Facebook Instagram X

Le château d'Opoul, dit "la Salveterra"




. Description      . Photos      . Situation et accès      . Histoire      . Voir aussi


Situation et accès

Salveterra signifie la terre qui sauve, c'est à dire la terre sur laquelle on est sauvé. Ce nom est significatif du désir de son concepteur d'accorder de grands privilèges à ceux qui accepteront d'y aller. Et il y avait de quoi hésiter... car la forteresse se trouve sur un plateau calcaire aride au Nord-Ouest d'Opoul.

Pour se rendre sur place il faut aller à Opoul, un village des Corbières tout au Nord du département des Pyrénées-Orientales. Une fois la-bas, suivez la route de Vingrau, il y a sr votre droite, après le village, une route qui part vers le château d'Opoul. C'est la même route qui mène à Périllos. Notez que cette route est très sinueuse, montez avec prudence et garez-vous sur le terre-plein, aux pieds du chateau.


Coordonnées GPS : 42.8758829500 N, 2.8615091980 E.


De quoi s'agit-il ?

Salveterra est une ancienne place-forte des Pyrénée-Orientales curieusement assez peu connue. On l'appelle habituellement "Château d'Opoul" car ce sont les ruines que l'on peut voir au-dessus du village, sur un plateau calcaire.

Il s'agit d'une ancienne citadelle importante. Elle occupait tout le plateau qui est de forme triangulaire, la pointe tournée au Nord. Les falaises mesurent entre 5 et 20 m de haut et sont difficilement escaladables, (du moins en armure !), elles ont toutefois été rehaussées sur tout le plateau d'un mur d'enceinte. Le château lui-même était au Sud, il en reste encore des pans de murs. Il était équipé de meurtrières et de mâchicoulis, dispositifs de défense classiques de l'époque. On accède aussi à une salle voûtée et ce qui semble être une partie de l'église castrale.

Le village s'étendait à l'intérieur des remparts, au Nord. Il existe toujours les citernes, qui sont deux vastes trous creusés à même la roche et maçonnées en voûte sur le dessus. L'énorme capacité de ces deux citernes donne une idée du fait que l'eau était probablement une denrée rare par ici, ce que confirme la géologie locale.

On peut trouver aussi un large fossé qui séparait le plateau en deux : D'un côté le château proprement dit, de l'autre le reste de la ville fortifiée, avec des défenses moindres. Il reste encore de nos jours une tour près du fossé.

Sinon depuis quelques années il y a des travaux de réhabilitation du château, en cours. Chaque année une campagne de reconstruction a lieu, remontant des murs ou des passages dans leurs états originaux. C'est un travail énorme, mais qui avance peu à peu et que l'on peu parfaitement identifier lorsqu'on est sur place, on voit bien que certaines constructions sont bien plus récentes que d'autres.


Visite

Ce site est libre d'accès, on peut y aller à volonté. Il est toutefois déconseillé de s'y rendre par grand vent, non seulement c'est désagréable, mais c'est en plus dangereux. Quand vous serez sur place suivez les flèches peintes, elles mènent au plateau en empruntant la piste montant en pente (relativement) douce. Les plus casse-cous escaladeront la falaise, il n'y a que quelques mètres facilement accessibles à mains nues.



Histoire

Au rattachement du Roussillon au royaume d'Aragon en 1172 la frontière est restée floue, bien que passant officiellement au Pas de Salses, elle passait effectivement plus au Nord, sur la ligne de crêtes des Corbières. Or il fallait faire face à l'expansion du royaume de France dans cette région. Jacques 1er le Conquérant décida donc de fortifier la frontière pour s' assurer la paix. Il vint à Perpignan pendant 8 mois (entre 1245 et 1246), le temps de diriger les opérations qui ont eu pour conséquences de faire construire des remparts à la plupart des villages du Roussillon (dont ceux de Perpignan), mais aussi de faire édifier des forteresses sur les Corbières. Le 15 mai 1246 il ordonne la construction d'une forteresse sur l'emplacement du château d'Opoul, sur le plateau rocheux dominant le village à 400 m d'altitude.

Qu'il soit connu de tous que nous, Jacques, par la grâce de Dieu roi d'Aragon pour l'honneur et l'utilité de tout le Roussillon, faisons construire une forteresse sur le podium appelé autrefois Castlart d'Oped, et nommé à présent Salveterra.

Cette forteresse faisait partie d'une ligne de défense qui s'est naturellement formée au traité de Corbeil (1258). Elle était composée au Sud de Força-Réal, du château de Tautavel, Salveterra et Salses et au Nord des forteresses royales françaises de Peypertuse, Quéribus et Aguilar.

La citadelle était une ville complète, avec tous les corps de métier représentés et capable d'être en autonomie presque parfaite. Pour attirer la population Jacques 1er donna aux habitants de nombreux privilèges, mais il fallut insister pour accueillir sur ce plateau aride les migrants. Il faut dire que les conditions de vie étaient dures, et la place rare.


Déclin

Bien que maintenant active, les conditions de vie sur le plateau ont dépeuplé la citadelle, mais assez lentement. Les habitants se sont tournés vers les villages environnants, eux aussi fortifiés. De plus la peste de 1348 fit des ravages. Au XVe siècle le village de la Salveterra fut peu à peu abandonné au profit d'Opoul. Il fut pris par Dalmau Descallar à la fin du XVIe siècle. En récompense, le roi lui donne la châtellenie de Puyvalador. Le château poursuivit son rôle de sentinelle jusqu'en 1639, année où elle tomba devant les troupes françaises de Louis XIII, et cela sans grande résistance. C'était le 10 juin.

Depuis le château n'a cessé de se dégrader, mais les restes sont à présent sous haute surveillance, le site étant devenu un lieu de promenade très apprécié des catalans.




Copyright 2013 - 2024 - Toute reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur. Ce site Internet est un site privé, non officiel, issu du travail de compilation des oeuvres de différents auteurs. Sauf mention contraire, les photos sont la propriété du webmaster. Toute utilisation des textes, photos ou autres éléments de ce site internet sont interdits sans accord du webmaster. Pour le contacter, utilisez le lien sur la page crédits. Sources documentaires : cliquez ici. Pour consulter la politique de confidentialité du site veuillez cliquer ici : Politique de confidentialité.

Autres sites Internet du même auteur dans d'autres domaines : Marguerite Duras, Merveilles du monde, Patrimoine rural du 66.