Elne

Belle ville de la plaine du Roussillon, Elne est aussi l'une des plus riches en terme de patrimoine.

Comptant parmi les grandes villes des Pyrénées-Orientales, Elne est surtout connue pour son histoire, intimement liée à celle du département. Ville économiquement forte, aux nombreux commerces et à l'expansion raisonnée, Elne a tout pour plaire, même son emplacement géographique, à la fois proche de la mer, des Albères et de Perpignan !

Comptant parmi les grandes villes des Pyrénées-Orientales, Elne est surtout connue pour son histoire, intimement liée à celle du département. Ville économiquement forte, aux nombreux commerces et à l'expansion raisonnée, Elne a tout pour plaire, même son emplacement géographique, à la fois proche de la mer, des Albères et de Perpignan !

Elne, une cité chargée d’un riche passé historique et culturel, fut la capitale du royaume de Majorque au XIIIe siècle. Ses trésors architecturaux incluent la cathédrale Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie, son cloître roman, ainsi que la maternité suisse, qui abrita des réfugiés espagnols pendant la guerre civile. Cette ville, ornée de verdure et de fleurs, invite à de belles promenades dans son jardin botanique, son Tropique du Papillon et ses vignobles.

Située au cœur de la plaine du Roussillon, Elne rassemble, séduit et incarne l'essence même de la Catalogne à travers son histoire millénaire. Son urbanisme reflète les époques successives par l’organisation de ses rues et de ses places, offrant aux visiteurs une lecture du temps à travers ses quartiers. Dynamique sur le plan économique, elle se distingue par une population diverse, faisant d’elle une ville singulière parmi celles de sa taille.

Étonnamment peuplée mais économiquement solide, Elne doit sa vitalité à son rayonnement régional, qui attire les habitants des communes voisines telles que Latour-Bas-Elne et Saint-Cyprien. Cette influence est moins marquée à Montescot, légèrement plus éloignée, tandis que Corneilla-del-Vercol, bien que proche, reste séparée par une voie rapide agissant comme une frontière physique.


Urbanisme

Elne est structurée en plusieurs quartiers bien distincts. Le plus ancien, et aussi le plus intéressant sur le plan historique, est celui de la cathédrale, situé dans la vieille ville construite sur les vestiges d’un oppidum ibère, plus tard colonisé par les Romains. Ce quartier est fortement marqué par l’archéologie : les fouilles y sont fréquentes et c’est là que se trouvent les principaux éléments du patrimoine ancien d’Elne. Perché sur un imposant rempart visible depuis la rue principale en contrebas, il surplombe le second quartier : la ville basse.

La ville basse, autrefois considérée comme un faubourg, s’est développée à l’ombre de l’ancien oppidum fortifié. C’est un réseau de rues larges, où les maisons, comme dans beaucoup de villes catalanes, sont souvent hautes et étroites, avec peu d’espaces verts. Aujourd’hui, ce quartier populaire est apprécié pour sa proximité avec le centre et les commerces.

Au fil du temps, Elne s’est étendue vers le sud et surtout vers le nord, cette dernière direction ayant connu le plus grand développement. À l’ouest, la voie ferrée limite l’expansion urbaine et préserve les terres agricoles. Les quartiers récents sont composés de maisons individuelles de plain-pied, avec de petits terrains, ou de petits immeubles, constituant un habitat moins dense. Enfin, au nord-est, se trouve la grande zone commerciale et artisanale, véritable moteur économique local, qui concentre une grande partie des emplois de la ville.


Aménagements, équipements

Elne est loin d’être sous-équipée. Les équipements publics sont nombreux et facilement accessibles, qu’il s’agisse de culture, de sport, d’associations ou d’événements. Plusieurs salles communales sont mises à disposition, ainsi qu’une mairie et ses annexes pour faciliter l’accès aux services. La ville compte aussi un office de tourisme et plusieurs musées, ce qui est remarquable pour une commune de cette taille.

On y trouve également une piscine municipale et plusieurs terrains de sport (football, rugby, tennis), un gymnase et un boulodrome. En matière d’aménagement urbain, le centre historique présente un joli parvis devant la cathédrale, malheureusement parfois encombré par des voitures. La promenade en haut des remparts est agréable, bien qu’un peu austère. Les abords de l’office de tourisme manquent d’entretien.

