Eus

Clairement un des plus jolis villages des Pyrénées-Orientales !

Si l'on demande à un Catalan quel est le plus joli village des Pyrénées-Orientales, la majorité répondra entre Collioure et Eus. Car oui, Eus n’est pas seulement joli à voir de loin depuis la Nationale, mais une fois dans le village, ses vieilles maisons ainsi que son château et son église au sommet en font un endroit magique à visiter !

Si l'on demande à un Catalan quel est le plus joli village des Pyrénées-Orientales, la majorité répondra entre Collioure et Eus. Car oui, Eus n’est pas seulement joli à voir de loin depuis la Nationale, mais une fois dans le village, ses vieilles maisons ainsi que son château et son église au sommet en font un endroit magique à visiter !

Eus est un charmant village du Bas-Conflent, situé peu avant Prades. Il est réputé pour être le village le plus ensoleillé de France, celui qui reçoit le plus de jours de soleil chaque année. Il existe probablement des études scientifiques pour le prouver, bien qu’elles ne soient peut-être pas souvent réactualisées. Quoi qu’il en soit, on est prêt à les croire, car la position du village est telle qu’il absorbe le soleil toute la journée, et son emplacement, sur la face sud de la vallée de la Têt, plaide en faveur de cet ensoleillement exceptionnel.

Le village lui-même est plutôt agréable, avec de nombreuses petites rues qui suivent la courbe de la montagne. Il y a beaucoup de fleurs, les maisons sont en général bien entretenues extérieurement. Cependant, on sent que les moyens sont limités, le mobilier urbain et les aménagements ne sont pas toujours parfaitement au point, bien qu’un effort évident soit régulièrement fait. Eus est un joli village à deux pas de Prades, la sous-préfecture.


Un petit texte personnel sur Eus

Ce texte a été écrit par Mme Catherine Argence. Il explique avec passion une tranche de vie dans ce village du Conflent qu’est Eus. Il parle d’une personnalité du village, un certain Jean, qui sert de fil conducteur à ces récits. Voici ce texte, tel qu’il m’a été fourni.

J’ai entendu de très nombreuses anecdotes sur l’histoire d’Eus. La mémoire vivante de ce village est Jean, ancien berger, passionné de ce village. Quand il s’y est installé, il est allé rencontrer les anciens, aujourd’hui disparus, et a longuement interrogé leur mémoire. Aujourd’hui, inlassablement, tant qu’il en a l’énergie, il fait visiter ce village aux très nombreux visiteurs qui s’y présentent. Il le fait avec beaucoup d’amour et de générosité.

Il vous racontera par exemple comment l’église Saint Vincent du Haut a été construite par les habitants du village. Les plus riches ont offert de l’argent, bien qu’ils n’étaient pas nombreux. Les plus pauvres ont offert des journées de travail. Les hommes montaient les murs, les femmes transportaient les pierres (environ 150 kg chacune), les enfants et les femmes les moins vigoureuses apportaient des paniers de terre pour monter à l’intérieur des murs un échafaudage naturel. La terre, ensuite retirée, a été rejetée vers l’arrière du village, sur un site qui en garde encore la trace. Jean vous expliquera par quelle technique les pierres étaient déplacées, dans des efforts tels que de nombreux bébés alors n’ont pu voir le jour.

Les autres anecdotes que je connais sont des traditions familiales. Je pourrais ainsi vous parler des loups, vers 1860, qui interrompaient le travail des bûcherons. Ceux-ci, venus travailler avec leurs enfants, les hissaient dans un arbre pour les mettre à l’abri tandis que les loups dévoraient le pauvre repas. Ils faisaient ensuite jurer aux petits de ne pas révéler cela à leur maman, par crainte de l’inquiéter, tant pour leur insécurité que pour le repas perdu.

Je pourrais aussi vous parler de l’exploitation du travail dans les champs, dans ce village majoritairement habité par des brassiers. Seuls les hommes étaient payés, tandis que femmes et enfants étaient rétribués en nature, par des paniers de légumes abîmés. De retour à la maison, les femmes triaient et cuisinaient ce qui était le plus périssable, et vendaient le reste au marché de Prades, qu’elles rejoignaient à pied, leur panier calé sur la tête dans une allure altière, mais dans des conditions très difficiles... Un enfant ou deux portait la cruche d’eau. Arrivées à l’entrée du pont, elles posaient leur fardeau, se rafraîchissaient, s’épongeaient de leur foulard, puis reprenaient la route. Si elles réussissaient à vendre leurs maigres marchandises, elles achetaient du fil blanc (le fil noir étant réalisé en le frottant sur le fond de la poêle en contact avec la cheminée) et des aiguilles, de quoi ravauder les vêtements de leurs très nombreuses familles (souvent de 10 à 14 enfants par foyer).

