Patrie de François Arago, Estagel est bien plus qu'il n'y paraît : c'est une ville assez dynamique, avec une vie associative importante, où il fait bon vivre !
Une ville beaucoup plus sympathique depuis qu'elle n'est plus traversée par un fort trafic
Patrie de François Arago, Estagel est bien plus qu'il n'y paraît : c'est une ville assez dynamique, avec une vie associative importante, où il fait bon vivre !
Patrie de François Arago, Estagel est bien plus qu'il n'y paraît : c'est une ville assez dynamique, avec une vie associative importante, où il fait bon vivre !
Estagel est une ville bien plus intéressante qu’elle n’y paraît au premier abord. Il faut dire que lorsqu’on la traverse, on a souvent l’impression d’une ville un peu triste, aux murs parfois abîmés par la pollution. Pourtant, elle n’est pas particulièrement embouteillée. Alors, d’où vient cette impression ? Tout simplement du fait que, jusqu’à récemment, elle ne disposait pas de voie de contournement. Ainsi, tout le trafic de la nationale traversait le centre-ville, générant bruit et pollution. Puis un jour, un contournement a été construit : la nationale passe désormais par la rive nord de l’Agly, et la ville est soudainement devenue silencieuse. Mais les traces de ces années sont encore visibles, notamment sur la rue principale, qui conserve les stigmates de cette époque agitée.
Le territoire d’Estagel est formé d’une petite plaine agricole qui s’élargit dans une boucle de la rivière. On comprend facilement pourquoi nos ancêtres ont choisi de s’y installer : il y avait de l’eau, des terres fertiles, et beaucoup de soleil. La route traverse la ville d’est en ouest. Les entrées de ville ne sont pas très engageantes : on y trouve des maisons ordinaires, parfois mal entretenues, et des aménagements urbains assez anciens. Le carrefour central est de loin le plus animé : c’est là qu’on entre dans le centre. On accède à la vieille ville par un porche situé sur la place principale. Ce secteur, aux ruelles étroites bordées de maisons à deux étages, constitue la **cellera** : le « grenier à grains » médiéval, zone entourant l’église et formant un rempart protecteur. Aujourd’hui, c’est un quartier paisible. En hiver, il peut y faire froid à cause du vent qui s’y engouffre, mais dans l’ensemble, il y fait bon vivre.
De l’autre côté de la place, le centre-ville se poursuit, avec un tissu urbain plus classique, regroupant de nombreux commerces. Vers l’ouest, et surtout vers le sud, l’agglomération s’étend en lotissements résidentiels, composés de maisons individuelles récentes ou semi-récentes, souvent dotées de grands terrains. Les principaux équipements de la ville — notamment le collège et la piscine — se trouvent dans cette zone sud.
La vie économique d’Estagel est active, dynamique, et dépasse le simple cadre communal. La ville joue un rôle de pôle économique local, attirant les habitants des villages environnants.
On y recense une cinquantaine de commerces, dans des domaines variés, avec une forte représentation des métiers de bouche : traiteurs, bouchers, restaurants, bars, boulangeries. Estagel accueille aussi plusieurs domaines viticoles et oléicoles. Du côté de la santé, l’offre est complète : médecins généralistes, podologues, ostéopathes, kinésithérapeutes, opticien, cabinet d’infirmiers, etc. Il existe également plusieurs commerces de service à la personne (coiffeurs, onglerie, fleuriste…) ainsi qu’un supermarché.
Au niveau artisanal, on retrouve une bonne représentation des métiers du bâtiment et de l’automobile : plombiers, électriciens, maçons… Quelques professionnels se démarquent, notamment dans le bio ou l’imprimerie.
Enfin, le tourisme constitue un apport économique non négligeable : la ville propose plusieurs hébergements (maisons, chambres d’hôtes), ainsi que des lieux de restauration variés (brasserie, restaurant, deux pizzerias, point de restauration rapide).
Estagel est reconnue pour son identité forte. Comme d’autres villes catalanes telles que Céret ou Millas, elle cultive un esprit communautaire vivace. Bien sûr, la vie moderne a changé les choses, mais les liens intergénérationnels restent ici plus forts qu’ailleurs, en particulier parmi les jeunes. Le dynamisme sportif local en est un bon indicateur.
Ce rayonnement dépasse les limites d’Estagel : les habitants des villages alentours participent à sa vie sociale, renforçant encore ce sentiment d’appartenance collective.
On compte plus d’une trentaine d’associations, actives dans des domaines aussi divers que le sport, les loisirs, la culture, le social ou encore la mémoire patriotique. Même si certaines villes, proportionnellement à leur population, présentent un tissu associatif plus dense, Estagel offre une palette d’activités suffisamment large pour répondre aux attentes de ses habitants.
