Reynès

Un tout petit village qui parait bien plus grand qu'il n'est

Reynès est un tout petit village à l'entrée de la vallée du Vallespir, entre Céret et Amélie-les-Bains. Il est surtout connu car on traverse un de ses hameaux quand on monte dans la vallée, mais ce n'est pas le village lui-même qui est là, c'est juste « Le pont de Reynès ». On y traverse aussi, d'ailleurs, « La Forge » et une partie de « La Cabanasse » est installée sur le territoire de Reynès, ce qui fait trois hameaux disposés le long de la Nationale. Mais de Reynès-village, très peu de personnes le connaissent. Et par la force des choses ! Il faut monter plusieurs kilomètres par une petite départementale sinueuse pour arriver dans ce qu'il faut bien appeler un micro-village, c'est-à-dire que l'on arrive sur une zone accueillant une (très jolie) église, une mairie, une salle communale, le monument aux morts et le cimetière. Quelques maisons s'agglutinent le long d'une rue qui part de l'église, et on devine plus qu'on ne voit, au-dessus de la mairie, des maisons dans l'ancien château qui se trouve au sommet d'un rocher. Mis à part ça... on voit de la route quelques maisons éparpillées sur le territoire, mais somme toutes assez peu, sauf dans une sorte de zone forestière qui a l'air particulièrement agréable à vivre, plutôt vers le bas de la route.


Vie économique, commerces

On l'a compris, Reynès est un tout petit village à l'activité commerciale et économique restreinte et concentrée sur les hameaux le long de la Nationale. C'est là en effet que l'on trouve les commerces de bouche comme une boulangerie, une boucherie. Cet emplacement permet aux automobilistes de pouvoir s'arrêter facilement dans les magasins de Reynès, sans avoir à quitter la Nationale. Mais cette impression de peu d'activité est fausse. Reynès, un peu curieusement, est un village aux nombreux commerces et services. On y trouve des services à la personne, dont des professionnels de la santé, du débroussaillage, des services informatiques, des coiffeurs, des magasins de vêtements, etc. Quelques entreprises se sont installées à Reynès, comme un transporteur, une entreprise du BTP, l'agriculture et l'élevage ne sont pas en reste. Certains agriculteurs vendent leurs produits dans des boutiques de la ville, et on compte même un apiculteur parmi les éleveurs. Il faut aussi citer des services comme des auto-écoles, des garagistes, des graphistes, et même un artiste-peintre et un pisciniste, autant dire que ce ne sont pas les offres qui manquent, à Reynès. Et tout ça pour un aussi petit village.

Évidemment, tous ces commerces et entreprises sont éparpillés dans les différents hameaux du village. D'ailleurs, c'est une caractéristique de l'urbanisme de ce territoire, avec un centre tout petit comme dit plus haut, quelques hameaux le long de la Nationale et d'autres hameaux sur les hauteurs. Soit la fameuse zone forestière, aux maisons isolées pour une population que l'on sent plus aisée, soit au nord de la Nationale, à Saint-Paul ou Claire Fontaine, curieux hameau à flanc de coteau. Le territoire de Reynès est particulièrement grand, il s'étale sur toute une vaste zone inhabitée du sud des Aspres.


Vie sociale

On s'en étonne toujours, mais il y a vraiment un écart entre la population de Reynès et le nombre d'associations de la ville. On ne s'attend vraiment pas à en trouver autant, et c'est bien la preuve que la vie sociale, ici, est forte, voire intense. Les clubs sont beaucoup orientés vers le social (aide aux personnes âgées, activités pour les enfants), vers les traditions catalanes, et vers le sport (judo, foot, danse, yoga, etc.). On y trouve également des loisirs créatifs ou activités manuelles diverses.


Équipements

La mairie est richement dotée d'équipements en accord avec la population, voire même plus. On trouve à Reynès une bibliothèque, plusieurs salles polyvalentes pouvant être louées, un city park, un parcours de santé, et même un théâtre de verdure ! Par contre, elle ne dispose pas vraiment d'équipements pour la pratique du sport : pas de terrain de rugby, ni de foot, ni même de tennis. Il n'y a que le city stade et le parcours de santé, ce qui est déjà pas mal.

Concernant la petite enfance, Reynès propose une MAM privée (Maison d'Assistantes maternelles), une école maternelle, une école primaire et un service de garderie.


Patrimoine, curiosités à voir sur place


Chapelle Saint-Paul-dels-Enamorats

Chapelle Saint-Paul-dels-Enamorats

Chapelle Saint-Paul-dels-Enamorats

Saint-Paul-dels-Enamorats est un ancien ermitage des environs de Reynès. Cité pour la première fois en 1147 sous le nom de loco vocato a sant Paul (lieu voué à Saint Paul), on le retrouve seulement cinq siècles plus tard, en 1628, sous celui de Sant Pau y lo vilar (Saint Paul et le village). Cette dénomination laisse penser qu'il s'agissait d'un groupe d'habitations, une sorte de petit village indépendant de Reynès.

