Paulilles

Magnifique baie protégée, Paulilles est aussi un haut-lieu de la sauvegarde du patrimoine local

Ce village d'altitude, fortement isolé, est une merveille par son environnement. La présence de deux églises en fait une curiosité intéressante. Mais si l’on s’y rend, c’est davantage pour profiter du bon air et du calme ambiant que pour sa vie active.

Ce village d'altitude, fortement isolé, est une merveille par son environnement. La présence de deux églises en fait une curiosité intéressante. Mais si l’on s’y rend, c’est davantage pour profiter du bon air et du calme ambiant que pour sa vie active.

Sansa est un tout petit village isolé dans la montagne. C’est probablement l’un des plus retirés du département, à la fois en raison de son éloignement des grandes villes et de son altitude. La route qui y mène serpente en lacets, grimpant à flanc de montagne.

Sur place, le village présente un urbanisme très aéré. Il n’y a pas beaucoup de maisons, mais elles sont disséminées sur un territoire relativement vaste. La plupart disposent d’un petit jardin, et la rue principale s’élargit parfois de manière inattendue. Les autres rues sont peu nombreuses, très étroites et escarpées. Ce qui se dégage de Sansa, c’est une impression de sérénité, d’immobilisme presque hors du temps. La vie sur place doit être relativement rude en dehors de la période estivale, lorsque les résidences secondaires apportent une population urbaine en quête d’air pur. Et ici, on ne manque pas d’air pur !

L’un des atouts majeurs de Sansa, c’est son environnement naturel. Le paysage y est grandiose. Le village, orienté plein sud et accroché au flanc d’un coteau, domine une vallée qui s’ouvre à ses pieds sur des kilomètres. Par temps clair, on aperçoit même la vallée de la Têt, tout au fond. Et honnêtement, c’est absolument magique.


Patrimoine, curiosités à voir sur place


Le patrimoine de Sansa est essentiellement constitué de ses deux églises : l’église paroissiale actuelle et son ancienne église, abandonnée au XIXe siècle mais toujours en place, quoique bien abîmée. L’église actuelle, dédiée à saint Jean, possède un chevet plat, un transept et un portail en plein cintre assez simple. Celle du XIIe siècle, de style roman, présente une voûte en berceau brisé. Elle est construite en granit et recouverte d’ardoises. Le clocher-mur arbore une croix de mission sculptée du XVIIIe siècle. Cette ancienne église se trouve à l’emplacement initial du village, qui fut déplacé après le passage des huguenots au XVIe siècle.

Sur les hauteurs, on peut également trouver une magnifique croix des rogations.


Histoire

Les Garrotxes semblent avoir été habitées dès la période préhistorique, mais aucune fouille sérieuse n’a encore permis d’en retrouver des traces. Même au Néolithique récent, à l’époque des mégalithes, ce territoire ne compte ni dolmens ni menhirs, contrairement à la Cerdagne ou aux Albères.

La première mention de Sansa dans un document écrit concerne son église paroissiale et date de 1189. Il s’agit d’un acte de vente d’un mas au prieur de Corneilla, Bérenger. Les vendeurs étaient Arnaud et Guillaume, originaires de Llugols. Cette église, dédiée à saint Jean-Baptiste, était plutôt modeste, avec une voûte en berceau brisé. La nef fut rallongée ultérieurement. Le retable du maître-autel, datant du XVIIIe siècle, représente le saint patron, accompagné de saint Pierre et saint Paul, tous surmontés d’une Vierge à l’Enfant.

En 1263, Sansa apparaît sous le nom de « Villa de Censiano », terme utilisé par le roi d’Aragon pour reconnaître sa possession par le prieur de Corneilla. En 1304, les hautes et basses justices furent accordées au prieur Raymond, puis à ses successeurs. Dès lors, toute la seigneurie de Sansa passa sous l’autorité du prieur, ainsi que la moitié des revenus du pasquier de Conflent, partagés avec le roi, les pasquiers étant propriétés royales.

Au XVe siècle, Sansa fut frappée de plein fouet par la peste, comme le reste du Conflent (peste de 1438 et années suivantes). Puis, des protestants français, fuyant les persécutions, vinrent dans les Garrotxes et pillèrent les villages. Sansa fut totalement détruit, château et église compris, tout comme Caudiès-de-Conflent.