Le patrimoine d'Estagel est assez riche. Citons l'église paroissiale de la ville, dont une particularité est de posséder deux cloches sur un clocher prévu pour quatre. En fait, ce clocher date de 1783, mais en 1793 trois d'entre elles furent fondues, la quatrième datant du XVe siècle elle fut épargnée. Une seconde cloche vient la seconder en 1828, et c'est la raison pour laquelle seules deux cloches cohabitent aujourd'hui au lieu des autres prévues.
Cette église est dédiée à St Etienne et St Vincent. Elle possède une nef unique et des chapelles latérales du XVIe siècle. Plusieurs retables y sont exposés : du Christ (XVIIe), du Rosaire (XVIIIe), de St Antoine de Padoue (fin XVIIe), du Choeur (XVIIIe, un groupe sculpté lui est adjoint). Par ailleurs, l'église possède sept toiles intéressantes des XVIIe et XVIIIe siècles.
Au centre se trouve la statue de François Arago, célèbre homme politique, savant, astronome, etc. et un assez massif clocher civil, joliment décoré et surmonté d'une architecture métallique qui rappelle celle se trouvant sur le clocher de la cathédrale de Perpignan. Militairement il reste de l'ancienne muraille une porte. À l'extérieur de la ville, le territoire d'Estagel possède le mas de Jau, ainsi que la tour et la chapelle Ste Marie de Montserrat.
La chapelle Saint-Vincent
La chapelle restaurée Saint-Vincent sert à présent de lieu de fête pour les habitants. St Vincent, actuellement à l'extérieur du village sur la route de Perpignan, en hauteur, est probablement du début du Xe siècle, ce qui en fait une chapelle de style pré-romane.
Le chevet possède des traces d'architecture typique, comme son plan carré. La nef de cette église a été remaniée au XIIe siècle, recouverte d'une voûte en plein cintre, puis ses murs ont été renforcés, créant les superbes arcatures aveugles.
Cette chapelle apparaît à nouveau dans un document en 1401 sous le nom de Loco vocato Sant Vicens, puis en 1455 sous celui de Ecclesia Sancti Vicentii. Cette chapelle fut peu à peu abandonnée par les populations alentours, elle tomba en désuétude durant le XVIe siècle. Or durant le XVIIe siècle ce fut le début de la période de l'érémitisme. La plupart des anciens lieux de culte abandonnés furent réhabilités pour pouvoir y loger un ermite (voir le Dossier sur les ermites). Ce fut le cas de St Vincent d'Estagel, qui réapparaît en 1688 en tant que Hermita de Sant Vincens. Un siècle plus tard, la révolution française fait fermer les ermitages (1790). Ce fut la fin de cette activité à Estagel, qui n'a pas eu d'autres ermites durant le XIXe siècle comme ce fut le cas dans divers autres endroits. En 1829 le logement de l'ermite est ruiné.
Il faudra attendre la fin du XXe siècle pour que soient entrepris des travaux de restauration par la municipalité d'Estagel.
L'église Saint-Vincent et Saint-Etienne
L'église paroissiale d'Estagel s'intègre harmonieusement dans une courbe des anciennes fortifications du village médiéval, dont elle faisait d'ailleurs partie. Elle se compose d'une vaste nef de quatre travées, voûtées d'arêtes, et bordée de chapelles de profondeurs inégales construites entre les contreforts. À l'est se trouve le chœur, tandis qu'à l'ouest, la nef est reliée à un clocher-porche qui sert d'entrée principale à l'église. On peut encore voir de nombreuses traces de la structure d'origine dans les combles, notamment la marque de la surélévation des murs gouttereaux. La structure moderne a permis de conserver de nombreux corbeaux sculptés, souvent en forme de têtes de chat en diamant, qui sont restés en place ou ont été réutilisés.
Le chœur, quant à lui, est doté d'une voûte à nervures multiples, avec cinq clés pendantes formant un système élaboré de voûtains, en raison de la forme particulière de cette partie de l'église. La partie rectangulaire du chœur est accolée à une section en anse de panier très aplatie, où est installé le retable. Les constructeurs ont utilisé une géométrie complexe, reposant sur cinq clés de voûte marquant les angles et le centre de ce plan rectangulaire. Les parois du chœur et les voûtes sont ornées de fresques peintes en 1867, signées Jacques Frédéric Antoine Pauthe, un artiste bien connu dans les Pyrénées-Orientales.
Le clocher est une tour carrée, construite en 1713, qui domine l'église. Son style contraste avec la sobriété de l'édifice, notamment à son sommet, où un clocher-mur de style baroque espagnol ou rococo s'élève. Ce clocher-mur, avec son appareillage et ses moulurations typiques de l'époque moderne, se distingue par sa matérialité, avec des pierres disposées en assises régulières. Certains auteurs suggèrent cependant que le couronnement du clocher reste inachevé.
La construction de l'église remonterait au XIVe siècle, comme en témoigne une pierre de fondation en marbre sur laquelle est gravé : « L'an du Seigneur 1319, le 18 des Calendes (c'est-à-dire le 13 avril 1319), a été commencée l'église Saint-Étienne d'Estagel. » C'est également à cette époque que le nom d'Estagel ou Estagell apparaît pour la première fois.
