Histoire
Préhistoire
La préhistoire en Cerdagne est caractérisée essentiellement par le Néolithique. Durant le Néolithique moyen (-5500 à -4000), les techniques d'agriculture se précisent. Le haut plateau est utilisé comme terre cultivable, et des traces de cette activité se trouvent un peu partout.
Antiquité
Vers l'âge du fer, les Ibères occupaient le pourtour méditerranéen. Les Romains, désireux d'étendre leur pouvoir, occupèrent militairement le Roussillon en -121 et remontèrent jusqu'en Cerdagne, qu'ils annexèrent également. Pour administrer correctement leurs nouveaux territoires, ils érigèrent Llivia en capitale de la Cerdagne, rattachée à la région "Provincia Tarraconensis".
La ville portait alors le nom de "Julia Libica".
Moyen Âge
Envahie par les Sarrasins, puis reconquise par les Carolingiens, Llivia dépendra du comté de Cerdagne. Un recensement de 1359 montre que le village avait une grande importance, puisqu'on y trouvait 21 feux (foyers). Il était dénommé "Livia e la parroquia" (Llivia et la paroisse).
En 1344, Llivia possédait son château, dont les revenus appartenaient à Guillem de So. Ce personnage était un membre de la famille des vicomtes d'Évol, qui possédaient le Capcir et Estavar au XIVe siècle. Comme il avait combattu Pierre IV d'Aragon, il fut spolié et ses revenus furent donnés à Pons de Cattlar, qui achètera la propriété de Llivia à Bernat de So pour 13 000 sous barcelonais.
C'est ainsi que Llivia passa d'une possession de la vicomté d'Évol à la famille Descallar. En 1463, les Français envahissent le Roussillon et montent en Cerdagne. Mais à Llivia, ils se font chasser par la population en 1473. L'année suivante, le roi de France Louis XI attaque à nouveau et récupère Llivia. À la fin de la guerre franco-espagnole, en 1493, Llivia sera à nouveau rendue à la famille Descallar.
Le 12 novembre 1660, à Llivia, eut lieu le choix des 33 villages appartenant à la France, chacun de ces villages dessinant la frontière (Traité des Pyrénées). Considérée comme une ville, Llivia en fut exclue, et c'est la raison pour laquelle elle est toujours espagnole de nos jours, enclavée en France. Cette enclave était desservie par deux routes : une au nord vers la France, et une autre au sud vers l'Espagne. Cette dernière était considérée comme espagnole, mais les conflits inévitables qui y survenaient étaient jugés par un tribunal spécialement conçu pour traiter de pareils cas.