Palau-de-Cerdagne

Un village cerdan particulièrement intéressant

Palau-de-Cerdagne, jolie commune de Cerdagne, fait partie de ces lieux qui possèdent un charme naturel et un caractère accueillant, donnant envie de flâner dans ses petites rues étroites. On y ressent un climat apaisé, surtout en été, lorsque l’animation touristique vient égayer le village.

De plus, Palau-de-Cerdagne profite d’une belle vue sur les Pyrénées !

Palau-de-Cerdagne, jolie commune de Cerdagne, fait partie de ces lieux qui possèdent un charme naturel et un caractère accueillant, donnant envie de flâner dans ses petites rues étroites. On y ressent un climat apaisé, surtout en été, lorsque l’animation touristique vient égayer le village.

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Palau-de-Cerdagne est une ville située à la frontière espagnole, proche de Puigcerdà. C’est une petite commune faisant partie de la même agglomération que sa voisine Osséja, plus importante. Son territoire, très allongé, longe la frontière sur une grande partie. Il s’agit d’un secteur vallonné et particulièrement boisé.

Concernant le village lui-même, il n’y a pas énormément à dire. On est ici dans un village typique de montagne : peu étendu, avec de charmantes maisons en granit. L’impression générale qui se dégage lors d’une promenade dans ses rues est celle d’une grande sérénité. On s’y sent bien, au calme, dans un air pur. C’est un village très agréable à vivre. Palau-de-Cerdagne se compose de quelques rues seulement, mais elles sont longues et étroites, comme on les construisait autrefois. La plupart des habitations sont individuelles ; on y trouve très peu d’immeubles.


Patrimoine, curiosités à voir sur place


L'église de Palau-de-Cerdagne

L'église de Palau-de-Cerdagne

L'église de Palau-de-Cerdagne

L'église de Palau est de style roman et a été construite entre les XIe et XIIIe siècles. Cette église initiale a été remplacée par une autre, plus moderne, bâtie entre 1808 et 1830. Elle conserve une intéressante cuve baptismale richement sculptée, celle-là même voulue par Galcerand III de Pinos en 1255. Ses retables sont également remarquables : celui du maître-autel date de 1668. On trouve aussi un retable consacré à la Vierge (XIVe et XVe siècles), à Saint Jean-Baptiste (XVIIe siècle), à la Passion (XVIIIe siècle), à Saint François de Paul (XVIIIe siècle) et enfin un autre à la Vierge (XVIIIe siècle). L'église contient également une statue de Sainte Marguerite datant du XVe siècle ainsi que des panneaux de bois peints par Jacques Serra vers 1370.


Par ailleurs, le village possède un oratoire consacré à la Vierge.


Histoire

L'histoire de Palau est assez classique de celle des villages cerdans. Tout d'abord possession du comte de Cerdagne, il oscille entre le pouvoir temporel (famille de la Guardia, puis de Pinos, baron Mercader au XIVe siècle) et spirituel (évêché d'Urgell, abbaye Santa Creus, révérend Collège de Puigcerda). La régularité de ce changement, associée à une plus grande partie sous le pouvoir religieux, est caractéristique des villages du plateau cerdan.

L'histoire de Palau commence au Ve siècle avant J.-C. À cette époque, les Kerétanis occupaient la Cerdagne. Ceux-ci nous ont laissé de nombreuses traces de leur présence, et à Palau c'est au cœur même du village que l'on a retrouvé ces traces. Par la suite, les Celtes puis les Romains n'ont pas laissé de traces de leur passage sur le territoire du village. Les Sarrasins, en 739, conquièrent la Cerdagne, mais ils ne firent que passer, désertifiant la région. Il faudra attendre Charlemagne en 811 pour que les Francs, repoussant les Sarrasins sur la péninsule Ibérique, puissent récupérer la Cerdagne. Le système féodal se mettant en place, l'ensemble du plateau d'altitude devient une possession du comte de Cerdagne et de ses descendants. Il en restera ainsi jusqu'aux premières traces écrites du village.

L'acte de consécration de la cathédrale d'Urgell, en 839, ne cite pas Palau, ce qui prouve qu'il ne s'agissait pas encore d'une paroisse (l'acte de consécration ne citait que les paroisses). Il semble qu'elle le fut plus tard, en prenant une partie des terrains d'Osséja et Villabolent. Le village apparaît la première fois dans la bulle de Sergius IV de 1011 concernant les possessions de Saint Michel de Cuxa (ils y avaient un alleu, alodem de Palatio). Notez que de nos jours encore on trouve le camí de Sant Miquel à Palau.