Au XVIe et XVIIe siècles, la commune, située à la frontière avec l'Espagne, connaît de nombreux conflits. Il faudra attendre la signature du traité des Pyrénées, le 7 novembre 1659, pour mettre fin aux hostilités et permettre le développement de la commune. Durant le XVIe siècle, en parallèle des travaux de restauration de l'église, partiellement détruite et incendiée lors des combats de 1542, la sacristie serait construite dans le prolongement du chœur.
Au XIXe siècle, l'église fait l'objet de nombreux travaux, notamment sur les couvertures. Dès 1840, et à plusieurs reprises, la commune alerte sur l'état préoccupant des toitures, qui, malgré des réparations, continuent de présenter des problèmes récurrents. Malgré ces difficultés, en 1859, la surélévation des combles de la nef est réalisée, avec la création d'oculi pour améliorer l'éclairage naturel à l'intérieur de l'édifice.
Le site sur lequel Estagel s'est développé est très ancien. On a en effet retrouvé sur le territoire de ce village une nécropole wisigothique datant du Ve au XIIIe siècle. Le village apparaît officiellement en 951 sous le nom de « Villa Estagelle ». Sa principale source de fierté est d'être la patrie de François Arago, illustre scientifique.
Au Moyen Âge, Estagel était fortifié. Il nous reste de ces fortifications quelques pans de murs ainsi qu’une ancienne porte datée des XIVe et XVe siècles, ornée d’une statue de la Vierge. La ville appartenait alors à l'abbaye de La Grasse, une riche abbaye aujourd’hui située dans le département de l'Aude. En 1104, un document nous apprend qu’un canal d’arrosage fut concédé pour alimenter la ville en eau. À cette époque, un canal ne servait pas seulement à fournir de l’eau aux habitants, mais représentait également une source d’énergie hydraulique grâce aux moulins. C’était donc un élément vital pour la vie quotidienne.
Il faut aussi souligner qu’Estagel était le dernier village avant la frontière, puisque à seulement 4 km de là, Latour-de-France constituait le premier village sous contrôle français. Cette position frontalière a sans doute été source de nombreuses tensions.
L’attaque des troupes françaises en 1639, en pleine guerre de Trente Ans, provoqua la chute du village en octobre. Il fut repeuplé quelques temps plus tard.
Nom | Estagel | Nom catalan | Estagell | Code commune | 66071 |
Canton | La Vallée de l'Agly | Arrondissement | Prades | EPCI | Perpignan Méditerranée Métropole |
Région | Salanque | Altitude | 325 m | Coord. GPS | 42.772602 Est / 2.699082 Nord |
Superficie | 21 km2 | Population | 2087 h. | Code postal | 66310 |
Gentillé | Estagellois, Estagelloises |
Le nom d'Estagel vient du mot "estatge", qui signifie "résidence". On le retrouve tout au long de son histoire sous la forme, parfois, de "stagello".
Expression héraldique
De gueules à l'agneau pascal contourné d'argent, la tête regardant à dextre et nimbée d'or, portant une croix haute du même avec une banderole d'argent chargée d'une croisette du champ, sur une terrasse de sinople.
Description
Le blason d'Estagel semble simple, mais son expression héraldique est longue et mérite un examen attentif. Analysons-la en détail. Si le blason n'est pas divisé en plusieurs parties, la description commence par sa couleur principale. C'est le cas ici. "De gueules" signifie "rouge". L'agneau pascal est décrit comme "d'argent" (blanc en héraldisme), la tête tournée vers la "dextre" (la gauche héraldique, donc à droite du spectateur) et nimbée "d'or" (jaune). Cet agneau porte une croix haute "du même". "Du même" indique que la croix est de la même couleur que l'élément décrit précédemment, soit jaune ici. La banderole "d'argent" (blanche) est "chargée" (contient) d'une "croisette" (petite croix) "du champ" (de la couleur du fond du blason, ici rouge). Enfin, la "terrasse de sinople" se réfère à la partie basse du blason, colorée en "sinople", soit vert.
Explications
Le blason d'Estagel reprend le thème de l'agneau pascal, symbole des fêtes chrétiennes de Pâques. La représentation sur les plaques de rue appelle une remarque importante. Selon la description, l'agneau est "nimbé d'or", signifiant qu'il a une auréole jaune entourant sa tête, ce qui est bien respecté sur l'image. Cependant, sur la plaque de rue, l'agneau est représenté avec des cornes jaunes, ce qui semble être une erreur flagrante de reproduction.
Ce n'est pas la seule erreur : l'expression héraldique précise que la banderole est "chargée d'une croisette du champ", autrement dit marquée d'une petite croix rouge. Or, celle-ci est absente. Où est-elle donc ?
Estagel est une ville du Bas-Conflent, à la limite du Fenouillèdes et de la Salanque. Elle se situe à l'entrée de la vallée de l'Agly, en direction de Foix.
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