À partir du XVIIe siècle, l'essor de la pratique érémitique permit à l'un d'entre eux de s'installer dans la chapelle Saint-Paul. Lui et ses successeurs y resteront jusqu'à la Révolution française, qui en provoquera la fermeture.

La chapelle Saint-Paul est mentionnée en 1146 avec trois bordes. Au XVe siècle, la seigneurie de Saint-Paul échoit à la famille de Rocaberti. La chapelle des "Enamorats" (des amoureux) a une fête patronale le 25 janvier. Elle est également nommée populairement "Saint-Paul de les Botifarres", car cette période correspond à la tradition du sacrifice du cochon. L'ancien cimetière abrite de vieux oliviers. La chapelle elle-même est composée de trois bâtiments : la chapelle primitive, du Xe siècle, modifiée au XIIe avec l'agrandissement de la nef vers le nord et la construction d'un nouveau chœur, d'une sacristie et de deux transepts. Un campanile et sa cloche surmontent l'entrée. À l'Est se trouve un ermitage, et la présence d'un ermite témoigne de la vitalité du pèlerinage.

Elle possède peu de mobilier : un buste reliquaire de Saint Paul, un maître-autel du XVIIIe siècle et un bénitier en pierre. À la Révolution, la chapelle fut achetée par la famille Falguère-Xiffre jusqu'à ce que la toiture s'effondre. Suite à ce délabrement, les propriétaires la cédèrent à la commune, qui entreprit des travaux en 1985.

Saint-Paul-dels-Enamorats a été restauré pour la dernière fois en 1987.


Le Vila de Reynès

Le Vila de Reynès

Le Vila de Reynès

Reynès dispose de nombreux hameaux, la plupart situés le long de la route remontant la vallée du Tech. Le Vila de Reynès en est un. Il est plutôt simple : quelques maisons de lotissement bien alignées, et tout au fond, une belle chapelle romane se dresse fièrement. Mis à part cela, rien de particulier ne ressort dans ce lieu, qui doit être agréable à vivre, mais reste relativement isolé.

En savoir plus sur le Vila de Reynès.


Les chapelles de Reynès

Qui dit nombreux hameaux, dit nombreuses chapelles. À l'époque médiévale, un hameau ne pouvait se construire qu'autour d'un centre religieux, avec des chapelles dépendantes de la paroisse. Ainsi, le Vilar, situé de l'autre côté du Tech à l'ouest, possède une chapelle dédiée à Notre-Dame. À l'est se trouve la chapelle Saint-Paul, du XVIIe siècle. Il y a également la chapelle Saint-Vincent, du XVIIIe siècle, également appelée Notre-Dame des Neiges, située aux pieds du château de Reynès.


Histoire

Préhistoire

Le village de Reynès a une origine préhistorique avérée : de nombreux vestiges de cette époque ont été retrouvés au lieu-dit "Cova de la Dona". Ces vestiges datent d'une période relativement récente, entre -5000 et -2000 avant notre ère. Parmi eux, des fragments de poteries, une petite hache en pierre verte polie, des éléments de colliers et un poinçon en os poli.

Vers -1000, c’est l’époque de la civilisation mégalithique. Cette période fut également faste pour le territoire de la commune, puisqu'il subsiste encore de nos jours un dolmen. Au lieu-dit Camp d'en Seris, on a également retrouvé quelques vestiges du Néolithique tardif.


Antiquité

Durant l'époque romaine, le territoire de Reynès était traversé par la Via Vallespiriana, une voie de communication reliant la plaine à la station thermale d'Acquae Calidae (Arles). On dispose de peu de traces de cette époque, et quasiment aucune de celle qui suivit, lors des invasions barbares. Nous retrouvons donc les premiers Carolingiens vers l'an 800.


Époque féodale

C’est à l’époque carolingienne que les premières traces d’activité du village apparaissent. En 988, on trouve la première mention dans un acte de donation d'une vigne au monastère d'Arles. Comme bon nombre de villages, Reynès fut fortifié et protégé par un château construit au XIe siècle, aujourd’hui disparu. Bien qu’on ignore sa date précise de fondation, certains indices historiques éclairent son histoire. La première mention du château figure dans une charte datée entre 1088 et 1203, qui cite également le seigneur local "Petrus de Reiner".

À partir de 1111, le comté de Besalú fut intégré au comté de Barcelone (celui du Roussillon le sera en 1172, et celui de Cerdagne en 1177), entraînant un développement de Reynès durant le XIIe siècle, grâce à une relative période de paix. La population croît, multipliant les métairies sur les collines environnantes. La vigne et les oliviers sont les deux principales cultures, mais de nombreux champs produisaient également du blé. Pour le traitement, des moulins à eau furent construits le long du Tech.

