De quoi s'agit-il ?

L'église paroissiale de Saint-Estève est l'ancienne église d’un monastère carolingien établi à cet emplacement. C’est ce monastère qui est à l’origine de la ville. Conservée au fil des siècles, l’église sert aujourd’hui de lieu de culte paroissial.

De facture romane, elle se compose de trois nefs et de trois absides, accompagnées d’un transept non saillant. Sa construction initiale remonte probablement au XI^e siècle, puis elle a été modifiée au XII^e siècle avec le remplacement de la charpente en bois par une voûte en berceau pour la partie orientale et en berceau brisé pour le reste de l’édifice. Les bas-côtés sont couverts de voûtes en demi-berceaux.

La première mention du monastère date de 843, peu après la reconquête de la région sur les Sarrazins, ce qui en fait l’un des premiers établissements religieux du futur département. Ce document concerne un litige portant sur un alleu entre les secteurs de Saint-Estève et de Baho. D’autres sources citent les noms de quelques abbés : Héléseu (843), Adalbert (869), Fraudald (955) et Riculf (991).

Initialement possession du comte de Bésalu, l’abbaye passa au XII^e siècle sous la tutelle de l’abbaye de Lagrasse, puis en 1245 sous celle de Saint-Martin du Canigou. Ces deux abbayes étaient souvent en conflit. Au XVIII^e siècle, l’abbaye fut rattachée au chapitre d’Elne, mais elle était déjà presque abandonnée. À la Révolution française, seuls quelques moines y résidaient encore.

Restaurée en 1970, l’église abrite désormais trois tables d’autel romanes, un retable du Rosaire du XVII^e siècle, des statues et toiles des XVII^e et XVIII^e siècles, ainsi qu’un calice du XVII^e siècle.