Histoire
Le territoire de Planèzes ne conserve aucune trace tangible de la période préhistorique. Nul doute toutefois qu’à l’ère mégalithique (vers -2500 / -2200), les collines du Fenouillèdes furent occupées, comme en témoignent les nombreux dolmens que l’on trouve dans la région. Malheureusement, aucun de ces monuments ne se situe sur le territoire de la commune.
Par la suite, les Celtes envahirent la région vers -500, puis les Romains en -121. Si les premiers n’ont laissé aucune trace identifiable — ce qui est fréquent —, les seconds ont réalisé de grands travaux dont beaucoup subsistent encore aujourd’hui. Mais là encore, Planèzes semble avoir été épargné. Ni les Wisigoths (412), ni les Sarrasins (739) ne laissèrent davantage de traces sur ce territoire. Il faudra attendre l’arrivée des Carolingiens (à partir de 811) pour voir s’amorcer véritablement l’histoire du village tel que nous le connaissons.
La première mention de Planèzes remonte à 1119, dans un document faisant référence à l’église Saint-Pierre. Le village, sans doute fondé auparavant, daterait donc du XIe siècle, comme beaucoup d’autres dans la région. Il s’agissait d’une possession de l’abbaye de Lagrasse, aujourd’hui située dans l’Aude, qui détenait par ailleurs plusieurs églises en Fenouillèdes.
Saint-Pierre est désormais une chapelle située à l’extérieur du village, sur la route de Latour-de-France. De style roman, elle fut construite en plusieurs phases, comme en témoigne sa voûte. Face à la croissance démographique du village, les autorités décidèrent, au XIXe siècle, de construire une seconde église, légèrement plus grande, dans le centre du village actuel.
Comme dans tout le Fenouillèdes, l’année 1258 marque un tournant historique pour Planèzes. Cette année-là, à la suite de la croisade contre les Cathares, le roi Jacques Ier le Conquérant fut contraint de reconnaître une frontière avec la France. Cette limite, matérialisée notamment par la « Roque d’En Talou », rattacha le Fenouillèdes au royaume de France, séparant la région de la Catalogne jusqu’en 1659, date à laquelle le traité des Pyrénées réintégra le Roussillon à la France.
Au XXe siècle, le village évolue encore. Après la construction de la nouvelle église au siècle précédent, les élus décident d’ériger un clocher civil. Cet ouvrage, curieux et aérien, au style atypique, fait désormais pleinement partie de l’histoire de Planèzes.