Parmi les stations de ski des Pyrénées-Orientales, on trouve Pyrénées 2000, la station de la ville de Bolquère, qui, contrairement à ses consœurs, n’a pas jugé utile d’accoler son nom à celui de la station. Un nom de station d’ailleurs un peu désuet. Pourtant, Pyrénées 2000 est une belle surprise : une jolie station, avec certaines des pistes les plus difficiles du département, qui ravira les skieurs les plus chevronnés sans négliger ceux au niveau plus modeste. Depuis que la station est reliée à celle de Font-Romeu, le domaine est idéal : Font-Romeu offre un très grand nombre de pistes pour débutants.

Cependant, si Font-Romeu est une station animée du fait de sa localisation en ville, Pyrénées 2000 est nettement plus calme. Les installations d’après-ski y sont bonnes, intéressantes et modernes, mais ce n’est pas ici que l’on trouve la plus belle ambiance festive du département. La station se veut davantage fonctionnelle que conviviale.

La station de Pyrénées 2000 représente environ 25 % de l’ensemble Font-Romeu / Pyrénées 2000. Les deux stations, liées depuis 1992, partagent un destin commun. On passe de l’une à l’autre à ski grâce à un plateau enneigé qui fait la jonction. Bien située dans les Pyrénées, Pyrénées 2000 a su limiter les effets de l’urbanisation galopante en orientant ses nouvelles constructions vers une architecture plus traditionnelle. Peu étendue, elle dispose néanmoins de bons équipements.

En savoir plus sur la station de Font-Romeu.

Le bas des pistes

Voici ci-dessous le plan des pistes de la station dans son ensemble.

À Pyrénées 2000, il n’y a qu’un seul point de départ (contrairement aux Angles, par exemple, qui en comptent trois). C’est à cet endroit que se trouvent le parking, les commerces et les restaurants. C’est également là que sont situés l’école de ski et le point de ralliement de tous les skieurs. Vous y trouverez aussi les guichets pour acheter votre forfait, l’office du tourisme, ainsi qu’un poste de secours.

Le matin et le soir, en haute saison, cet endroit est le plus animé de la station : un perpétuel brouhaha y règne, qui donne envie de calme, surtout après une journée de ski intensive. Attention toutefois : la route passe juste à côté. Même si les voitures roulent au pas, restez vigilant, notamment avec de jeunes enfants.

Les pistes

Pyrénées 2000 et Font-Romeu possède ensemble 9 pistes vertes, 9 bleues, 8 rouges et 8 noires pour 54 Kms de piste, ce qui fait quand même pas mal pour la région. Elle dispose de 1 télécabine, 7 télésièges et 15 téléskis.

En se concentrant sur Pyrénées 2000, voici le détail des pistes, en partant du point de départ.

Bois joli (baby)

Il s'agit de la seule piste « baby » de Pyrénées 2000. Une « baby », c’est une piste pour débutants complets : une verte, courte, peu pentue et isolée pour limiter les risques d’accident. Elle mesure 400 mètres de long, mais semble plus courte, car le téléski ne monte pas jusqu’au sommet, et la piste se prolonge dans une zone plus large difficilement praticable en raison de l’affluence. En réalité, seuls environ 200 mètres sont réellement exploitables pour apprendre à skier.

Bien sûr, en haute saison, la piste est très fréquentée (puisqu’elle est la seule de ce niveau), et il peut y avoir un peu d’attente pour utiliser le téléski — unique et volontairement lent, pour s’adapter aux débutants. Le personnel y est en général très sympathique ; il faut dire que le poste demande beaucoup de patience, tant les chutes sont fréquentes sur le parcours !

À noter : le bas de la piste est réservé à la luge. Pensez à vous renseigner avant de l’utiliser, car la réglementation peut varier d’une année à l’autre.

Les gentianes (Rouge)

C’est la piste emblématique de Pyrénées 2000, la plus visible de la station. Elle ne mérite pas tout à fait son classement : autrefois déclassée en bleue, elle a été reclassée en rouge pour des raisons essentiellement commerciales. Très large, avec une pente régulière et modérée, elle n’est pas particulièrement difficile à descendre.

Elle devient plus intéressante en fin de journée, à condition qu’il ne fasse pas trop chaud. À ce moment-là, la piste a perdu son damage et présente de petites bosses peu marquées, ce qui la rend plus ludique — selon les goûts, bien sûr. En revanche, par temps chaud, surtout en plein soleil, la neige fond rapidement et devient molle : une neige dite "soupe". Dans ces conditions, prudence : la piste peut devenir traîtresse, car elle semble facile mais peut piéger les skis dans une sorte de boue blanche collante, particulièrement dangereuse à grande vitesse.

