Histoire
Lors de la conquête de la Septimanie par les sarrasins, le Roussillon s'est dépeuplé rapidement. Si bien que 80 ans plus tard, une fois ces mêmes
sarrasins repoussés de l'autre côté des Pyrénées la vallée du Tech était complètement désertifiée. Or les carolingiens avaient la ferme intention de
repeupler le secteur. Une fois la région pacifiée, ils firent édifier des abbayes durant les IXe et Xe siècle, ces abbayes construisant des sanctuaires
dans des endroits reculés. Les pionniers firent alors leur apparition dans ses régions isolées, et c'est ainsi que fut créé la "Villa Mirales" dont on
a une première trace en 936.
Cette villa avait pour lieu de culte une petite chapelle, on pourrait presque dire un gros oratoire, bâtie sur les restes d'un lieu de culte païen.
Le 11 des calendes de décembre 987 Oliba Cabreta, comte de Besalu donne à St Pierre de Camprodon
un alleu qu'il avait créé dans la villa de Miralles, cette villa était limité par le territoire de
Serralongue (qui possédait à l'époque Lamanère), la villa d'Avellanadell, la paroisse de
Rocabruna et la ville de Pratos (Prats).
En 1218 Jacques, roi d'Aragon confirme au monastère de Camprodon la donation faite par son père des villas de Miralles et d'Avellanadell. Le 4 des
ides de juillet 1255 Gui, abbé de St Pierre de Camprodon accorde à Bernard Rocha, de Miralles, paroisse de Sainte Juste et Sainte Ruffine (Prats),
diocèse d'Elne, une pièce de terre en nature de devèze au lieu-dit les combes de Miralles. Le 11 des calendes d'août 1263 Guillaume Hugues seigneur de
Cabrenc et de Serralongue met fin à un différend qui opposait Mathieu, abbé de Camprodon, à Arnaud,
batlle de Miralles. Il est stipulé entre autres que les hommes, femmes et les enfants nés ou à naître à Miralles appartiendront comme hommes propres à
l'abbaye de Camprodon. En vertu du droit "d'alberge", le batlle qui représente le seigneur sera logé chez le vassal.
En 1322 le batlle royal de Prats conteste à l'abbé de Camprodon la batllie de Miralles. Une sentence rendue le 3 des ides
de mai de la même année donna raison à l'abbé. Le 11 des calendes de septembre 1322 Raymond de Miralles, battle de la villa qui porte son nom confesse
qu'il est homme propre du monastère de Camprodon et de Raymond, son abbé, en raison du manse et de la batllie qu'il possède à Miralles, en fief à l'abbaye
de Camprodon. En conséquence il lui prête foi et hommage. Le 20 juin 1392, on a un document prouvant une perte de la main-mise de l'abbaye de Camprodon
: Pierre Donat mandaté par Yolande, reine d'Aragon, fait une donation au curé de Miralles sans que l'abbé soit concerné. De cette époque, on sait que
l'abbé de Camprodon n'avait plus qu'un pouvoir : nommer les curés de la chapelle primitive "Ste Marie de Corallo".
Le 2 février 1428 un tremblement de terre ravagea le village. Un énorme éboulis emporta les maisons, éboulis dont on voit encore les traces de nos
jours et qui laissent passer de temps à autres des vestiges d'habitations. Toujours est-il qu'il n'y a plus aucun document mentionnant un battle à
Miralles et seules quelques maisons restèrent habités jusqu'au XVIIIe siècle. Le village s'est donc éteint au cours du XVIIIe siècle.
Mais une légende raconte que la statue de la vierge de l'antique chapelle fut retrouvé intacte des années plus tard, ce qui engendra une dévotion à
la Sainte Vierge. Un sanctuaire fut édifié sur les ruines de la chapelle primitive et se fut le début de l'histoire de Notre Dame du Coral.