Histoire
Préhistoire
Les premières traces d'activités humaines apparaissent au Néolithique récent, aux alentours de -2200. Les collines des Albères ont toujours constitué un refuge idéal pour les populations, surtout à l'époque néolithique. De nombreux mégalithes se trouvent tout au long de la chaîne des Albères, aussi bien du côté sud que du nord.
Par la suite, les Ibéro-Ligures vinrent d'Afrique peupler le pourtour méditerranéen, puis durant l'Antiquité, Phéniciens et Romains occupèrent la côte. Nous n'avons pas de preuve de l'avancée de ces civilisations dans les Albères, mais nul doute qu'au moins les Romains les ont occupées.
Moyen Âge
La haute vallée de Banyuls s'est peuplée grâce au monastère Saint Quirc de Culera aux XIIe et XIIIe siècles. Cette abbaye, aujourd'hui en Espagne, essaimait des familles un peu partout dans la vallée. Ainsi apparurent les lieux du mas de la Roma, des Abeilles, mais aussi Tourneoules, Vallauria, etc. La première mention de la paroisse des Abeilles apparaît en 1248 sous le nom de Sancta Maria de ses Abeylles.
Au milieu du XIIIe siècle, les premières seigneuries apparaissent. La haute vallée de Banyuls est alors possédée par le comte d'Empuries et son vassal Guilhem de Pavo, tout comme Cosprons et Paulilles. En 1249, un acte atteste de leurs possessions : le roi d'Aragon autorise la construction d'une força au comte et d'un castri à Guilhem aux Abeilles. Cette autorisation fait suite à la fortification des terres nord-catalanes en vue de préparer la future frontière de 1258 entre la France et la Catalogne.
La haute vallée de Banyuls restera sous la direction de la famille de Pavo jusqu'au XVe siècle. À ce moment, cette famille perdra de son influence et son territoire passera au comte d'Empuries. Ce passage marquera le déclin de la haute vallée au profit de la plaine et de son église Saint Jean, un déclin qui ira en s'accélérant jusqu'à nos jours, où les collines sont toutefois toujours habitées.
XVIIe siècle : L'ermitage des Abeilles
La paroisse, qui apparaît en 1372 sous le nom de parrochia de Apibus, disparut durant le XVIe siècle. Le lieu ne fut pas abandonné pour autant, mais il n'y avait pas suffisamment de familles pour justifier une paroisse.
Le XVIIe siècle fut celui des ermitages. Un peu partout en Roussillon, les anciennes chapelles, issues des paroisses disparues ou des châteaux désaffectés, furent converties en ermitages. Les édifices religieux furent modifiés, restaurés, et on y construisit des bâtiments annexes pour loger l'ermite. Ce fut le cas de la chapelle des Abeilles, dont la nef fut transformée en 1651. En 1681, deux chapelles furent ajoutées sur le côté droit. Ce nouvel édifice accueillit donc un ermite dont le rôle social était important : il représentait la moralité, le bon sens, et était accessible, contrairement aux premiers ermites du Moyen Âge.
L'ermitage des Abeilles traversa les années sans événements majeurs jusqu'à la Révolution française. En 1790, la jeune République déclara les biens religieux propriétés d'État et s'appropria donc tous les bâtiments religieux qui n'avaient pas le statut de paroisse, et cela malgré la forte opposition de la population attachée à ce mode de vie.
Durant le XIXe siècle, un deuxième essor de l'érémitisme apparut mais ne concerna pas cette vallée. Alors qu'en plaine, la plupart des anciens ermitages rouvrirent leurs portes suite à l'assouplissement des lois anti-cléricales, les Abeilles restèrent à jamais fermés. De nos jours, les bâtiments sont à l'état de ruines.