Histoire

L’histoire de Mailloles est extrêmement ancienne. Des fouilles archéologiques ont révélé la présence d’un établissement wisigothique, installé dans la région entre 412 et 739. On trouve une première trace écrite du lieu en 902, sous le nom de "vila Gotorum", puis en 967 sous celui de "Domus Sancte Marie". Il s’agissait alors d’un embryon de village centré autour d’une chapelle dédiée à sainte Marie, bien entendu de style roman. Une autre mention apparaît en 1155 sous l’appellation "Sancta Maria de Villa Malleolis". Outre le fait que la chapelle est toujours dédiée à sainte Marie, on constate que le lieu est devenu une "villa". Une "villa", c’est ce qui se rapproche le plus de nos villages actuels, dont les noms partagent la même étymologie. Il s’agissait d’un lieu de vie organisé autour d’une chapelle ou d’une église, parfois d’une maison-forte. On constate également que le nom de Mailloles apparaît pour la première fois. Le village médiéval qui s’y était établi a peu à peu disparu au profit de Perpignan.

On trouve une mention de Mailloles en 1174, lorsque le chevalier Guillaume lègue son alleu et ses hommes dans la villa de Mailloles, marquant ainsi les prémices de son existence. Cette mention constitue la plus ancienne référence à un cellier isolé à Mailloles, distinct de toute habitation, suggérant l’existence d’une *cellera*, une cave voûtée typique de la région.

En 1208, un acte de donation révèle que les maisons du village de Mailloles étaient construites très proches les unes des autres, certaines avec un *cortal*. Cette proximité témoigne de l’organisation sociale et spatiale du village à cette époque. Dans les années qui suivent, des transactions immobilières impliquent des celliers voisins de l’église et du cimetière, confirmant leur regroupement autour de ces lieux centraux.

Les documents historiques font également état de l’existence de fossés, de talus et même d’une porte, suggérant la présence d’un mur d’enceinte autour du village. Malheureusement, aucun vestige de cette fortification n’a survécu jusqu’à nos jours.

Les fossés de Mailloles ont également été réutilisés à des fins agricoles, comme en témoignent les concessions de terrains tenus pour le roi. Ces concessions révèlent l’évolution des besoins financiers de la monarchie et le déclin progressif de Mailloles en tant que village habité, au profit des nouveaux quartiers de l’ouest de Perpignan, tels que Saint-Mathieu.

En 1431, l’église fut rattachée à la communauté de l’église Saint-Jean. Puis, entre 1465 et 1467, on signale la présence à Mailloles des frères de la Passion. Au XVe siècle, tout le territoire de Mailloles était une zone maraîchère ; les paysans y cultivaient leurs légumes, qu’ils allaient vendre au pont d’En Vestit.

Le XVII^e siècle est celui de l’essor de l’érémitisme. Un peu partout dans le département, les anciennes chapelles isolées sont occupées par des ermites — initialement des personnes religieuses vouant leur vie à la solitude. Assez rapidement, les ermites sortiront de leur silence et participeront à la vie de la société, devenant des sortes de sages auprès desquels on venait chercher conseil. La chapelle de Mailloles, probablement abandonnée entre les XVe et XVII^e siècles, accueillit un ermite. On retrouve une trace du lieu en 1688, sous le nom de "Hermita de Nostre Senyora de Malloles". Il faut cependant savoir que la présence d’un ermite avait déjà été signalée deux siècles plus tôt, le 3 janvier 1452. Mailloles restera un ermitage jusqu’en 1790, année de l’abandon des ermitages à la suite de la Révolution française (durant laquelle les biens de l’Église furent déclarés biens d’État et vendus). Cette année-là, l’ermitage est abandonné.

En 1802, l’ermitage était déjà en ruine.