De quoi s'agit-il ?
La mine de la Pinouse, ou de la Pinosa, est une ancienne mine de fer située sur le Canigou, au-dessus de Valmanya, dans une zone forestière isolée. Elle est particulièrement connue pour avoir été un point de ralliement des maquisards du Conflent pendant la Seconde Guerre mondiale. Pendant longtemps, les Allemands parcoururent les pentes du Canigou sans parvenir à les localiser. En 1944, après un coup d'éclat à Prades, une colonne punitive fut envoyée sur Valmanya, qui fut détruite. Les résistants en fuite se réfugièrent alors aux mines de la Pinouse. Julien Panchot y fut rattrapé et exécuté, et le maquis fut démantelé ce jour-là. De nos jours, il ne reste des installations que quelques murs brûlés, qui témoignent davantage de l’histoire récente que du passé minier.
Concernant le passé minier, qui reste la vocation première du site, l'extraction du fer remonte à l’époque romaine. L’exploitation industrielle, cependant, eut lieu principalement entre 1904 et 1931. Le site comprenait un ensemble de mines éparpillées entre Valmanya, Saint-Marsal, Taulis et Corsavy.
À cette époque, environ une centaine de mineurs y travaillaient. La mine combinait exploitation à ciel ouvert et souterraine, jusqu’à 170 mètres de profondeur. La production annuelle atteignait 40 000 tonnes de minerai. Le site comprenait de nombreux bâtiments et installations : trémies, fours, transformateurs, canal d’alimentation en eau pour le marteau-pilon et le refroidissement des fours, ligne de chemin de fer, wagonnets sur câbles, etc. Les sites de Roquegabère et Manerots acheminaient le minerai via une voie ferrée étroite de 12,5 km, culminant à 1 200 m d’altitude, jusqu’à la gare de Formentère où se trouvait le four à griller. Le minerai était ensuite descendu par câbles aériens jusqu’aux forges d’Arles-sur-Tech. On imagine facilement l’ampleur de l’activité qui régnait sur le site durant la première moitié du XXe siècle.