Le village resta abandonné jusqu’au 25 septembre 1562, date à laquelle le prieur de Corneilla, Baudire Agullana, proposa à quelques habitants des villages voisins de le repeupler. Certains acceptèrent les conditions :

Paul Noliach, prêtre ; Gui Fondéra ; Raymond Vergès ; Jean Salvat (major) ; Jean Salvat (minor) ; Jacques Salvat ; Barthélemy Teixidor, tous de Matemale, ainsi que Jean Pidell et Gaspard Deulofeu d’Eyne, participèrent à l’opération.

Le prieur leur céda les terres contre une censive commune de 70 livres pour les pâturages et 100 livres pour les fruits, et leur inféoda les herms et bois communs, à l’exception des pasquiers royaux. Il leur donna également l’autorisation de construire un moulin à farine et un moulin à scie, contre une rente annuelle de 100 livres. Le curé reçut 3 journaux de terre (superficie correspondant à trois journées de travail), bien que l’église ne fût pas encore reconstruite. Les nouveaux habitants s’engagèrent à reconstruire le château à des fins défensives. Ils récupérèrent également l’ancien territoire du village, y compris les pasquiers, dont l’usage était partagé avec les habitants de Réal et Villeneuve-de-Formiguères.

Les revenus de Sansa atteignirent 35 doubles d’or en 1677, et sa part de la rente des pasquiers royaux varia entre 100 et 125 écus de France en 1683 et 1687.

Une autre mention du village date de 1767 : André Cases, d’Olette, afferma les revenus de Sansa pour 450 livres et 3 mesures de seigle. Cette année-là, il retira 546 livres et 6 sols de son bail. Il versait également à l’abbé de Montferrer une somme de 600 livres pour les pasquiers.

L’église romane du village, dédiée à saint Jean, est mentionnée dès 1189. Elle possède une nef unique, d’abord courte, mais rallongée après le remplacement de la voûte en bois par une voûte en pierre. L’appareillage des murs est irrégulier. Au XIXe siècle, en 1866, une seconde église fut construite, mais l’église primitive fut conservée.


Les droits de Bouleternère

Curieusement, le village de Bouleternère possédait des droits sur les pasquiers royaux de Sansa. Ce droit remonte à l’année 1162, lorsque le comte de Barcelone, Raymond, donna à Pierre d’Avalri la seigneurie de Pinos ainsi que la moitié des revenus des pasquiers du Conflent. Ces droits étant transmissibles à ses héritiers, une partie en resta aux mains des seigneurs de Canet et d’Ille.

Un acte de Jacques Ier de Majorque confirma ce droit le 3 des ides d’octobre 1309, au château de Bouleternère, par l’intermédiaire du seigneur de l’époque, Pierre de Fenouillet. Son descendant reçut une nouvelle confirmation le 24 décembre 1403 de la part de Martin d’Aragon.



Informations techniques

Nom Sansa Nom catalan Sansà Code commune 66191
Canton Les Pyrénées Catalanes Arrondissement Perpignan EPCI CC Pyrénées catalanes
Région Haut-Conflent Altitude 2459 m Coord. GPS 42.601977 Est / 2.172978 Nord
Superficie 22 km2 Population 27 h. Code postal 66360
Gentillé Sansanais, Sansanaises


Situation et accès

Sansa est l'un des 5 villages des Garrotxes, une région désertique située au Nord de la vallée de la Têt, entre Olette et Mont-Louis. Les autres sont Caudiès-de-Conflent, Railleu, Ayguatébia et Oreilla. Sansa est le village le plus éloigné. Pour s'y rendre au départ de Perpignan, il faut prendre la Nationale 116 en direction de Prades / Andorre jusqu'à Olette. Dans ce village il faut bifurquer vers la droite en direction d'Oreilla. La route fait une bonne dizaine de kilomètres et elle est étroite, sinueuse. Attention, il peut y avoir quelques cailloux sur la route. La route se sépare en deux vers le fond de la vallée, une branche par à Railleu, l'autre à Sansa. La branche de Sansa est un cul-de-sac, seul un chemin en part en direction du Madres.

Pour se rendre à Sansa au départ de Perpignan, il faut bien compter 1h et quart à 1h et demi.

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