Dans la ville basse, les aménagements sont fonctionnels. Les pavages des zones emblématiques sont en marbre, matériau noble à l’époque de leur installation dans les années 1990, mais aujourd’hui considéré comme un peu daté. Les bancs publics et les décorations sont présents, mais sans véritable charme. Tout cela donne l’impression d’une ville qui s’est quelque peu endormie sur ses lauriers, manquant d’ambition dans sa modernisation. C’est dommage.


Associations, vie sociale

Ce qui marque à Elne, c’est la forte mixité de sa population. On observe une distinction entre les familles catalanes anciennes, installées principalement dans la vieille ville, et les populations immigrées vivant davantage dans la ville basse ou dans les logements sociaux en périphérie. Il s’agit là d’une tendance globale, car la réalité est bien sûr plus nuancée. Le reste de la population est composé de personnes venues d’autres communes catalanes ou des régions voisines.

Consciente de ce potentiel, mais aussi des risques de fracture sociale, la municipalité a longtemps œuvré pour renforcer le lien social. Elne compte ainsi un nombre exceptionnel d’associations pour une ville de cette taille. On y trouve des associations culturelles, sportives, artistiques, patriotiques ou de solidarité. Certaines sont plutôt rares dans le département, comme la fanfare municipale ou celle dédiée à l’aéromodélisme. Un club de fans d’Harley-Davidson y est également actif. Côté sport, les activités sont nombreuses : boxe, jujitsu, judo, randonnée, sports collectifs, tennis, etc.

Des associations à vocation économique existent aussi, visant à soutenir le commerce local ou l’artisanat. D’autres sont tournées vers le social, notamment en faveur de la petite enfance ou des personnes âgées.


Économie

Le dynamisme économique est l’un des points forts d’Elne. La rue principale concentre de nombreux commerces de proximité, notamment des métiers de bouche, mais aussi des services à la personne, des boutiques de prêt-à-porter, des agences immobilières ou bancaires. D’autres commerces sont installés en périphérie, notamment dans la vaste zone commerciale au nord-est.

Cette zone est particulièrement bien équipée, avec une grande variété de commerces : grandes surfaces généralistes, enseignes de bricolage, matériaux de construction, électroménager, magasins à bas prix, un restaurant gastronomique… et même un cinéma !

La zone commerciale est également artisanale : la plupart des artisans de la commune y ont leurs locaux. On y trouve notamment de nombreuses entreprises du bâtiment. Ces voies ne sont utilisées que pour accéder aux entreprises, ce qui rend le tout très fonctionnel. Il s’agit essentiellement d’activités du secteur tertiaire.


Patrimoine, curiosités à voir sur place


Construite sur un site historique d'envergure, le territoire d’Elne n’a jamais été abandonné au cours de l’histoire de la région. Cela implique qu’il existe, à Elne, un grand nombre d’éléments historiques importants.

Les deux éléments les plus emblématiques sont la cathédrale et la maternité. Mais on trouve aussi des vestiges de l’oppidum ibère, puis du village gallo-romain qui a pris place ici. Concernant la période gallo-romaine, on a retrouvé, dans les sous-sols de la vieille ville, les vestiges d’une villa, au Castell (Le Castell, ou « château » en français, est le nom donné ultérieurement à l’oppidum). D’autres vestiges d’une habitation gallo-romaine ont été mis au jour à Palol, un site à l’est de la ville, aujourd’hui en zone cultivée. Enfin, Elne possède une nécropole paléochrétienne.

L’architecture sacrée est également riche, à commencer par la cathédrale et son cloître. Mais le territoire d’Elne comprend aussi la chapelle romane de Sainte-Eulalie de Tresmals, au sud-est de la ville. Elle se trouve désormais dans une propriété privée. On y trouve également la chapelle Saint-Georges.

Concernant l’architecture civile, ce sont surtout les anciens remparts qui valent le détour. Un arc est visible rue de Constantin (il est classé Monument historique). La porte de Collioure, la porte de Balaqué, le rempart et la porte de Perpignan sont inscrits aux Monuments historiques. Le territoire d’Elne compte également un château, le château Saint-Martin, ainsi qu’un joli pilier de marbre rue Sébastopol.


