Histoire
Saint-Paul-de-Fenouillet était au VIIe siècle une « villa » appelée Mone daria. À cette époque déjà, des religieux avaient élu domicile dans une grotte des abords du futur village, lançant ainsi une tradition d’ermitage. C’est là le point de départ de l’ermitage de Galamus.
Une charte de 870, émise par le roi Charles le Chauve, établit une donation en faveur du comte Bellon portant sur diverses terres, villages et métairies dans le pays de Fenouillet — Saint-Paul en faisait naturellement partie. Bellon, comte de Carcassonne, fut également nommé comte de Roussillon, de Besalú et de Cerdagne dès que ces terres furent reprises aux Sarrasins. Dans le courant du siècle suivant, un prieuré bénédictin fut fondé sous le nom de Saint-Paul de Valolas. Ce monastère bénéficiait des mêmes privilèges que l’abbaye d’Alet. Il fut plus tard le siège d’une ancienne chanoinie et la résidence de l’évêque d’Alet, Nicolas Pavillon.
Après la guerre contre les Cathares, le bourg devint une ville royale, tout en conservant certains droits acquis par la communauté religieuse bénédictine. Lorsque cette dernière fut érigée en chapitre collégial, la ville de Saint-Paul était déjà sous la dépendance du sénéchal de Carcassonne et des gouverneurs de la province. C’est à cette époque que la ville devint la capitale du Fenouillèdes. L’église actuelle de Saint-Paul date du XIVe siècle.
Lorsque les armées anglaises envahirent le Languedoc, le comte d’Armagnac ordonna la fortification des villes de Saint-Paul et de Caudiès. Plus tard, lors de la guerre entre Charles VII et Ferdinand, roi d’Espagne, Saint-Paul disposait de fortifications en bon état. En 1536, les troupes espagnoles parvinrent à s’emparer de la ville et l’incendièrent. En 1543, les remparts furent détruits, mais reconstruits en 1565 sous le règne de Charles IX — preuve que l’on tenait à défendre la ville.
Au XVe siècle, les moines franciscains parcouraient les routes du Languedoc. De passage à Saint-Paul, ils aménagèrent la grotte de Galamus : c’est à partir de ce moment que l’ermitage prit tout son sens religieux. À la Révolution, le chapitre fut saisi et vendu comme bien national à des particuliers, qui le transformèrent en appartements. Il fallut attendre le XXe siècle pour que l’on prenne conscience de l’importance patrimoniale du bâtiment et que l’on entreprenne sa réhabilitation.
Vers 1845, les quatre portes principales de la ville furent détruites, suite logique de la disparition progressive des remparts devenus inutiles après le déplacement de la frontière.