’autres régions de France. Elle a une origine commune, symbolisant la sortie de l’hiver. Elle consiste en une chasse (symbolique !) d’un ours par des chasseurs. La fête dure toute une journée et rencontre un franc succès.