Perpignan, c'est... une ville du Sud, typiquement catalane. Elle ressemble à tous les villages qui l'entourent, avec des ruelles du centre-ville très étroites, des bâtiments en galets de rivière et en cayroux, des places ombragées par des ormes ou des platanes. Elle est juste plus grande que ces villages, et avec l'urbanisation excessive de ses alentours, elle est devenue, comme beaucoup d'autres, tentaculaire. Ses quartiers périphériques ont perdu leur âme, pour peu qu'ils en avaient une, mais le cœur de ville est indéniablement resté authentique.
Perpignan, c'est... une population hétéroclite, faite de différentes cultures, venue pour des raisons variées d'horizons parfois lointains. Au centre-ville, les samedis après-midi, les jeunes de nos villages croisent les familles en promenade, en route pour une administration quelconque ou à la recherche d'un cadeau original dans l'une des boutiques du centre.
Perpignan, c'est... des quartiers bien définis ayant leurs propres âmes, parfois bien loin de leurs voisins. Perpignan se caractérise aussi par une sectorisation géographique correspondant à une origine culturelle particulière. Il y a un faible taux de brassage et le communautarisme est réel. La preuve, ce sont les clichés que l'on attribue facilement à chaque quartier : St Matthieu, le quartier populaire ; St Jacques, le quartier gitan ; le Moulin à Vent, quartier pieds-noirs, etc. Ces clichés ont toutefois tendance à tomber, émiettés par le temps qui passe et les volontés urbanistiques de la ville.
Perpignan, c'est aussi... le cœur de la catalanité française, une identité n'existant qu'ici, dans ce « petit » territoire formant l'essentiel du département des Pyrénées-Orientales et qui n'a de pendant que dans les autres régions de la Catalogne, hispaniques et hispanophones, comme nos voisins du Gérone ou des Valences. La catalanité française est un dérivé de la culture originale de ce territoire, une culture qui s'est forgée au cours des 700 ans d'indépendance de la Catalogne (897-1635), mais qui s'en est détachée depuis l'annexion du Roussillon et de la Cerdagne à la France, lors du traité des Pyrénées, en 1659. Depuis, la langue française a pris le dessus sur le catalan qui s'est peu à peu perdu dans les conversations quotidiennes, mais l'on entend encore régulièrement des expressions ou des mots catalans par ici.
Perpignan, un urbanisme lié à son histoire
L'histoire de Perpignan nous a légué une ville à l'extension épisodique. Ainsi, le cœur de la ville initiale, celle du XIIe siècle, est représenté par l'église Saint Jean le Vieux et les blocs de maisons qui y sont accolés. Il y avait même un ancien château féodal, mais celui-ci a été détruit. Il n'en reste que des souterrains, actuellement sous le cours Maintenon du centre. Puis, plus tard, une première, puis une seconde rangée de remparts sont venus protéger la ville. Au XIVe siècle, un troisième rempart marque une nouvelle extension, lançant encore plus loin l'étendue des habitations. La rue des Remparts témoigne de cette extension.
Puis la ville poursuivit son extension à l'extérieur des remparts, aux XVIIe et XVIIIe siècles, avant qu'au XIXe ils ne soient détruits. Le Castillet en est un vestige. Le XXe siècle verra la construction successive des quartiers périphériques se développant parfois dans des zones géographiquement très éloignées du centre-ville, comme c'est le cas des quartiers de Catalogne ou de la ville nouvelle du Moulin à Vent.
Si le schéma de développement urbanistique de Perpignan n'est pas original, il a pour lui sa précision, car c'est bien quartier par quartier que s'est développée cette ville, au contraire d'autres qui ont vu leur développement se faire par « grignotage » du territoire périphérique. Des cas de grignotage existent bien à Perpignan, mais ils sont terriblement rares.
Depuis la fin du XXe siècle, les constructions se font beaucoup plus rares à Perpignan. Quelques nouveaux quartiers apparaissent, comme celui du Carré d'Or, juste avant le centre commercial de la route de Canet, mais il n'y a plus de grandes réalisations ; ce sont plutôt des ajouts à des blocs urbanistiques existants qui sont réalisés. Ainsi, de nouveaux immeubles apparaissent au Moulin à Vent, un petit quartier d'une vingtaine de maisons s'est même construit juste avant Tecnosud, et sur la route de Toulouges, quelques nouveaux immeubles tout neufs, mais cela reste relativement anecdotique. En fait, ce sont surtout les villages de la plaine du Roussillon qui profitent de l'augmentation rapide de la population des Pyrénées-Orientales : Pia est en train de passer de 8 500 à 13 500 habitants en quelques années, Canet connaît une forte augmentation également, Saleilles, Cabestany, Le Soler sont des villes qui lancent de grandes zones résidentielles régulièrement, etc.
