Estagel





Estagel est une ville bien plus intéressante qu'il n'y paraît aux premiers abords. Il faut dire que lorsqu'on la traverse on a comme impression une ville triste, aux maisons aux murs un peu abîmé par la pollution, mais pourtant elle n'est pas embouteillée, du moins pas particulièrement. Alors, d'où vient cette impression ?. Tout simplement que jusqu'à peu elle n'avait pas de voie de contournement. Donc tout le trafic de la Nationale passait par le centre ville, engendrant de nombreuses nuissances dont le bruit et la pollution étaient les principaux. Et puis, un jour, ce contournement a été construit, la Nationale passe par la rive Nord de l'Agly, et la ville est dévenue silencieuse, du jour au lendemain. Mais les traces de ces années sont difficiles à faire partir, et la rue principale a toujours les stigmates de cette époque.


Urbanisme

Le territoire d'Estagel est formée d'une petite plaine agricole qui s'élargit dans une boucle de la rivière. On comprend pourquoi nos ancêtres se sont installées ici. Il y avait de l'eau, des terres arables, et de l'ensoleillement. La route traverse donc la ville d'Est en Ouest. Les entrées d'Estagel ne sont pas très encourageant, il s'agit de maisons banales, pas très bien arrangées, et les aménagements urbains sont très simples, assez vieux. C'est le carrefour central qui est, de loin, le plus animé. C'est là qu'on entre dans le centre. La vieille ville, à laquelle on accède par le porche de la place principale, a des ruelles étroites, des maisons à deux étages, bref, on est dans la cellera, le fameux "grenier à grain" de la ville, un secteur géographique entourant l'église et dont les maisons formaient une sorte de remparts protecteurs. Ici, le quartier est très calme. L'hiver il peut y faire froid, le vent s'engouffrant dans les ruelles, mais généralement il est assez agréable d'y vivre.

De l'autre côté de la place le centre-ville se poursuit. Rien de notable ici, c'est un centre ville classique qui concentre beaucoup de commerces. Vers l'Ouest et surtout vers le Sud l'agglomération s'étend en grands lotissements composés de maisons plus ou moins récentes, souvent des maisons aux grands terrains. Les équipements principaux de la ville sont au Sud, avec en particulier le collège et la piscine.


Vie économique

La vie économique d'Estagel est active, importante, et elle a un rayonnement local élargi aux communes autours, c'est une zone d'attraction économique de petite échelle.

Tout d'abord les commerces d'Estagel. On en compte une bonne cinquantaine. Les domaines d'activité sont variés, avec pas mal de commerces oeuvrant dans le domaine des métiers de bouche. Ainsi traiteurs, bouchers, restaurants, bars, boulangeries sont autant de commerces accessibles ici. On trouve aussi des domaines viticoles et oléicoles. Dans le domaine de la santé c'est de nombreuses professions qui exercent. Podologie, osthéopathie, kinésithérapie, opticien, médecine générale, autant de professionnels qui seront à votre écoute à Estagel. Il y a aussi un cabinet d'infirmiers. Estagel accueille aussi quelques commerces exerceant dans les domaines du service à la personne. On parle là d'une onglerie, de coiffeurs, d'un fleuriste, etc. Il faut signaler la présence d'un supermarché.

D'un point de vue artisanal la ville possède plusieurs professionnels dans le domaine du bâtiment et de l'automobile. Vous n'aurez aucun mal à trouver sur place un plombier, un électricien, un maçon, etc. La quasi-totalié des artisans exercent dans ces deux domaines, les seules exception étant une personne confectionnant des produits bio, et une autre étant un imprimeur.

Mis à part ça l'activité économique d'Estagel est aussi tirée vers le haut par le tourisme. Il y a à Estagel plusieurs offres d'hébergement, des maisons ou des chambres d'hôte. Pour la restauration le touriste pourra compter sur une brasserie, un restaurant, deux pizzerias et un point de restauration rapide.


Vie associative, vie sociale

Estagel est réputé pour avoir une identité forte. On retrouve ça dans d'autres villes ou villages du département, par exemple Céret ou Millas. Ce sont des villes qui marquent leurs différences, dans lesquelles les habitants ont la sensation de vivre en communauté. Evidemment la vie moderne fait qu'on n'est plus comme au milieu du siècle précédent, mais les enfants d'une classe d'âge partagent un lien un peu plus fort qu'ailleurs. La pratique des sports, dynamique, en est une conséquence. Mais comme la ville a un rayonnement local un peu plus grand que les autres, les habitants des villages alentours participent au dynamisme d'Estagel.

Il existe plus d'une trentaine d'associations à Estagel. Elles permettent la pratique de sport, d'activités de loisirs ou culturelles, elles sont parfois patriotiques et exercent leurs activités dans le domaine du social. L'offre est relativement large, même si on connait des villes où, proportionnellement à la population, il y a plus d'associations.



