Dans le haut-Vallespir, Prats-de-Mollo et plusieurs villages voisins conservent une tradition typique qui attire de plus en plus de touristes. Il s'agit de la fête de l'Ours, un événement où, en une seule journée, plusieurs villageois passent du statut d'ours à celui d'être humain civilisé. Cette tradition, qui se déroule chaque année au printemps, est un véritable spectacle vivant où les acteurs sont particulièrement attentifs à divertir les spectateurs.

Comment se déroule la journée

Tout commence par l'élection de quatre ours. Quelques jours avant la fête, les jeunes du village se réunissent dans la salle des fêtes pour tirer au sort les quatre personnes qui auront l'honneur de jouer le rôle des ours. La sélection se fait par tirage aléatoire, et on peut facilement imaginer la déception des nombreux jeunes qui devront attendre un an de plus pour avoir une nouvelle chance. L'âge faisant son œuvre, les plus âgés se voient progressivement remplacés par la jeune génération.

Le jour J, les quatre ours sont réunis dans un coin du village et "préparés". Leur tenue est traditionnelle : une peau de bête sur le dos pour simuler la bestialité, un bonnet de fourrure et surtout du cirage appliqué sur toutes les parties du corps exposées : visage, bras. Ils sont également munis d'un long bâton. À partir de ce moment, ils sont prêts et sont lancés dans les rues du village, accompagnés des cris des chasseurs locaux et des tirs de fusils (en l'air, bien sûr !)

Le jeu consiste pour les ours à divertir la population. Toute la matinée, ils vont à la rencontre des villageois, en particulier des jeunes filles, et les entraînent dans une danse où le bâton est passé de l'ours à la personne ciblée. La victime se doit de participer au jeu en acceptant de faire le spectacle, la danse se terminant toujours par une embrassade forcée, ce qui enduit la victime de cirage… L'objectif est donc d'éviter (ou de recevoir !) le cirage sur les joues !

Vers la fin de la matinée, après avoir parcouru tout le village, les barbiers font leur entrée. Il s'agit d'une horde de villageois déguisés en blanc, de la tête aux pieds, armés de bâtons et de haches. Leur rôle est d'isoler les "ours" sur la place du village, de les ligoter sur un siège et de les raser à l'aide des haches, simulant ainsi le passage de la bestialité à l'humanité.

La fête se termine dans la joie et l'allégresse, avec des danses effrénées où anciens ours, barbiers, villageois et touristes se mêlent pour célébrer cette tradition unique.

Origine de la tradition

Cette fête ancestrale trouve son origine dans une légende séculaire, selon laquelle un ours vivait dans les forêts du Vallespir et enleva un jour une bergère. Une battue fut organisée pour capturer l'ours. Escorté par les chasseurs, l'ours fut suivi par la cobla et la population du village. Sur la place centrale, les chasseurs mimèrent le combat et la capture de l'ours. Mais ce dernier parvint à s'enfuir, emportant avec lui une jeune fille de la foule. Après une longue course-poursuite, l'ours fut à nouveau capturé et, finalement tué, se transforma alors en homme.

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L'article de la Casa Pairal

Célébrée en février, à l'époque de la Chandeleur, elle se déroule dans le Vallespir, dans les villages de St Laurent de Cerdans, Prats de Mollo et Arles-sur-Tech.

Il s'agit d'une fête ancestrale, reproduisant une légende séculaire : un ours vivait dans les forêts du Vallespir et enleva un jour une bergère. Une battue fut organisée et l'ours capturé. Escorté par les chasseurs, l'ours fut suivi par la cobla (orchestre) et la population du village. Sur la place centrale, les chasseurs mimèrent le combat et la capture de l'ours. Après une longue course-poursuite, l'ours, à nouveau capturé, fut finalement tué et se transforma alors en homme.

Aujourd'hui, le déroulement de cette fête très populaire est un peu modifié : il n'y a plus un ours mais plusieurs et ils n'attrapent plus une seule jeune fille mais toutes celles qu'ils peuvent. Puis, ils les barbouillent allègrement d'un mélange de suie et d'huile. Les hommes ne sont pas laissés pour compte et tout le monde y a droit.

Cette fête est si prisée qu'aujourd'hui, elle est même organisée le mercredi pour les enfants.

De cette légende découle un conte : un ours qui rodait dans la forêt enleva un jour une bergère et l'emmena dans sa grotte. Là, la bergère mit au monde un enfant, mi-homme mi-ours, doté d'une force démesurée : Jean de l'ours.

Cette fête de l'ours, ancestrale, met en avant des rites païens. Elle permet de matérialiser la peur de l'ours que l'on avait autrefois (il décimait les troupeaux) et de l'exorciser. Le fait que l'ours devienne un homme est une délivrance et représente le souhait de voir l'animal sauvage domestiqué, moins nocif... donc plus humain.