Des quartiers à l'identité forte
Géographiquement, les quartiers de Perpignan sont donc parfaitement définis. Hérités de l'histoire, récente ou plus ancienne, ils se sont développés avec une mentalité propre à ceux qui les ont occupés initialement. Il n'y a pas vraiment de cas de transfert de population d'un quartier à l'autre, sauf dans celui, emblématique, du centre-ville, qui était, depuis le Moyen-Âge et jusqu'au milieu du XXe siècle, une population aisée et qui a laissé la place à une fraction plus populaire, les personnes aisées préférant le confort des villages de la plaine du Roussillon aux immeubles anciens du centre.
Le centre-ville est limité par la Têt au nord et le parcours de l'ancien rempart démoli au XIXe siècle ; il suit les boulevards des Pyrénées, Jean Bourrat, Aristide Briand, etc. Le quartier de la Citadelle a une identité propre car il est plus éloigné du centre, de même que La Réal, Saint-Jacques, Saint-Matthieu, Clémenceau. À l'est, Las Cobas est plutôt populaire avec de grands ensembles d'immeubles, où vit une des populations à forte densité. Encore plus à l'est, il y a le quartier du Clos Banet, résidentiel, bâti dans les années 50, puis le Mas Vermeil, quartier chic de Perpignan aux villas arborées.
Au sud de la ville, on trouve cet étrange ensemble d'immeubles blancs, de grande hauteur mais plutôt étroits : c'est le quartier du Moulin à Vent, un quartier né dans les années 60 pour loger, entre autres, la population pieds-noirs arrivant d'Algérie. Ces jeunes familles ont refait leur vie à Perpignan, apportant une nouvelle source culturelle se mêlant à la population locale, et ont vieilli sur place. De nos jours, ce quartier est toujours largement habité par des personnes âgées, la plupart ayant vécu en Algérie. Il est toutefois mixte avec une population étudiante, car la faculté de Perpignan est toute proche, tout comme le parc des sports d'ailleurs. Le Moulin à Vent est en train de s'agrandir, des nouveaux immeubles se construisent régulièrement au sud sur des terrains inutilisés jusqu'alors, après des décennies sans modification. À noter que c'est un quartier vivant, il représente une sorte de ville dans la ville. Non seulement il a des limites évidentes, mais en plus il est doté de ses propres commerces, promenades, parcs, etc.
En poursuivant le tour de Perpignan, on arrive ensuite aux quartiers de Saint-Martin et Mailloles au sud-ouest. Il s'agit de zones géographiques très variées où les immeubles d'un bon standing côtoient les HLM populaires de Mailloles. Les rues les plus à l'est ne sont pas très différentes de celles du centre. D'ailleurs, la présence des lycées Bon-Secours et Arago en fait un quartier dynamique et jeune. C'est aussi un quartier fortement pollué par la circulation automobile.
À l'ouest de Perpignan, on trouve ensuite le quartier Saint-Assiscle, formé de barres d'HLM à taille humaine et de maisons individuelles aux petits jardins coquets. C'est un quartier calme, pour peu que l'on ne soit pas sur les grands axes de communication ou le long de la voie ferrée. La zone de Saint-Assiscle à forte densité est composée de rues très étroites.
Vient enfin toute la partie nord de Perpignan, c'est Le Vernet. Le Vernet est un ancien village indépendant qui a été phagocyté par Perpignan ; il se divise en trois : le Haut-Vernet, qui longe la Têt, le Moyen-Vernet, qui est le cœur de l'ancien village, et le Bas-Vernet, tout au nord. Le Bas-Vernet jouxte la grande zone industrielle et artisanale de Perpignan, qui est en fait sur le territoire de sa voisine, la ville de Pia.