Les Gentianes est aussi une piste idéale pour les spectateurs : elle permet aux visiteurs de voir les skieurs sur toute sa longueur, ce qui est rare. C’est très pratique, notamment pour les familles où les enfants souhaitent montrer leurs progrès à leurs proches. Et comme la piste est accessible, beaucoup ont l’impression d’avoir atteint le niveau "piste rouge", ce qui peut parfois créer une fausse confiance…

Cette piste est desservie par deux téléskis : La Soulane et le Serrat de l’Ours. Cela peut sembler beaucoup, mais ces remontées alimentent également les pistes de la Ski-Bob et des Colchiques. Pour les curieux : une "soulane" désigne, en montagne, une zone relativement plate, souvent utilisée pour l’agriculture ou le pâturage ; un "serrat" est une crête ou une montagne allongée, typique de la région.

Les colchiques (Bleue)

Il s’agit d’une belle piste bleue, longue, large, et sans véritable piège. Elle fait suite à la piste bleue « Primevère », au point qu’on distingue à peine la transition entre les deux.

Il existe trois façons de remonter sur la Colchique :

• Par le téléski dédié « Colchiques », qui monte jusqu’à son sommet — lequel correspond en réalité au bas de la Primevère, ce qui donne l’impression de s’arrêter en milieu de pente ;
• Par le téléski « La Soulane » : en contournant le sommet, on arrive en haut de la Colchique ;
• En empruntant la Primevère, qui précède naturellement la Colchique.

À noter que le téléski effectue un virage, ce qui est suffisamment rare pour être mentionné.

Prudence en fin de journée : à l’heure de fermeture de la station, cette piste devient très encombrée, car elle concentre une grande partie du flux des skieurs redescendant vers le bas. Il n’est pas rare d’y croiser des skieurs agacés par les débutants, qui ont parfois du mal à s’arrêter en bord de piste. Mais entre la foule et ceux qui déboulent à toute vitesse… ce n’est pas si simple !

La ski-bob

La Ski-Bob est une piste souvent utilisée pour les entraînements, ce qui signifie qu’elle est fréquemment fermée. Si vous la trouvez ouverte, profitez-en : elle ne le restera peut-être pas toute la journée.

Ce n’est cependant pas la piste la plus intéressante de la station. Elle est relativement courte et croise une piste de liaison qui ramène le flux de la Colchique vers les Gentianes — prudence à cet endroit, donc. Elle rejoint ensuite directement la Colchique, ce qui la raccourcit encore davantage.

Elle présente tout de même un avantage : elle n’est pas totalement exposée au soleil. Ainsi, lorsqu’il fait très chaud, elle reste praticable plus longtemps que d’autres pistes du domaine.

La Primevère

Il s’agit de la première partie de la grande descente de Pyrénées 2000, celle qui part du sommet de la station et rejoint les pieds des pistes. Elle se prolonge naturellement par la Colchique, à tel point qu’on ne perçoit presque pas la transition entre les deux.

Contrairement à la Colchique, cette piste n’est pas particulièrement large : elle offre une largeur standard, suffisante pour enchaîner de jolis virages sans excès. Elle alterne des pentes marquées et des zones plus douces, sans présenter de difficulté majeure. Le seul point à surveiller est le croisement avec la Bouton d’Or, la piste noire de Pyrénées 2000. Cela pourrait sembler intimidant, mais en réalité, le haut de cette noire est une zone large et calme. D’ailleurs, de nombreux skieurs ne se rendent même pas compte qu’ils sont brièvement passés sur une piste noire !

Plus bas, le skieur a le choix : continuer sur la Primevère ou bifurquer à gauche vers la Bouton d’Or. Attention pour les débutants : si vous voulez simplement jeter un œil, ne descendez pas trop ! Le bas du "mur" de la noire n’est pas visible depuis le haut, et si vous descendez trop, vous devrez soit déchausser pour remonter, soit vous engager sur une descente que vous ne maîtrisez peut-être pas.

Pour accéder à la Primevère, une seule option : emprunter le télésiège du Belvédère. Il part depuis le bas de la station et vous emmène jusqu’au sommet du domaine de Pyrénées 2000, dans la zone d’interconnexion. De là, plusieurs choix s’offrent à vous : descendre par la Primevère, emprunter les pistes noires de Font-Romeu (qui partent vers le nord), ou prendre les téléskis qui remontent vers le domaine skiable de Font-Romeu.

La Perce-Neige (Rouge)

La Perce-Neige — comme les autres pistes de Pyrénées 2000, elle porte le nom d’une fleur — est une piste rouge assez longue et intéressante. Elle longe la Bouton d’Or (la seule piste noire de la station), mais avec une pente plus douce. Son départ se situe à la jonction des deux grandes pistes bleues, donc bien plus bas que celui de la noire. Elle rejoint néanmoins le même point d’arrivée : le Pla des Aveillans, une zone de randonnée très prisée en été dans cette région.