Une mention plus précise du château apparaît en 1267 dans le testament de Guillem-Hug de Serrallonga qui, avant de partir en croisade, lègue à son épouse Gueralda le droit de jouissance du château de Reynès. Vers 1312, le château passe de la famille Serrallonga à celle des Rocaberti : Béatrix de Serrallonga hérite de son frère et, mariée à Dalmau VII, vicomte de Rocaberti et d'Urgell, le château intègre ainsi le patrimoine d'une des familles les plus influentes de l'Ampurdan.

Dans la première moitié du XIVe siècle, une période de crise débute, marquée par de mauvaises récoltes, des famines et des épidémies de peste. La population diminue, et beaucoup de mas sont abandonnés. À la fin du Moyen Âge, il ne restait plus que 14 mas sur les 70 que comptait la commune deux siècles plus tôt.

Reynès voit sa population croître à nouveau au XVIe siècle, notamment grâce à l’installation de Français traversant la frontière.

La seigneurie de Reynès était probablement tenue par une famille « historique », mais les traces font défaut, du moins jusqu’en 1600, où l’on retrouve un certain Alexis d'Albert qui accorde la construction d’une forge.


Traité des Pyrénées

À partir de 1630 commence la guerre de Trente Ans. Les Français s’opposent au roi d'Aragon pour des raisons purement politiques. La population locale est hostile à la France, mais c’est pourtant elle qui récupère les anciens comtés lors de la signature du traité des Pyrénées, en 1659.

En 1674, Louis XIV impose la gabelle, l’impôt sur le sel, aux comtés du Roussillon et de la Cerdagne. Très demandeurs de sel pour la chasse (le sel servant à conserver la viande), les habitants du Vallespir entrent en rébellion. Ce conflit entraîne une baisse démographique, due d’une part à un manque de naissances car les hommes étaient dans le maquis, et d’autre part au nombre de morts dans ce combat.

En 1702, un notaire de Céret tente, sans succès, de rédiger en français un inventaire des propriétés à Reynès. Malgré les progrès du français administratif au XVIIIe siècle, le catalan restera la langue écrite pour l’usage privé jusqu’au début du XIXe siècle.


Époque moderne

La commune de Reynès est officiellement déclarée à la Révolution française. Dès 1793, la guerre entre la France et l’Espagne fait baisser la population du village. Les habitants étaient plutôt favorables aux Espagnols, par réaction anti-française plus que par idéologie, puisque les deux camps avaient tenté d’effacer la spécificité catalane.

À la fin du XIXe siècle arrive le train dans le Vallespir. Bien plus qu’un simple moyen de locomotion, comme aujourd’hui, le train était alors un véritable lien entre la ville principale, Perpignan, et les villages de la vallée. À Reynès, fut construit le Pont Neuf, de type Eiffel, en 1883. Il servit jusqu’en 1965, année de l’arrêt d’exploitation de la ligne. Depuis peu, il est réservé aux cyclistes et piétons. Il est surmonté des vestiges de voies ferrées, marquées par des traces de balles datant de la Seconde Guerre mondiale.

En montant vers le château, à mi-chemin, on peut observer au sol les vestiges d’un bâtiment partiellement creusé dans la roche. Il s’agit probablement des ruines de l’église Saint-Vincent, mentionnée pour la première fois en 1027 dans un acte de donation. Elle fut abandonnée après la construction de l’église actuelle, érigée entre 1698 et 1712. Les bases des murailles du château entourent le sommet du promontoire, où l’on devine les fondations d’une tour côté nord. Des fouilles archéologiques réalisées en 2018 ont montré que cette base de tour est plus ancienne que les remparts eux-mêmes. Les recherches révèlent également que le château semble avoir été abandonné entre la fin du XVIe et le début du XVIIe siècle.



Informations techniques

Nom Reynès Nom catalan Reyners ou Reiners Code commune 66160
Canton Le Canigou Arrondissement Céret EPCI CC du Vallespir
Région Vallespir Altitude 1440 m Coord. GPS 42.475226 Est / 2.708414 Nord
Superficie 28 km2 Population 1244 h. Code postal 66400
Gentillé Reynésiens, Reynésiennes


Situation et accès

Reynès, c'est une multitude de lieux-dits : le village proprement dit, ainsi que plusieurs hameaux tels que le Pont de Reynès, le Vilar (situé de l'autre côté du Tech, à l'ouest, avec la chapelle Notre-Dame comme centre cultuel), San Pau (qui possède une chapelle du XVIIe siècle, également de l'autre côté du pont, mais à l'est cette fois), la Cabanassa (en face de San Pau, le long de la route), la Farga ("la forge", plus à l'ouest, également le long de la route), et le Vert-Vallon, avant d'arriver à Reynès en venant de Perpignan.

Le Pont Neuf, de type Eiffel, a permis le passage des trains entre 1883 et 1965. Reynès abrite également la chapelle Saint-Vincent, datant du XVIIIe siècle et aussi appelée Notre-Dame-des-Neiges, située au pied du château de Reynès.



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