- Le Haut-Vernet est essentiellement constitué de maisons du début du XXe siècle. C'est un quartier relativement agréable qui a été désenclavé récemment par la construction d'une passerelle entre ce quartier et le centre-ville. On y trouve de nombreux immeubles résidentiels ainsi que quelques quartiers de pavillons individuels, la plupart du temps accolés. Certaines rues sont très calmes.
- Le Moyen-Vernet est centré sur le carrefour de la Patte d'Oie, un nom issu de sa forme. C'est là que se trouve l'ancienne église du vieux village du Vernet, ainsi que le monument ayant servi de base à la mesure du mètre-étalon. C'est une bien curieuse histoire à lire ici. Il y a relativement peu d'habitations au Moyen-Vernet par rapport à d'autres quartiers de Perpignan, mais on y trouve plus d'infrastructures : deux collèges, un lycée, un ensemble sportif, l'hôpital de la ville, l'aéroport, etc.
- Le Bas-Vernet est constitué d'immeubles HLM, avec très peu d'autres types d'habitation. C'est un quartier enclavé qui vit en autarcie. Depuis quelques années, un plan d'action a permis quelques améliorations : des immeubles ont été rénovés, une voie d'accès améliore la circulation, et des infrastructures sportives y ont été créées. D'ailleurs, c'est ici que se trouve le centre de formation de l'USAP, l'équipe de rugby professionnelle de Perpignan.
Les autres quartiers : Il existe bien sûr d'autres quartiers à Perpignan. Cette liste est approximative et tente de couvrir toute la surface urbanisée de la ville, mais elle reste totalement arbitraire. C'est surtout en descendant dans le détail de chaque quartier que l'on découvre des sous-ensembles, dont les plus marquants se trouvent au centre-ville. On a parlé de Saint-Matthieu, Saint-Jacques, mais il y a aussi le quartier Clémenceau, La Réal, le secteur des Platanes (boulevard Wilson), Saint-Jean, le quartier de la Citadelle, etc. Plus au sud, il y a les quartiers de Catalogne et Tecnosud, à l'ouest Orle et sa vaste zone industrielle pour les transporteurs, etc.
Les quartiers les plus pauvres sont à coup sûr ceux de Saint-Assiscle, Saint-Jacques, Saint-Matthieu, du Haut-Vernet et les HLM Diaz du Moyen-Vernet. À l'inverse, les quartiers les plus chics sont le Mas Vermeil, les quartiers Wilson et Clémenceau du centre, ainsi que certaines zones de Saint-Martin. Mais l'on trouve du bon et du moins bon partout.
Ses infrastructures
Gare TGV et aéroport
Les infrastructures de Perpignan semblent être à la hauteur de la population. Il y a probablement de nombreuses choses à critiquer, mais globalement la ville ne semble pas sous-équipée. Les principaux manques concernent des prestations qui ne dépendent pas de la ville : l'arrivée du TGV en vitesse rapide est attendue pour l'année prochaine, c'est-à-dire toujours plus tard. On a arrêté de compter le nombre de reports du projet de construction de la liaison à grande vitesse entre Nîmes et la frontière espagnole depuis des années. Pourtant, la gare SNCF de Perpignan a bel et bien été construite, avec des commerces et des services qui ont rapidement ouvert, puis fermé illico presto. Il faut dire que la gare SNCF est constamment vide, alors forcément, l'idée d'en faire un nouveau pôle commercial a été vouée à l'échec. Depuis sa construction, la gare SNCF est le rendez-vous de tous les courants d'air de la ville, mais c'est à peu près tout.
L'autre prestation manquée concerne les liaisons aériennes. L'aéroport de Perpignan (qui est réellement situé à Rivesaltes) a été rénové récemment, c'est un bel outil pour améliorer les communications avec les autres régions. Il est effectivement très utilisé par les flots de touristes venant dans la région l'été, ce qui est très appréciable. Mais le manque de liaisons et la concurrence d'autres aéroports régionaux lui portent préjudice. Là aussi, ce n'est pas la faute de la ville de Perpignan, qui dispose d'un bel aéroport, mais plutôt de sa situation géographique, très éloignée sur le territoire métropolitain.