En 1030, un document de confirmation d'alleux d'habitants d'Osséja mentionne "terminos de Palacio et rivum de Palacio". Ce document indique des limites précises entre les deux villages. Comme la plupart de la Cerdagne, Palau était une possession initiale du comte de Cerdagne. Le siècle suivant voit apparaître le second propriétaire de l'église de Palau. En 1122, Ramon-Guillem d'Enveig fait un testament et lègue, à la mort de sa femme, cette église à Sainte Marie de la Seu d'Urgell. Il faut savoir qu'il la détenait illégalement, et à l'approche de la mort il se rachetait en la remettant à la plus haute juridiction religieuse de la région, l'évêque. Il léguait aussi la moitié de son château de Palau, sauf ce qu'il avait déjà légué à l'hôpital de Saint Jean de Jérusalem. Ce personnage détenait Palau du comte de Cerdagne, de qui il était proche vu l'apparition de sa signature dans nombre d'actes du comte.

Le village apparaît par la suite dans quelques autres documents : "Rivus de Palacio" pour indiquer une limite de la forêt d'Osséja (1160), citation d'un certain Petri deç Palad (forme initiale de Palau, 1179), "Pierre de Palaz" (même personne, 1199). Entre les XIe et XIIe siècles, les personnes se déclaraient indifféremment "de Palad", "de Palaz" ou "de Palaç". Le 24 juillet 1195, Pons de Lillet donne 50 sols à Saint Pierre de Ulceja (Osséja) et 5 sols à l'église Sainte Marie de Palau "ad ecclesiam S. Marie de PALAU". Ce document est le premier mentionnant cette graphie du nom.

Au XIIe siècle, Stéphanie de la Guardia hérita de son père Ramon de la Guardia l'alleu de Palau (testament rédigé le 30 mai 1179). Cette information prouve que l'évêque d'Urgell avait entre-temps donné l'alleu de Palau à la famille de la Guardia, qui était apparentée à celle de Pinos, seigneur de Llo, et dont la descendance engendrera les vicomtes de Canet au XIVe siècle.

La première trace d'un chapelain à Palau date de 1229, soit plus de 100 ans après la première mention de l'église. Difficile de savoir si le village n'en avait pas ou s'il n'était jamais mentionné dans un document écrit qui nous soit parvenu.

Durant le milieu du XIIIe siècle, le seigneur de Palau était l'un des descendants de la famille de Pinos, Galcerand III de Pinos. En 1255, il fonda un autel dans l'église de "Palat" et deux presbytérats, ce qui permit au hameau de passer au statut de paroisse. Il fit construire pour l'occasion des cuves baptismales, ce qui était devenu obligatoire. Ces cuves existent toujours et elles sont visibles aujourd'hui dans la nouvelle église. Devenu une vraie paroisse (l'équivalent de notre village actuel), Galcerand se servit de ce lieu comme monnaie d'échange.

Le 6 des ides de janvier 1265, il donne à perpétuité de façon irrévocable, à Dieu, à Sainte Marie, au monastère cistercien de Santa Creus (située dans la région de Tarragone) et à son abbé Janarius "tout le droit et la domination qu'il détient dans la villa de Palau et dans tous les confronts et possessions, avec ses hommes et femmes qui y habitent ou y habiteront." Galcerand était également seigneur de Saillagouse et de quelques autres lieux de Cerdagne. Cette donation fut confirmée par Jacques Ier le Conquérant dans un acte du 13 avril 1273 établi à Lérida. C'est ainsi que Palau passa sous la domination de ce monastère, qui dura jusqu'au XVe siècle.

