Couvent des Dominicains

Un couvent disposant d'une chapelle de la taille d'une cathédrale

Ce couvent est probablement le plus connu de Perpignan. La bonne conservation de son cloître, mais surtout la taille impressionnante de son église, en font une véritable curiosité. Aujourd’hui, le couvent des Dominicains est un lieu remarquable qui accueille expositions, festivités et autres animations culturelles.

Ce couvent est probablement le plus connu de Perpignan. La bonne conservation de son cloître, mais surtout la taille impressionnante de son église, en font une véritable curiosité. Aujourd’hui, le couvent des Dominicains est un lieu remarquable qui accueille expositions, festivités et autres animations culturelles.


De quoi s'agit-il ?

Le couvent des Dominicains à Perpignan est particulièrement connu, non pas tant pour l’ensemble du couvent que pour sa célèbre chapelle, la chapelle Sainte-Dominique. Cette dernière est accessible au public lors d’événements particuliers, tandis que le reste du couvent reste soit privé, soit occupé par des administrations et n’est donc pas visitable. La bonne nouvelle, c’est que les éléments les plus remarquables de l’édifice sont facilement accessibles aux visiteurs.


Plan du couvent des Dominicains
Plan du couvent des Dominicains
Plan du couvent des Dominicains

Le portail d'accès

Lors d’aménagements réalisés pour l’organisation du festival Visa pour l’image, des travaux sur la porte de communication entre la chapelle Sainte-Dominique et la chapelle du Tiers-Ordre ont révélé un portail d’une grande beauté : le portail initial de la chapelle, datant du XIIIe siècle. Sa présence était jusqu’alors ignorée. Il présente une série de quatre voussures, alternant formes rondes et en amande, créant un jeu subtil de lumière. Des traces de polychromie montrent que les décors étaient autrefois peints. Sur les côtés, des restes d’arcatures à double colonnade ont également été retrouvés et restaurés.


La chapelle

La chapelle du couvent est de très grande taille, rivalisant avec la cathédrale par sa hauteur et sa longueur, bien que celle-ci reste plus large et volumineuse. Sainte-Dominique se distingue par la sobriété de sa décoration et la grande taille de ses chapelles latérales. La charpente et le plafond sont entièrement gothiques.

Le chœur, légèrement surélevé, est pentagonal. Cinq fenêtres longues et étroites apportent l’essentiel de la lumière, complétées par quelques oculus dans les murs gouttereaux. La chapelle possède un transept tronqué : seul le côté droit est construit, menant vers d’anciennes salles conventuelles, dont certaines ont été reconverties en espaces d’exposition.


Le cloître

Le cloître est attenant à la chapelle et présente des dimensions classiques, avec une vingtaine de mètres pour sa cour intérieure. Il est entouré de quatre galeries et possède deux niveaux, avec couloirs et salles au premier étage. Aujourd’hui, seule la galerie reliant l’extérieur à la chapelle a conservé son état d’origine, permettant l’accès au cloître où se tiennent régulièrement des événements.

Cette galerie présente deux arcatures en ogive sur des double colonnes, qui remplacent les arcatures en plein cintre initiales. Ces nouvelles arcatures sont en marbre avec des chapiteaux sculptés d’armoiries, tandis que les anciennes étaient en briques rouges, typiques de la région. Les autres galeries ont été fermées et servent de bureaux à la caserne Gallieni ou appartiennent à des collectivités locales.


Autres éléments

La galerie du cloître comporte quelques belles sculptures, notamment des chapiteaux ornant les colonnes qui soutiennent les arcs voûtés. À l’extérieur, on peut également observer un bâtiment massif au toit en pointe : il s’agit de l’ancienne poudrière de la caserne Saint-Jacques, située à proximité.


Histoire

La construction du couvent des Dominicains commence en 1245 sous l’impulsion du roi d'Aragon Jacques 1er le Conquérant. Il est érigé sur un terrain précédemment occupé par une léproserie, offert par le roi au prieur Pons de Lesparre.

Vingt-deux ans plus tard, l’église est achevée (la chapelle Sainte-Dominique), ainsi que le cloître et la salle capitulaire. De 1300 à 1330, de nombreux travaux d’aménagements sont réalisés : l’église est rehaussée et élargie, des sculptures sont ajoutées sur les parties hautes, et le cloître est construit dans le style gothique de l’époque, reflétant les améliorations de l’église.

Le couvent devient rapidement populaire. Dès 1290, pas moins de 60 religieux y résident, sous le règne des rois de Majorque, petit royaume fréquemment en conflit avec l’Aragon. Durant le XVIe siècle, la guerre entre les deux royaumes établit un rapport de force en faveur de l’Aragon. Dans la chapelle Sainte-Dominique est signé le traité par lequel Jacques II de Majorque reconnaît la suzeraineté de Pierre III d'Aragon sur son royaume.

Plusieurs membres de la famille royale de Majorque sont enterrés dans la chapelle : en 1306, l’infant Isabelle, fille de Jacques II, puis en 1316 son frère Ferran et sa femme Isabelle. La dalle funéraire gravée subsiste encore :

Aqui Foren

Les Sepultures de

Ferran
Infant de Mallorca
Fill Germa I Pare de Reis
1316

Isabel de Sabran
La Seua Esposa
1315

Isabel de Mallorca
La Seua Germana
1303

En 1324, un pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle apporte une relique de Saint Jean-Baptiste, son bras gauche, remise au prieur Pierre d'Alénya. Au XIVe siècle, le couvent prospère grâce aux dons et legs, tels que celui du vicomte d’Evol en 1347 ou de Pierre Fabre, bourgeois de Perpignan, en 1383. De 1408 à 1415, Saint Vincent Ferrer séjourne à plusieurs reprises au couvent, dans le cadre du concile de la Réal qui met fin au Grand Schisme d’Occident.

Au XVIe siècle, le cloître est remanié pour la première fois, puis à nouveau au XIXe siècle, masquant l’état original de l’édifice. À cette période est construit le cloître-cimetière de type Campo-Santo sur le côté sud de l’église, détruit en 1774 lors de la construction de la chapelle du Tiers-Ordre par les frères dominicains mineurs. Des vestiges récemment dégagés témoignent encore de ce cloître.

En 1558, un incendie détruit de nombreux bâtiments du couvent, entraînant la perte des archives. À partir de là, l’ordre périclite progressivement à Perpignan. Au XVIIIe siècle, les frères, peu nombreux, louent une partie du cloître et deux appartements à l’armée pour entreposer des denrées alimentaires. Enfin, la Révolution française met fin à la communauté en 1791, lorsque les biens des ordres religieux sont récupérés par l’État, comme pour toutes les communautés de la région.

Situation et accès

Le couvent des Dominicains dont il est question ici est situé à Perpignan. Plus précisément, il se trouve à proximité de la cathédrale, en direction du couvent des Minimes. Son entrée est place de la Révolution, au sommet de la volée de marches qui montent vers l'ancienne prison.



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