Collèges, lycées, universités
En ce qui concerne l'éducation des enfants, la ville est dotée de plusieurs collèges aux situations variées. De toute façon, ils sont tous relativement saturés, donc ce n'est pas la taille de la population qui fait leur différence, mais plutôt leur situation géographique. Il en va de même pour les lycées, avec un lycée du centre-ville plutôt bien côté (Lycée Arago), un autre ayant perdu son âme (Le Clos Banet, devenu entre-temps le lycée Picasso), et quelques autres aux situations diverses. En fait, concernant les lycées, la côte dépend surtout de la filière, car au sein même d'un lycée, il peut y avoir des réussites complètement différentes.
L'université de Perpignan est située au sud de la ville, face au quartier du Moulin à Vent. Le campus est assez vaste et plutôt agréable, avec de larges espaces verts. Il s'est étendu ces dernières années sur la partie ouest de la ville, et une partie des cours se fait désormais au centre-ville, donc au cas où vous souhaitez y suivre des cours, regardez bien où ils sont donnés. L'université possède un « pôle recherche » qui est partiellement déporté à Tecnosud (la zone de haute technologie de Perpignan) et – je crois – au four solaire d'Odeillo, près de Font-Romeu.
Collèges
Albert Camus (Public)
Jeanne d'Arc (Privé)
Joseph Sébastien Pons (Public)
Madame de Sévigné (Public)
Jean Macé (Public)
La Garrigole (Public)
St Louis de Gonzague (Privé)
Jean Moulin (Public)
St Exupéry (Public)
Marcel Pagnol (Public)
Maintenon (Privé)
St Jean (Privé)
Lycées
Ecole Pigier (Privée, technique)
Ecole Rive gauche (Privée, technique)
Charles Blanc (Public, professionnel)
Jean Lurçat (Public, polyvalent et technologique)
Aristide Maillols (Public, polyvalent et technologique)
Pablo Picasso (Public, polyvalent et technologique)
François Arago (Public, polyvalent et technologique)
St Louis de Gonzague (Privé, polyvalent)
Léon Blum (Public, professionnel et technologique)
Moulin à vent (Public, technologique)
Bon-Secours (Privé, général et technologique)
Ecole Maso (Privé, professionnel et technologique)
Marrillac (Privé, technologique)
Université
Arts, Lettres, Langues
Droit, Économie, Gestion
Sciences Humaines et Sociales
Sciences, Technologies, Santé
Équipements sportifs
En revanche, dans le domaine des équipements sportifs, on constate certaines disparités. En effet, si la ville s'est dotée tôt d'un magnifique parc des sports, ce dernier n'a pas été régulièrement amélioré, ce qui le rend aujourd'hui utilisable, mais peu pratique. Les deux gymnases étaient devenus vétustes et les terrains de sport extérieurs nécessitaient de grandes rénovations, qui ont été réalisées relativement récemment. Aujourd'hui, ce parc des sports est en bon état, mais il n'est pas utilisé à 100 %. Pour s'en convaincre, il suffit de s'y promener en journée pour constater qu'aucun terrain n'est vraiment occupé. Situé au sud de la ville, juste à côté de l'université, ce parc constitue un bel outil, mais reste peu exploité.
Par ailleurs, il existe de nombreux autres lieux à Perpignan pour pratiquer le sport. Plusieurs quartiers disposent d'un city-park, notamment dans les quartiers sensibles, et il existe plusieurs terrains de football ou de rugby : deux au Haut-Vernet, un au Moyen-Vernet, un au parc Sant Vicens, un à la porte d'Espagne, un à Mailloles, sans compter ceux des lycées, collèges et du parc des sports, ainsi que celui du Moulin à Vent, qui en possède également un. Enfin, il faut mentionner les deux stades des équipes professionnelles de Perpignan : le stade Aimé Giral, qui accueille l'USAP (rugby), et le stade Gilbert Brutus, domicile des Dragons Catalans (rugby à XIII). Sans oublier le terrain de football historique de la ville, situé à Mailloles.
Les piscines sont assez nombreuses. La principale se trouve près du parc des sports : c’est le grand complexe aqua-ludique de Perpignan. On trouve également une piscine importante et récente au Vernet, celle de Gilbert Brutus, ainsi qu’une autre à la Garrigole.
L'athlétisme se pratique au parc des sports, où se trouve une belle piste ainsi que tous les équipements associés à cette discipline. C’est une réalisation récente qui semble bien utilisée par le club local, avec des compétitions régulièrement organisées. Par ailleurs, à Bompas, un très beau gymnase d’athlétisme est également disponible.