Cette dernière possédait en Cerdagne des pacages pour ses troupeaux de moutons, notamment dans le massif du Carlit. Il y a tout lieu de penser que la donation du baron de Pinos avait pour but de faciliter la transhumance du cheptel de l'abbaye à travers la forêt de Palau, qui donnait accès depuis la vallée de Ribas à la Cerdagne. Durant le XIVe siècle, une confrérie apparaît à Palau, elle reçoit quelques legs en 1306 puis en 1327. En 1313 eut lieu la visite d'un représentant de l'évêque d'Urgell à l'église (le 12 des calendes de février). L'église est en bon état, mais le service religieux laissait à désirer : le recteur n'habitait pas dans la paroisse, il manquait un clerc. De plus, le vicaire Jacques Fabre avait vendu l'église de Palau à un laïc du village, Arnaud Domenech (Arnaldi Dominici). C'était une pratique fréquente mais réprimée par le pape et qui a provoqué la réforme grégorienne par ailleurs. Il faut dire que posséder une église, c'était aussi posséder ses revenus, d'où un investissement assez rentable. Le représentant de l'évêque n'a pas exigé de Domenech la restitution de l'église, mais il lui a obligé sous 15 jours à y mettre un diacre et un clerc sous peine d'excommunication. Par ailleurs, cette visite nous indique que les habitants vivaient correctement à cette époque, à l'exception de deux concubins et d'une sorcière qui avait donné des goitres à plusieurs personnes. (Et oui !)

Ce même document indique que les revenus de l'église étaient de 32 mesures de blé et 10 livres d'une valeur de 50 livres. (À titre de comparaison, l'église d'Osséja possédait 60 livres de blé et 10 livres.)

En 1407, Ramon Fabre, de Palau, fonde par testament une rente de 15 sols donnée à l'anniversaire de la consécration de l'église, date actuellement encore inconnue. L'abbaye de Santa Creus conserva Palau jusqu'à la fin du XVe siècle. On en a la preuve dans un document daté du 2 mars 1490 sur lequel le roi indiquait "Palau de Cerdagne" parmi les propriétés de l'abbaye. Mais rapidement après (certains disent sous Louis XI, soit avant 1483) elle fut dépossédée de la baronnie de Palau, qui fut donnée par le roi de France au baron Mercader, qui était un soutien notoire de la politique royale en Cerdagne. Ce dernier mourut sans descendance, et la baronnie de Palau devint la possession du révérend Collège de Prêtres de Puigcerda, et ce jusqu'à la Révolution française.

En 1790, l'ancienne église fut abandonnée, mais la ferveur religieuse des habitants poussa les autorités à bâtir un second édifice plus moderne au centre du village. La construction débuta en 1808 et ne s'acheva qu'en 1830. Curiosité : le retable provient de la chapelle de Belloch, une possession des seigneurs de Puigcerda. C'est la raison pour laquelle les armoiries de Puigcerda s'y retrouvent.

Il faut croire qu'à cette époque des tensions sont apparues entre la population et le révérend Collège. En effet, en 1767, la population soumit une requête présentée à l'intendant du Roussillon "pour enjoindre le révérend Collège des Prêtres de Puigcerda, seigneur de Palau, de nommer à charge de batlle un homme pacifique en remplacement de Gilles Ribas, soit-disant batlle qui s'était aliéné l'esprit de la population." Nous n'avons pas de traces de la suite donnée à cette requête. Voici toutefois les derniers batlles de Palau, avant la création officielle des communes, et donc des maires.


  • 1684 : Raphael Gambus
  • 1697 : Honoré Raphael Gambus
  • 1706 : Raphael Gambus
  • 1734 : Thomas Domenech
  • 1767 : Gilles Ribas


Informations techniques

Nom Palau-de-Cerdagne Nom catalan Palau de Cerdanya Code commune 66132
Canton Les Pyrénées Catalanes Arrondissement Perpignan EPCI CC Pyrénées Cerdagne
Région Cerdagne Altitude 2203 m Coord. GPS 42.415455 Est / 1.966586 Nord
Superficie 12 km2 Population 412 h. Code postal 66340
Gentillé Palausans, Palausanes

Population

Années Feux Habitants
1359 10
1365 15
1378 10
1515 5
1553 8
1730 42
1775 51
1787 269
1793 234
1799 180

Au XIXe siècle, la population se stabilise entre 250 et 300 habitants, atteignant un pic de 310 habitants en 1866. Cependant, dès le début du XXe siècle, notamment en 1920, la population chute en dessous de 200 habitants, se situant alors entre 150 et 200.


Etymologie

En catalan, "Palau" signifie "Palais". Ce palais était celui des comtes de Cerdagne, qui y avaient une résidence d'été.



Situation et accès

Palau-de-Cerdagne se situe en Cerdagne, comme son nom l'indique. Plus précisément, il se trouve à côté de Bourg-Madame, tout au bout du département. Pour s'y rendre depuis Perpignan, il faut suivre la Nationale 116, passer par Prades et Mont-Louis, puis arriver à Bourg-Madame.



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