De quoi s'agit-il ?
Le château d'Espira-de-Conflent est une construction médiévale du XIe siècle, l’une des premières fortifications militaires de la région. Destiné à contrôler la basse vallée de la Llentilla, qui prend sa source dans le Canigou avant de se jeter dans la Têt au niveau de Vinça, il fut édifié à l’initiative des barons de Joch, dont l’influence s’étendait sur toute la zone. Il faisait écho au château de Rodès, également possession de cette baronnie.
Aujourd’hui, le site est fortement dégradé, ce qui n’a rien d’étonnant compte tenu de son ancienneté et de son abandon prolongé. On peut toutefois s’y rendre assez facilement en empruntant la route d’Espira au départ de Marquixanes (elle quitte la Nationale un peu plus bas, en direction de Vinça). Il faut ensuite se garer sur le petit parking improvisé, juste après le pont sur la Llentilla. De là, on remonte la route à pied jusqu’au chemin agricole qui grimpe vers les vignes, au sommet de la falaise. En suivant ensuite le bord de la falaise, un petit sentier mène directement au château, bien visible tout au long du parcours.
L’observation des ruines montre une construction en galets de rivière liés par un mortier de faible qualité, technique courante au XIe siècle. Les murs, peu épais, entourent un espace réduit : il s’agit davantage d’une maison-forte que d’un véritable château, mais l’édifice remplissait efficacement son rôle de gardien de la vallée. Aujourd’hui, les murs menacent de s’écrouler et la végétation envahit le site. La progression à pied peut être difficile, entre pierres instables, ronces et petits épineux. Prudence également en été, la zone étant particulièrement sèche et exposée aux incendies.
Le château d’Espira-de-Conflent demeure une fortification simple et très dégradée. Il ne fait l’objet d’aucune visite officielle et n’est pas considéré comme un véritable lieu de randonnée. Ses vestiges rappellent néanmoins la présence de nos lointains ancêtres, qui bâtirent ici un abri fortifié pour protéger la population locale. Rien que pour cela, il mérite d’être découvert au moins une fois.