Histoire
Ria était, sans aucun doute, un habitat préhistorique. Les collines du Conflent étaient idéales pour les hommes de cette époque : boisées, proches de la plaine, et bénéficiant d’un climat doux. Quelques autres communes des environs possèdent d’ailleurs, comme preuves, des dolmens ou des menhirs, bien que l’érection des mégalithes ne soit apparue que relativement tard (vers -2200).
Par la suite, ni les Celtes (vers -500), ni les Romains (vers -121), ni les Wisigoths ne laissèrent de traces sur le territoire de Ria. Après l’invasion sarrasine et le dépeuplement du Roussillon, c’est Charlemagne qui, en 811, parvient à reconquérir cette région et à la pacifier. Commence alors l’ère chrétienne, marquée par la multiplication des églises rurales. C’est dans ce contexte qu’apparaît le village de Ria tel que nous le connaissons aujourd’hui.
Charlemagne mit en place le système féodal, en découpant son empire en comtés confiés à des proches. Chaque comte développa un système défensif en construisant des châteaux. Celui de Ria avait pour mission de contrôler l’entrée de la vallée de la Têt. C’est dans ce château qu’est né, au début du IXe siècle, Guifred le Velu, futur unificateur de la Catalogne.
Grâce à cet épisode historique, nous savons que Ria existait déjà aux premières heures de l’ère chrétienne en Roussillon. Sa première mention écrite remonte à 855 : Ria (Arria) y est citée comme possession de la toute jeune et puissante abbaye Saint-Michel de Cuxa. Aujourd’hui, les ruines du château de Guifred dominent encore le village, perchées sur un pic rocheux à 440 mètres d’altitude. Il n’en subsiste que quelques vestiges : une citerne et un pan de mur arasé.
Une autre mention de Ria apparaît en 1130, lorsque le comte de Barcelone, Raymond-Bérenger III, fait don de plusieurs manses de Ria à l’abbaye Saint-Michel de Cuxa. En 1175, un document mentionne Raymond d’Arria, chapelain (le 13 des ides de septembre). Dès 1134, les donations furent si importantes que la seigneurie de Ria passa entièrement sous le contrôle de l’abbaye, et y resta jusqu’à la Révolution.
Le XIXe siècle fut marqué par l’essor de l’extraction du fer dans le massif du Canigou. Cette activité attira de nombreuses personnes dans les vallées du Vallespir et de la Têt. La forge de Ria fut fondée au début du XIXe siècle, transformée ensuite pour la production de fer et d’acier vers le milieu du siècle, avant de fermer un peu plus tard.