Situation et accès

Estagel est une ville du Bas-Conflent, à la limite du Fenouillèdes et de la Salanque. Elle est à l'entrée de la vallée de l'Agly en direction de Foix.


Photos


Patrimoine, curiosités à voir sur place


Le patrimoine d'Estagel est assez riche. Citons l'église paroissiale de la ville, dont une particularité est de posséder deux cloches sur un clocher prévu pour quatre. En fait, ce clocher date de 1783, mais en 1793 trois d'entres elles furent fondues, la quatrième datant du XVe siècle elle fut épargnée. Une seconde cloche vient la seconder en 1828, et c'est la raison pour laquelle seules deux cloches cohabitent aujourd'hui au lieu des autre prévues.

Cette église est dédiée à St Etienne et St Vincent. Elle possède une nef unique et des chapelles latérales du XVIe siècle. Plusieurs retables y sont exposés : du Christ (XVIIe), du Rosaire (XVIIIe), de St Antoine de Padoue (fin XVIIe), du Choeur (XVIIIe, un groupe sculpté lui est adjoint). Par ailleurs, l'église possède sept toiles intéressantes des XVIIe et XVIIIe siècle.

Au centre se trouve la statue de François Arago, célèbre homme politique, savant, astronome, etc. et un assez massif clocher civil, joliment décoré et surmonté d'une architecture metallique qui rappelle celle se trouvant sur le clocher de la cathédrale de Perpignan. Militairement il reste de l'ancienne muraille une porte. A l'extérieur de la ville le territoire d'Estagel possède le mas de Jau, ainsi que la tour et la chapelle Ste Marie de Montserrat.


La chapelle Saint-Vincent

La chapelle Saint-Vincent

La chapelle Saint-Vincent

La chapelle restaurée Saint-Vincent sert à présent de lieu de fête pour les habitants. St Vincent, actuellement à l'extérieur du village sur la route de Perpignan, en hauteur, est probablement du début du Xe siècle, ce qui en fait une chapelle de style pré-romane.

Le chevet possède des traces d'architecture typique, comme son plan carré. La nef de cette église a été remaniée au XIIe siècle, recouverte d'une voûte en plein cintre, puis ses murs ont été renforcées, créant les superbes arcatures aveugles.

Cette chapelle apparaît à nouveau dans un document en 1401 sous le nom de Loco vocato Sant Vicens, puis en 1455 sous celui de Ecclesia Sancti Vicentii. Cette chapelle fut peu à peu abandonnée par les populations alentours, elle tomba en désuétude durant le XVIe siècle. Or durant le XVIIe siècle se fut le début de la période de l'érémitisme. La plupart des anciens lieux de culte abandonnés furent réhabilités pour pouvoir y loger un ermite (voir le Dossier sur les ermites). Ce fut le cas de St Vincent d'Estagel, qui réapparaît en 1688 en tant que Hermita de Sant Vincens. Un siècle plus tard, la révolution française fait fermer les ermitages (1790). Ce fut la fin de cette activité à Estagel, qui n'a pas eu d'autres ermites durant le XIXe siècle comme se fut le cas dans divers autres endroits. En 1829 le logement de l'ermite est ruiné.

Il faudra attendre la fin du XXe siècle pour que soit entrepris des travaux de restauration par la municipalité d'Estagel.


L'église Saint-Vincent et Saint-Etienne

L'église Saint-Vincent et Saint-Etienne

L'église Saint-Vincent et Saint-Etienne

L'église paroissiale d'Estagel s'intègre harmonieusement dans une courbe des anciennes fortifications du village médiéval, dont elle faisait d'ailleurs partie. Elle se compose d'une vaste nef de quatre travées, voûtées d'arêtes, et bordée de chapelles de profondeurs inégales construites entre les contreforts. À l'est se trouve le chœur, tandis qu'à l'ouest, la nef est reliée à un clocher-porche qui sert d'entrée principale à l'église. On peut encore voir de nombreuses traces de la structure d'origine dans les combles, notamment la marque de la surélévation des murs gouttereaux. La structure moderne a permis de conserver de nombreux corbeaux sculptés, souvent en forme de têtes de chat en diamant, qui sont restés en place ou ont été réutilisés.

Le chœur, quant à lui, est doté d'une voûte à nervures multiples, avec cinq clés pendantes formant un système élaboré de voûtains, en raison de la forme particulière de cette partie de l'église. La partie rectangulaire du chœur est accolée à une section en anse de panier très aplatie, où est installé le retable. Les constructeurs ont utilisé une géométrie complexe, reposant sur cinq clés de voûte marquant les angles et le centre de ce plan rectangulaire. Les parois du chœur et les voûtes sont ornées de fresques peintes en 1867, signées Jacques Frédéric Antoine Pauthe, un artiste bien connu dans les Pyrénées-Orientales.

Le clocher est une tour carrée, construite en 1713, qui domine l'église. Son style contraste avec la sobriété de l'édifice, notamment à son sommet, où un clocher-mur de style baroque espagnol ou rococo s'élève. Ce clocher-mur, avec son appareillage et ses moulurations typiques de l'époque moderne, se distingue par sa matérialité, avec des pierres disposées en assises régulières. Certains auteurs suggèrent cependant que le couronnement du clocher reste inachevé.

