Le village antique de Séquere se repose à 670 mètres d’altitude, sur le granit du plateau éponyme, offrant des panoramas saisissants. À l’ouest, il surplombe la vallée du col des Auzines, avec une vue jusqu'aux confins de l'Aude, où le majestueux Bugarach se dresse en toile de fond. À l’est, les contours de Força Real se dessinent, avec la mer étincelante en perspective. Vers le sud, le Canigou s’élève fièrement, observable dans toute sa splendeur.
De ce passé, seules subsistent les ruines de la chapelle romane dédiée à Saint Vincent, la bergerie (probablement l'ancien presbytère) et le "château", une ferme fortifiée. Au sud de ces vestiges, des murs et fondations témoignent d’une histoire érodée par le temps.
La chapelle, avec sa nef unique orientée est-ouest, mesure 18,2 mètres de long sur 7,2 mètres de large. Sa partie ouest se distingue par une tribune, jadis accessible par un escalier dont l’entrée se trouvait côté sud. Les caractéristiques architecturales — plan, structure, ouvertures, décors polychromes — suggèrent une origine romane datant du XIIe siècle, comme expliqué dans une conférence de Géraldine Mallet, professeur à l'Université de Montpellier, accessible ici (33 mn).
Jusqu’au XXe siècle, des statues étaient visibles, avant d’être déposées par les habitants de Trévillach au cimetière communal. Aujourd'hui disparues, elles restent témoins d'un passé révolu. Autrefois propriété privée, cette terre est désormais sous tutelle communale, confiée à une association par le biais d’un bail emphytéotique.
La bergerie, vraisemblablement l'ancien presbytère et située à proximité immédiate de la chapelle, s’étend sur 8 x 10 mètres sur deux niveaux. Actuellement en triste état, cette propriété privée servait autrefois de bergerie.
Le château, une structure parallélépipédique d'environ 13 mètres sur 20, haute de dix mètres, aurait été érigé à la fin du XIIe ou au début du XIIIe siècle. Deux étranges piliers, surnommés "les Demoiselles" par les habitants, émergent de ses entrailles, s’élevant à plus de 12 mètres. La toiture a disparu, ravagée par les flammes des grandes compagnies espagnoles au XIVe siècle, témoignant de son édification pour protéger le Conflent des invasions du Fenouillèdes.