Notre-Dame-del-Roure est le nom d'une église perchée sur une colline, au sud de Taillet et au nord de Reynès. Assez isolée des villages alentour, elle a agrégé autour d’elle quelques maisons, formant un embryon de village qui ne s’est jamais vraiment développé. L’intérêt principal de ce lieu réside dans le calme et la beauté des paysages environnants : la vue offerte depuis l’église est superbe. Elle propose un panorama représentatif des Aspres, avec ses collines, ses petites vallées, et surtout sa végétation alternant entre garrigue rase et arbustes épineux.

L’église est l’élément central du hameau. Il s’agit en réalité d’une chapelle, relativement modeste, de plan rectangulaire sans chapelles latérales, dotée d’un chevet en hémicycle — une configuration fréquente dans les chapelles romanes du XII^e siècle. Ce chevet, assez bien conservé, présente un appareil régulier en pierres bien taillées et une petite fenêtre axiale à ébrasement. L’hémicycle est légèrement plus étroit que la nef, ce qui est également typique de l’époque.

La pièce maîtresse de l’architecture de la chapelle est son magnifique clocher-mur à deux arcs, tous deux équipés d’une cloche. L’ensemble est construit en pierres de schiste, une roche locale très répandue dans la région. À l’extérieur, on note la présence d’un porche massif venant agrandir la chapelle par l’avant. Toutefois, l’intérieur conserve le mur de séparation entre le porche et la chapelle, ce qui rend les deux parties bien distinctes. D’ailleurs, la porte d’entrée de la chapelle est étroite, comme souvent à cette époque.

À l’intérieur, la chapelle se compose d’une nef unique et d’un chœur. L’entrée est surmontée d’une tribune, un aménagement rare dans une chapelle de cette taille. Le chœur conserve encore aujourd’hui de riches peintures murales, longtemps protégées par la présence d’un retable. Ces fresques, aujourd’hui restaurées et protégées, présentent un intérêt historique important.

Le reste du hameau est constitué de deux petites rues, dont l’une en escalier. Quelques maisons — souvent des résidences secondaires — s’animent selon les saisons. En hiver, le hameau est très calme. En été, il retrouve un peu de vie, grâce aux propriétaires qui viennent y chercher la tranquillité, la possibilité de faire de belles randonnées, et le plaisir de moments partagés entre voisins.