Histoire

Appréciés des Romains, les bains d'Exalada étaient un lieu connu dès l'Antiquité. Ils furent abandonnés à l'époque wisigothique, puis complètement oubliés jusqu'au IXe siècle. En 811, Charlemagne conquiert le territoire de l'actuelle Catalogne. À sa suite, des moines viennent construire des monastères pour attirer les populations vers le Roussillon. L'un des tout premiers monastères est édifié à Exalada, le long de la Têt, sur un terrain fertile. Mais une crue dévastatrice de la Têt détruit leur abbaye, et ils doivent la reconstruire à Cuxa, près de Codalet. L'église initiale dédiée à Saint André est détruite et remplacée par une autre dédiée à Saint Michel : c'est là l'origine de Saint Michel de Cuxa.

Exalada est alors à nouveau abandonné. Les ruines de l'abbaye tombent dans l'oubli. On raconte qu'au milieu du XIXe siècle, on aurait retrouvé des poteries, des pierres et des clefs sur le terrain précédent le défilé des Graüs. Était-ce réellement le lieu d'origine ?

Avec l’instauration du système féodal, le puissant seigneur d'Evol obtient le fief de Canaveilles ainsi que toutes les paroisses environnantes. Il décide de fortifier le défilé des Graüs et fait bâtir un château : le château de Cérola, précédé de la tour de Niobol et surplombé d'une fortification annexe.

Au pied du château de Cérola s’agglutine alors la population locale, cherchant la protection du seigneur. Le village ainsi formé porte naturellement le nom d'Exalada. Plutôt petit, il dépendait à la fois de l’abbaye de Saint Michel de Cuxa et du seigneur d'Evol. La paroisse, dédiée à Saint Pierre, possédait son église juste de l’autre côté d’un petit ravin ; il en restait des ruines au début du XXe siècle. L’église Saint Pierre d’Exalada date du XIIe siècle. De nos jours, il subsiste une partie de l’abside semi-circulaire ainsi qu’un pan du mur méridional de la nef avec le départ de la voûte. L’église de Canaveilles conserve encore une plaque de marbre provenant de Saint Pierre, portant une inscription datée d’avril 1309.

Historiquement, on trouve trace de « Canabellas et Erola » dans un titre de possession de Saint Michel de Cuxa en 1012, ainsi que de l’alleu d’Exalada et son église Saint Pierre. En réalité, l’appellation Exalada ou Cérola dépendait du point de vue : les moines parlaient de leur alleu d’Exalada, tandis que les comtes d’Evol mentionnaient leur château de Cérola. Il s’agissait pourtant du même lieu. Puisque les comtes détenaient le château pour le compte du roi d’Aragon, puis du roi de Majorque, le nom officiel était bien Cérola, celui que l’on retrouve dans les fogatges (recensements), par exemple.