La mémoire est fugace, et ceux qui la détiennent, éphémères. Il est très important d’écrire tout ce que nous avons la chance d’apprendre, pour transmettre cette mémoire à nos enfants. Le cours de l’existence est changé lorsque l’on sait d’où l’on vient. Chaque événement, chaque bien acquis, chaque personne rencontrée, prend alors une valeur inestimable et juste.

Si nous savons réajuster nos actes et nos pensées...

Très amicalement, Catherine


Patrimoine, curiosités à voir sur place


Bien qu'il s'agisse d'un village de taille modeste, Eus possède un patrimoine important et uniformément réparti sur le territoire de la commune. C’est avant tout l'église actuelle du village, dédiée à Saint Vincent, qui retient l’attention, visible de loin. On l'appelle « l'église haute » par opposition à « l'église basse », située près de la Têt et dont il a été question plus haut. L'église haute fut construite entre 1726 et 1743. Elle se compose d'une nef unique avec des chapelles latérales, d'un clocher-porche et se termine par une abside droite. Son mobilier est intéressant : le retable du maître-autel est l'œuvre de Paul Sunyer, et le retable du Rosaire date de 1690. Elle contient également une statue du Christ et cinq statues de saints du XVIIIe siècle.

L'église basse, ancienne église paroissiale, est classée Monument Historique. Datant du XIe siècle et modifiée au XIIIe, elle comprend une nef et un collatéral unique, une abside du XIIIe siècle, ainsi que des chapiteaux et une porte latérale remarquables. Elle renferme deux autels romans, un retable du XVIIe siècle dédié à Saint Gaudérique, et un autre du XVIIIe dédié à Saint Vincent.

Le village est charmant avec ses petites rues escarpées. De nombreuses maisons possèdent un renforcement arrondi assez singulier : il s'agit des vestiges des anciens fours à pain individuels, parfois encore utilisés. En effet, autrefois, toutes les maisons en possédaient, et à Eus ces fours étaient généralement situés sur l’extérieur des maisons, formant ainsi ces renforts caractéristiques. Ce n'est pas une particularité unique à Eus, quelques autres villages en conservent également.

On trouve aussi dans le village des vestiges de l'ancien château féodal ainsi qu’un vieux bâtiment massif, le presbytère. Sur le territoire d'Eus, vers le nord, se trouve un ancien village désormais ruiné, dont il ne reste qu'une église : Cômes, dont l'histoire est abordée à part.


Le village abandonné de Cômes

Le village abandonné de Cômes

Le village abandonné de Cômes

Cômes est un village ruiné du Conflent, abandonné depuis longtemps, si bien que ses maisons et bâtiments sont tombés en ruine. Il n'est donc plus habitable, mais ses vestiges témoignent d’un village probablement petit et essentiellement agricole.

En savoir plus sur le village abandonné de Cômes.


Histoire

Le territoire d'Eus ne possède pas de vestiges de l'époque préhistorique. Nos lointains ancêtres ont pourtant vécu dans les collines du Conflent, qui leur étaient idéales (boisées, proches de la plaine, douces au climat). Quelques communes voisines conservent des preuves de cette présence, comme des dolmens ou des menhirs, bien que l’érection des mégalithes soit apparue assez tardivement, vers -2200.

Par la suite, ni les Celtes (-500), ni les Romains (-121), ni les Wisigoths n’ont laissé de traces sur le territoire d’Eus. Après l’invasion sarrasine et le dépeuplement du Roussillon, c’est Charlemagne qui reprit cette région en 811 et la pacifia. Commence alors l’ère chrétienne, marquée par la multiplication des églises rurales. C’est ainsi qu’apparut le village proprement dit. Initialement, il se situait dans la plaine autour de l’église Saint Vincent (aujourd’hui dans le cimetière), siège de la paroisse. Au Xe siècle, première mention connue, il s’agissait d’une possession de la puissante abbaye de Lagrasse (actuellement dans l’Aude).

En 1035, la paroisse est donnée à l’abbaye Saint Michel de Cuxa, toute jeune abbaye de la région, qui lance la rénovation et l’agrandissement de Saint Vincent. À cette occasion, une deuxième nef, plus étroite, est ajoutée côté Sud. Son abside semi-circulaire est taillée dans le mur Est, ce qui fait qu’elle n’apparaît pas en saillie à l’extérieur. La voûte de la nef principale est en berceau brisé, tandis que la nouvelle nef est voûtée en demi-berceau. De nos jours, l’église possède deux intéressants retables dédiés à Saint Vincent et Saint Gaudérique.