Cathédrale Sainte-Eulalie et Sainte-Julie

Cathédrale d'Elne

Cathédrale d'Elne

La cathédrale d’Elne est la plus ancienne des deux que compte le département des Pyrénées-Orientales. Bâtie aux premiers temps de l’époque romane, elle en présente les caractéristiques : une nef aveugle flanquée de bas-côtés, une abside et deux absidioles en cul-de-four, une crypte, des chapelles latérales des XIIIe au XVee siècle, une tour méridionale romane, des chapiteaux du XIe siècle, ainsi que des vestiges de la reprise du chœur au XIVe siècle. Elle abrite les tombes de Raymond et de Pierre de Costa (XIVe), cinq autels du XIe au XIIIe siècle, un bénitier d’époque romaine, une croix des Impropères (début XIXe), une porte ouvrant sur le cloître avec vantaux et pentures du XIVe siècle, un orgue du XIXe, une pietà et treize personnages en marbre du XVee siècle, ainsi que des statues et toiles des XVIIe et XVIIIe siècles.

Son cloître roman, achevé au XIVe siècle, est classé Monument historique. Il se compose d’une galerie sud du XIIe siècle, de nombreux chapiteaux sculptés et de six tombeaux allant du XIe au XIVe siècle.

En savoir plus sur la cathédrale d’Elne.


La maternité d’Elne

La maternité d'Elne

La maternité d'Elne

La maternité d’Elne est un lieu historique qui prit tout son sens durant la Seconde Guerre mondiale, et surtout pendant la Retirada. La Retirada désigne l’arrivée massive des républicains espagnols en France. Face à cet afflux, les autorités françaises ont dirigé cette population vers des camps aux conditions sanitaires déplorables. La maternité d’Elne offrait aux femmes réfugiées un lieu pour vivre leurs fins de grossesse et accoucher dans de bonnes conditions, à l’abri de la misère.

C’est un lieu chargé d’amour et d’espoir en l’humanité. Aujourd’hui, la maternité est un musée retraçant son histoire ainsi que les conditions de vie des réfugiés de l’époque.

En savoir plus sur la maternité d’Elne.


Histoire

Antiquité

Elne, comme la quasi-totalité des villages de la plaine, n'a pas conservé sur son territoire de traces d'activité préhistorique, le sol acide n'ayant pas permis la bonne conservation des vestiges de cette lointaine époque. La première trace du village que les archéologues ont exhumée date de l'époque ibère. Elne était un oppidum nommé Illibéris dominant la plaine.

La colonisation pacifique romaine, vers le IIe siècle avant J.-C., qui entretenait des relations avec les successeurs des Ibères, les Celtes, est marquée par un épisode assez original : le passage d'Hannibal, chef militaire carthaginois partant en guerre contre l'Empire romain. Il fit un arrêt à Illibéris pour discuter des conditions de son passage avec les populations locales. Celles-ci firent un déplacement jusqu'à Ruscino pour négocier avec les Romains ce qu'ils offraient pour faire barrage à l'envahisseur, puis revinrent à Illibéris : elles avaient décidé de laisser Hannibal libre de circuler dans la région, ce qui se traduisit par la signature d'un traité de paix.

En -121, les Romains décidèrent d'interdire l'accès aux ressources naturelles de la région aux autres peuples méditerranéens. Ils envahirent alors militairement le Roussillon, qui passa sous leur domination. Après l'invasion romaine, Illibéris tomba en désuétude face à sa concurrente Ruscino, qui accueillait alors le siège des puissances gouvernantes. Ce n'est que vers 337 que l'empereur Constantin la releva en changeant son nom : la ville s'appela alors Castrum d'Hélénae, du nom de l'impératrice Hélène. L'administration repassa de Ruscino (qui disparut alors) à Hélénea. Un autre fait marquant eut lieu à Hélénea quelques années plus tard : l'assassinat de Constans, fils de Constantin, mort égorgé par un certain "Gaïsson".

Puis les invasions wisigothiques renforcèrent le pouvoir d'Hélénea, devenu Elna par déformation phonétique.


L'époque de l'évêché

En 550, le pape ordonne la création d'un évêché dans le Roussillon, choisissant Elne comme siège de ce nouvel évêché. Cet évêché vécut pendant toute l'histoire du Roussillon jusqu'en 1601, date à laquelle Clément VIII transféra la résidence de l'évêque et du chapitre à Perpignan. Quelques années plus tard, en 1678, cet évêché fut rattaché à Narbonne, ce fut alors la fin de l'évêché d'Elne, qui conserva néanmoins sa cathédrale et son magnifique cloître. La cathédrale fut construite du XIe au XIIIe siècle.

