St Nazaire est une très jolie ville du Roussillon. Pas trop importante, elle conserve une taille humaine, mais elle est suffisament grande pour qu'une vraie vie sociale s'y soit développée, que des commerces se soient développés et que des infrastructures publiques aient été construites.
La ville s'est construite autour d'un ancien hameau déjà présent sur le site à la toute fin du IXe siècle. Durant toute son histoire il n'est resté qu'un petit lieu de vie, jusqu'aux année 70 où sa prise d'indépendance vis à vis de sa tutelle Canet-en-Roussillon lui a permis de se développer de façon autonome. La ville possède un tout petit coeur de ville, au niveau de l'église. Dans ce coeur de ville les rues sont plutôt courtes et étroites. La route principale qui parcoure la ville a été conquise par plusieurs lotissemnts sortis de terre au fil des années. Au Nord de la ville il y a deux campings, une école et quelques services publics, mais on est ici clairement sur une petite ville, beaucoup plus petite que ses voisines.
Juste aux pieds de l'agglomération à l'Est commence les grandes pairies régulièrement recouvertes par l'étang de Canet tout proche. Dans les autres directions le paysage est essentiellement fait de vignes, l'activité agricole de loin la plus pratiquée ici.
Equipements, infrastructure, commerces
Pour un village aussi petit les infrastructures sont plutôt de qualité. On trouve à St Nazaire un groupe scolaire (maternelle, primaire), un point information jeunesse, une cantine, ainsi que trois parcs avec des jeux pour enfants. Pour les plus grands il y a skate park et un bike parc, tout ça pour les loisirs. Pour le sport, St Nazaire dispose d'une hall des sports, de cours de tennis, d'un stade municipal, de plusieurs terrains de pétanque et d'un terrain de basket extérieur.
Par ailleurs la ville possède une bibliothèque, plusieurs salles publiques, et un parvis de la mairie accueillant quelques commerces.
Par ailleurs la ville possède plusieurs commerces : des coiffeurs, des taxis, quelques artisans dans le domaine de la construction, de l'agriculture, des spécialités de nettoyage, des commerces de bouche, etc. L'offre est complétée par une superette et un marché, tous les vendredis matin, devant la mairie.
Témoignage du début du XXe siècle
Passons à présent à un récit que raconte Pierre Vidal dans son ouvrage, "Histoire pittoresque des Pyrénées-Orientales". Rassurez-vous, il a été écrit au tout début du XXe siècle.
"Ces villages [de Théza à Perpignan] sont habités par des gens travailleurs, de moeurs pacifiques, mais très superstitieux; ils pratiquent considérablement le Senyar, le conjurt, l'enaygament et tiennent les rebouteurs et les envoûteurs pour des gens puissants; "le jouanette", habile somnanbule lucide de Perpignan, jouit chez eux d'une haute réputation."
En note, P. Vidal précise : ["La Jouanette"], c'est elle qui fait insérer dans les journaux des annonces de ce calibre : AVIS : Mme Anna Boutet, dite Jouanette, somnanbule extralucide, rue de l'aloës, N°10, informe le public qu'elle a délivré la famille Laffont, de Saleilles, d'un mauvais esprit qui, sous la forme d'une couleuvre du poids de 36 kilog. cherchait à les étrangler, après avoir étouffé deux enfants dans l'espace de cinq jours; qu'elle a sauvé deux vaches et deux veaux appartenant à Mme Roland, de Canet, après en avoir perdu cinq; elle a, en outre, découvert un squelette qui se trouvait entre deux puits et qui rendait inhabitable la maison du sieur Rigarrague de Collioure. L'esprit a même porté chez elle un signal qu'elle tient à la disposition du public (issu du "Réveil Social", de Perpignan, du 22 juillet 1893)
Une autre précision de l'auteur, Pierre Vidal : L'enaygament, vient de ce que un animal domestique ou un enfant, et quelquefois une grande personne, peut tomber malade jusqu'à mourir pour avoir été privé d'un objet ou d'un aliment qu'ils ont convoité en voyant donner à un autre. Le remède propre à combattre cette singulière maladie se trouve, pour les personnes, dans la confiture d'églantier, et, pour les animaux, dans une bouillie de plantes diverses. Les paroles du conjurt (exorciste) changent avec la maladie et les plantes qu'on emploie. La personne qui s'intéresse au malade s'en va dans la campagne cueillir neuf plantes dite "dal cause" [...], elle en laisse quatre sur le lieu même, mais retournées sens dessus-dessous; les autres cinq seront pendues à la crémaillère de la cheminée, chez le malade.