De là, vous pourrez emprunter le télésiège TSF Nord, qui vous remonte presque jusqu’au sommet de la montagne, juste en dessous de la zone d’interconnexion.

Ce télésiège à deux places est un ancien modèle, non débrayable et assez rapide. Attention au départ : l’embarquement peut surprendre. La montée, quant à elle, est impressionnante. On survole une vallée profonde avec un fort dénivelé en très peu de distance. L’arrivée, en revanche, est calme et bien maîtrisée.

La Bouton d'or

Jumelle de la Perce-Neige, mais partant de bien plus haut, la Bouton d’Or est la seule piste noire de Pyrénées 2000. Elle démarre le long de la Primevère, légèrement en contrebas de la zone d’interconnexion. Son départ est large, et la pente est progressive. C’est justement ce qui peut piéger les skieurs : on se laisse facilement glisser sans se rendre compte que l’on s’engage sur un terrain plus engagé. On cherche naturellement à apercevoir le fond de la piste, mais celle-ci commence par un mur. Il faut s’avancer pour le voir… et une fois lancé, il est souvent trop tard pour remonter vers la piste bleue. Prudence donc, surtout pour les hésitants ou les débutants curieux.

Le mur en question est le cœur de cette piste. Raide et impressionnant, il mesure un peu moins de 100 mètres de long. C’est suffisant pour offrir des sensations fortes — ou de belles frayeurs ! Son exposition nord-est le rend souvent verglacé ou dur, surtout en conditions froides. Le reste de la piste est beaucoup plus simple : d’un niveau bleu, voire rouge sur une courte portion. Clairement, cette piste vaut surtout pour son mur, et non pour sa difficulté continue.

Une fois en bas, vous n’aurez pas d’autre choix que de reprendre le télésiège TSF Nord pour remonter. Ce télésiège, bien que vieillissant, reste rapide et efficace.

L'école de ski

Il est difficile de donner un avis tranché sur une école de ski sans l’avoir expérimentée soi-même — que ce soit en tant que moniteur, élève ou parent. Pour ma part, j’ai fréquenté cette école en tant que parent d’enfants de 3 et 5 ans, et à cette place, tout m’a semblé très satisfaisant.

Les enfants paraissaient s’amuser, même si, à cet âge-là, il est parfois difficile de savoir s’ils prennent réellement plaisir à l’activité. Les équipements m’ont semblé tout à fait adaptés au travail accompli par les moniteurs. Nous avons été tenus informés des progrès réalisés, des événements à venir, et nous avons pu assister au passage des différents niveaux propres à cette tranche d’âge (Piou-Piou, Ourson, Flocon).

Il n’y a pas grand-chose à redire sur cette école : elle semble répondre pleinement aux attentes, du moins en ce qui concerne l’encadrement des jeunes enfants.

Les loisirs après-ski

Pyrénées 2000 n’est pas la station de sports d’hiver la plus animée du département, mais elle est tout à fait à la hauteur des espérances. En plus des quelques bars et restaurants qui apportent naturellement de la vie au secteur, vous disposez d’un bowling et, surtout, du Termanal des Loisirs. Il s’agit d’une zone regroupant divers équipements sportifs : un terrain de football, des terrains de street hockey, un mur d’escalade, des tables de ping-pong, des courts de tennis (indoor et outdoor), et bien plus encore. Tout cela est accessible sur réservation et moyennant une participation financière modique.

Ceux qui ne skient pas et ont de jeunes enfants peuvent les emmener au lac du Ticou, très joli, ou au parc Lapon : un parc animalier qui héberge les rennes du Père Noël (oui, c’est vrai !) ainsi qu’un grand nombre d’autres animaux que l’on peut caresser. Il est même possible d’entrer dans certains enclos pour vivre une expérience encore plus immersive. À noter également qu’il est possible, pour les enfants, de donner le biberon aux chevreaux — et cela sans supplément : il suffit d’être présent à l’heure de la tétée, car les chevreaux ne vous attendront pas !

Une autre excellente solution pour permettre aux enfants de se défouler à Pyrénées 2000 est le parc de plein air. Situé à deux pas du bas des pistes, juste derrière les grands immeubles, ce pré clôturé de 100 mètres sur 50 est entouré d’une barrière en bois. La municipalité y a installé divers jeux pour les enfants : toboggans, tourniquets, parcours d’agilité, sièges mobiles, toiles d’araignée (structures en câbles entrecroisés), et même une tyrolienne !