La construction de l'église remonterait au XIVe siècle, comme en témoigne une pierre de fondation en marbre sur laquelle est gravé : « L'an du Seigneur 1319, le 18 des Calendes (c'est-à-dire le 13 avril 1319), a été commencée l'église Saint-Étienne d'Estagel. » C'est également à cette époque que le nom d'Estagel ou Estagell apparaît pour la première fois.

Au XVIe et XVIIe siècles, la commune, située à la frontière avec l'Espagne, connaît de nombreux conflits. Il faudra attendre la signature du traité des Pyrénées, le 7 novembre 1659, pour mettre fin aux hostilités et permettre le développement de la commune. Durant le XVIe siècle, en parallèle des travaux de restauration de l'église, partiellement détruite et incendiée lors des combats de 1542, la sacristie serait construite dans le prolongement du chœur.

Au XIXe siècle, l'église fait l'objet de nombreux travaux, notamment sur les couvertures. Dès 1840, et à plusieurs reprises, la commune alerte sur l'état préoccupant des toitures, qui, malgré des réparations, continuent de présenter des problèmes récurrents. Malgré ces difficultés, en 1859, la surélévation des combles de la nef est réalisée, avec la création d'oculi pour améliorer l'éclairage naturel à l'intérieur de l'édifice.



Histoire

Le site sur lequel Estagel s'est étendu est fort ancien. On a en effet retrouvé sur le territoire de ce village une nécropole wisigothique (Ve - XIIIe siècle). Le village, lui, apparaît en 951 sous le nom de "Villa Estagelle". Sa principale source de fierté est d'être la patrie de François Arago, illustre scientifique.

Au Moyen Age, Estagel était fortifié. Il nous reste de cette fortification quelques pans de murs et une ancienne porte de la ville datée du XIVe et XVe siècle. Elle est dotée d'une Vierge. La ville appartenait alors à l'abbaye de La Grasse, une riche abbaye à présent dans le département de l'Aude. En 1104 un document nous apprend qu'un canal d'arrosage fut concédé pour alimenter en eau la ville. Un canal, à cette époque, ne servait pas seulement à fournir de l'eau aux habitants, mais il représentait l'énergie hydraulique, grace aux moulins. C'était donc une aide précieuse pour la vie quotidienne. Il faut signaler qu'Estagel était le dernier village avant la frontière, puisqu'à 4 Kms de là, Latour de France constituait le premier village sous contrôle français. Cette situation devait probablement être source de tension.

L'attaque des troupes françaises en 1639 en pleine guerre de 30 ans provoque la chute du village en octobre, qui fut repeuplé quelques temps plus tard.


Etymologie

Le nom d'Estagel vient du mot "estatge", qui a le sens de "résidence". On le retrouve tout au long de son histoire sous la forme, parfois, de "stagello".


Héraldique

Blason Estagel

Expression héraldique

de gueules à l'agneau pascal contourné d' argent, la tête regardant à dextre et nimbée d' or, portant une croix haute du même avec une banderole d'argent chargé d'une croisette du champ, sur une terrasse de sinople.

Description

Le blason d'Estagel semble simple, mais son expression héraldique est longue et mérite qu'on s'y attarde un peu. Reprenons là pour la décortiquer. Si le blason n'est pas scindé en plusieurs parties, l'expression commence par sa couleur. C'est le cas ici. "De gueule" signifie "Rouge". L'agneau pascal est qualifié "d'argent" (c'est la couleur blanche en héraldisme), la tête tourné à "dextre" (gauche) et nimbée "d'or" (de jaune). Cet agneau porte une croix haute "du même". "Du même" signifie "de la même couleur que l'élément décrit précédemment", c'est à dire jaune. La banderole "d'argent" (c'est à dire blanche) est "chargé" ("contient") d'une "croisette" (une petite croix) "du champ" (de la couleur du blason, ici le rouge). Reste la "terrasse de sinople". La "terrasse", c'est la partie basse du blason. Le sinople, c'est bien sûr la couleur verte.

Explications

Le blason d'Estagel reprend le thème de l'agneau pascal, symbole des fêtes chrétiennes de Pâques. La représentation ci-dessous, sur les plaques de rue, appelle une remarque importante. Dans la description il est indiqué que l'agneau est nimbé d'or, il faut entendre par là qu'il a une auréole jaune, sa tête est cerclée de jaune, comme c'est le cas sur l'image ci-dessus. Par contre, sur la plaque de rue, l'agneau a une paire de cornes jaunes. Une erreur flagrante de reproduction ?

Ca n'est pas la seule, car il est bien indiqué dans l'expression héraldique que la banderole est "chargé d'une croisette du champ", c'est à dire qu'elle est marqué d'une petite croix rouge. Où est-elle ?


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