Après ces travaux, Saint Vincent est consacrée une seconde fois le 11 février 1053. De nouveaux travaux sont entrepris en 1180, avec l’ajout du portail méridional, puis à nouveau en 1213. Cette année-là, le 28 janvier précisément, Saint Vincent reçoit sa troisième consécration. L’église reste le siège de la paroisse jusqu’au XVIIIe siècle, époque à laquelle une nouvelle église est construite au sommet du mamelon rocheux, en un endroit plus sécurisé.

Au Moyen Âge, le village était protégé par le château de la Volta, situé au sommet du mamelon rocheux. Probablement construit entre les IXe et XIe siècles, ce château attire les populations de la plaine qui commencent à construire des maisons sur les flancs de la colline, dessinant le village actuel. Au fil du temps, le château disparaît, mais la chapelle castrale dédiée à Notre Dame reste en activité. Lorsque fut décidé de construire une nouvelle église, son emplacement fut naturellement choisi pour remplacer Notre Dame, sur le mamelon rocheux, là où se trouvait le village. Cette chapelle fut détruite et l’église Saint Vincent fut bâtie entre 1726 et 1743 dans un style gothique. Cette église abrite aujourd’hui un retable de Paul Sunyer, frère de Joseph.

Par la suite, Eus devient un village agricole, sa population travaillant dans la vallée de la Têt et remontant tous les soirs au village. À la fin du XVIIIe siècle, lors de la guerre franco-espagnole, le territoire correspondant à l’actuel département des Pyrénées-Orientales fut occupé par les troupes du général espagnol Ricardos. Eus fut l’un des rares villages à résister à l’envahisseur.

Enfin, en 1828, le village de Cômes, situé un peu plus au Nord, fut rattaché à Eus suite à son dépeuplement.



Informations techniques

Nom Eus Nom catalan Eus Code commune 66074
Canton Les Pyrénées Catalanes Arrondissement Perpignan EPCI CC Conflent-Canigó
Région Ribéral Altitude 1143 m Coord. GPS 42.643966 Est / 2.457642 Nord
Superficie 20 km2 Population 380 h. Code postal 66500
Gentillé Iliciens, Iliciennes

Etymologie

Eus (à prononcer éous) vient du mot "Yeuse", désignant un chêne vert, arbre particulièrement répandu autour du village.


Héraldique

Blason Eus

Expression héraldique

De gueules à la meule de moulin entre deux palmes adossées passées en sautoir, surmontée d'une couronne, le tout d'or.

Description

Étant donné que je ne dispose pas du dessin du blason d'Eus, il nous faut le comprendre pour pouvoir l'imaginer. Il est relativement simple. Lorsqu'un blason commence par une couleur générale, cela indique qu'il n'est pas scindé en plusieurs parties, mais qu'il possède un fond uniforme. Ici, il est "de gueules", ce qui signifie "rouge". La meule de moulin est positionnée de façon centrale, bien qu'il ne soit pas précisé qu'elle soit au-dessus ou en dessous des autres éléments. De chaque côté de la meule, il y a deux palmes courbées vers l'extérieur, se croisant en formant un "X", ce qui correspond à la notion de "sautoir". Il est important de noter que la meule et les palmes ne se superposent pas. Enfin, une couronne surmonte l'ensemble des éléments. Tous ces éléments sont qualifiés "d'or", ce qui désigne la couleur jaune en héraldique.

Explications

Il est difficile de savoir pourquoi la ville d'Eus a choisi un tel blason. Il semble assez chargé, ce qui laisse penser à une création relativement récente. Le fait qu'une meule soit présente témoigne peut-être du passé céréalier de la région, bien que cette activité ait disparu depuis longtemps, et qu'elle ne remonte pas au bas Moyen Âge. Quant à la couronne, elle pourrait faire référence à une famille royale ou à un statut particulier de la ville.



Situation et accès

Eus est en Bas-Conflent, à quelques centaines de mètres de Prades, à vol d'oiseau. Il n'en fait pas directement partie, car de nombreux vergers séparent les deux villes. De plus, Eus est sur les hauteurs de la vallée, sur la rive gauche, alors que Prades est au fond de cette vallée.

Pour s'y rendre, il faut prendre la route de la Cerdagne en direction de Prades (au départ de Perpignan). Arrivé juste avant Prades, il faudra tourner à droite et prendre une route qui y mène. Le village s'annonce car il est parfaitement visible d'assez loin, à flanc de montagne.



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Drapeau catalan Les Pyrénées-Orientales

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