Situé à 204 m d'altitude, l'ermitage St Luc de Puigrodon est un édifice religieux dont la première trace remonte à 1031, sous le nom d'Ecclesia de Podio Rotundo.
Cette chapelle avait pour vocation de fédérer autour d'un lieu religieux les familles vivant dans les environs de Passa. Son histoire ancienne est relativement obscure, mais elle réapparaît en 1368 sous son nom chrétien : Capela de Sent Luc de Pug Redon.
Progressivement, elle fut délaissée au profit de l'église de Passa, plus importante, et n'était utilisée que de manière occasionnelle.
Au XVIIe siècle débute la grande période de l'érémitisme. Les anciens ermites, recherchant la communion avec Dieu dans l'isolement, furent remplacés par des ermites séculiers plus présents dans la société catalane. Ces derniers jouaient un rôle important, représentant sagesse et bon sens, et les habitants des environs n'hésitaient pas à venir demander conseil. Cela explique l'apparition de nombreux ermitages, souvent situés dans des lieux accessibles.
Ces ermitages étaient souvent installés dans d'anciennes églises abandonnées, remises en état et complétées par des bâtiments pour l'ermite, comme ce fut le cas pour St Luc de Puigrodon.
Cette situation perdura jusqu'à la Révolution française, qui fit voter une loi imposant la fermeture des lieux de culte ne servant pas de paroisse. Les ermitages furent donc fermés, et les derniers ermites se dispersèrent dans la société civile.
Mais l'ermitage ne disparut pas totalement. En 1794, lors de la guerre franco-espagnole, il fut saccagé et abandonné. Un état des lieux de 1826 montre qu'il était en ruines. Restauré en 1842, le logement de l'ermite était néanmoins encore en mauvais état en 1930. Dix-huit ans plus tard, l'ensemble de l'édifice fut à nouveau restauré, et la chapelle fut parachevée par un bénédictin.