À noter que durant les invasions sarrasines (718-783), il n'y eut pas d'évêque, bien sûr.


Le Moyen Âge

Durant la période carolingienne, Elne reçut une structure administrative un peu différente de ses voisines : la seigneurie dite "de pariage", c'est-à-dire qu'elle était possédée par deux puissances : d'une part l'évêque, d'autre part le chapitre. C'est d'ailleurs sous l'impulsion de l'évêque que fut construite la cathédrale Sainte Eulalie, consacrée en 1069.

En 1165, face aux différentes agressions extérieures, l'évêque Artal dota la ville de remparts, puis d'un cloître, toujours fierté des Illibériens (nom des habitants d'Elne). Le statut de commune fut reconnu pour Elne en 1197. C'est à cette date que furent élus les premiers consuls. En 1285, Philippe le Hardi, roi de France, détruisit la ville dans le cadre de sa conquête du Roussillon. La cathédrale Sainte Eulalie en garde encore les traces sous la forme d'éclats dans le marbre du portail. Puis, le 8 juillet 1344, Jacques II, roi de Majorque, fit le siège d'Elne suite à son opposition à Pierre IV d'Aragon, possesseur du fief. Enfin, la ville dut de nouveau subir un siège, celui de Louis XI et Jean II.

Le château d'Elne fut construit pour protéger la ville. Les gouverneurs de ce château, qui jouissaient d'une bonne renommée, étaient membres de la famille d'Oms. Du moins c'était le cas de Bérenger VII au XVIe siècle.


Époque moderne

Enfin, en 1641, pendant la guerre de Trente Ans, la ville fut conquise par les Français après une bataille qui fit rage. Le traité des Pyrénées fut signé peu après, officialisant la frontière. Mais les luttes franco-espagnoles ne furent pas terminées pour autant. En 1793, le roi d'Espagne entra en guerre contre la République française et tenta de conquérir le Roussillon. L'armée espagnole, commandée par le général Ricardos, traversa les Albères et remonta lentement vers Perpignan. Elne tomba en une journée, le 24 mai 1793. Elle fut reprise quelques temps plus tard par les Français et le resta jusqu'à la signature de la paix en 1795. Par la suite, Elne n'eut plus de rôle à grande échelle. La décadence se fit peu à peu pour en arriver au chef-lieu de canton actuel.



Informations techniques

Nom Elne Nom catalan Elna Code commune 66065
Canton La Plaine d'Illibéris Arrondissement Céret EPCI CC des Albères, de la Côte Vermeille et de l'Illibéris
Région Plaine du Roussillon Altitude 65 m Coord. GPS 42.599498 Est / 2.970976 Nord
Superficie 21 km2 Population 9428 h. Code postal 66200
Gentillé Illibériens, Illibériennes

Etymologie

Concernant l'étymologie, il faut savoir que le nom initial d'Elne était Illibéris, utilisé dès l'Antiquité. Les historiens se disputent encore l'origine exacte de ce nom.

Pour certains, il provient du phénicien ou de l'hébreu (Ili + Berith, signifiant "Élévation près d'un point d'eau"), tandis que pour d'autres, il dériverait du mot ibère "Illiberri", signifiant "Ville neuve".


Héraldique

Blason Elne

Expression héraldique

D'azur à la croix latine d'argent, accostée, en pointe, de deux fleurs de lys d'or.

Description

La description du blason d'Elne est relativement simple et repose sur quelques notions d'héraldisme. "D'azur" signifie que le fond du blason est bleu et indique qu’il n’est pas divisé en plusieurs parties. "D'argent" désigne la couleur blanche. "Accostée" signifie que l'élément suivant est disposé de chaque côté de la croix, et "en pointe" précise qu'il est situé en bas du blason. Enfin, "or" désigne la couleur jaune.

Explications

Le blason d'Elne représente une croix blanche flanquée de deux fleurs de lys, symbolisant la royauté française, car la ville a adopté ces armoiries lors de son rattachement à la France. Le fond bleu est également un symbole associé à la royauté française.



Situation et accès

Elne est l'une des principales villes de la plaine du Roussillon, au sud de Perpignan. Elle est reliée à la préfecture des Pyrénées-Orientales par une nationale traversant la plaine du Roussillon, entre Perpignan et Argelès-sur-Mer. Comptez une vingtaine de minutes pour vous y rendre depuis le centre de Perpignan.



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Drapeau catalan Les Pyrénées-Orientales

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