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Villeneuve des Escaldes




. Description      . Photos      . Situation et accès      . Histoire      . Etymologie

Villeneuve-des-Escaldes est un étrange lieu de montagne, un ancien village qui s'est peu développé mais qui était quand même, au XVIIIe siècle, assez peuplé. Trop petit, il fut intégré dans la commune d'Angoustrine qui prit alors le nom d'Angoustrine-Villeneuve-des-Escaldes.

Mais ce lieu était bien plus ancien : Les romains y étaient implantés, ils profitaient de la bonne qualité des eaux chaudes naturelles qui sortent de la montagne. Et la vocation thermale de Villeneuve a perduré au fil du temps puisque de nos jorus encore, deux établissements thermaux sont encore en service ici. Le village est aussi connu pour son église, une bel église cerdane solide, en granit.

La vie sur place semble assez agréable.


Photos


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Situation et accès

Villeneuve-des-Escaldes se trouve en Cerdagne, c'est un hameau qui appartient à la commune d'Angoustrine. D'ailleurs, son nom officiel est "Angoustrine-Villeneuve-des-Escaldes". Le hameau se trouve aà l'Ouest d'Angoustrine, le long de la route qui contourne l'enclave espagole de Llivia.

Carte des communes

Coordonnées GPS : 42.4876884800 N, 1.9525923260 E.


Histoire

L'origine préhistorique récent est avéré à Villeneuve. Durant le IIe millénaire avant JC, nous sommes pendant l'age du bronze. Les outils se précisent, notamment pour l'agriculture. Des haches et des poignards datant de cette époque ont été retrouvé à Villeneuve.

Au Ve siècle avant JC, les Keretanis occupaient la Cerdagne. Ceux-ci nous ont laissé de nombreuses traces de leurs présences, et à Villeneuve c'est au cœur même du village que l'on a retrouvé ces traces.


Le Village

Ceux sont les romains qui nous ont laissé le plus de traces antiques. Aux Escaldes se trouvent l'un des deux établissements thermaux qu'ils ont créé en Roussillon (l'autre est à Amélie les bains)

Mais la première trace écrite de Villeneuve date de 925. Il s'agit du testament de Miro II, comte de Cerdagne, dans lequel est stipulé que l'alleu de Vilanova est donné à sa fille. Ce document indique donc que cette ville était déjà présente des années auparavant, mais nous n'avons pas de traces de ce passé.

Durant les XIe et XIIe siècle, la seigneurie appartenait à la famille d'Urg. L'église St Assiscle de Villeneuve est citée pour la première fois en 1247, mais sa partie occidentale relève de l'art du XIIe siècle, prouvant qu'elle est plus ancienne que ça.

Le 16 mars 1247 le "Vilar Vilanova" fut vendu par la famille Urg à Arnault Mercader et Jean Clément, tout deux de Puigcerda. Plus d'un siècle plus tard, le 28 décembre 1373, la famille Clément vend aux consuls de Puigcerda la moitié du vilar.

En 1359 eu lieu un recensement des populations. Ce document, nommé Fogatge car il compte les feux (foyers) et pas les habitants, indique de Vilanova de Las Caldes e la perroquia possède 12 feux, soit 75 personnes à peu près. (Perroquia, c'est une paroisse)


Les bains des Escaldes

D'origine romaine, leur utilisation s'est arrêté à l'invasion wisigothique, ceux ci n'ayant pas les même habitude que leurs prédécesseurs. Puis les carolingiens les délaissent également.

Les 21 mai et 17 juin 1488 le conseil des consuls de Puigcerda se préoccupe de la restauration des bains des Escaldes. Ils devront le refaire en 1547, étant donné le pauvre état des bains.

Il faut attendre 1603 avant de trouver le récit de Joan Trigall qui relate l'état des bains à son époque.

Les Caldes ou Banys sont situés à une lieue environ de Puigcerda, au Nord; les sources naissent dans un endroit accidenté, sur le flanc d'une montagne hérissée de gros rochers arrondis [...] Là jaillissent naturellement des eaux chaudes, en abondance, dégageant des relents de souffre, à l'intérieur d'un édifice qui ressemble à une grande chapelle joliment façonnée, en pierre de taille, voûtée, massive, avec une ouverture et deux portes qu'on ne ferme jamais. [...] Trois marches de pierre, sculptées tout autour, permettent de descendre dans un bassin à fond plat et pavé de pierres rustiques. Entre les dalles sourd en bouillonnant une eau claire et salutaire. Autour du bassin il y a une large galerie, où de nombreux lits sont installés pour les baigneurs, s'ils ne désirent pas séjourner dans une auberge que l'on peut trouver dans les parages des dits bains. [...] L'eau comme j'ai dis est très chaude, mais pas au point qu'on ne puisse la supporter; au bout de quelques instants, ils ressentent une grande chaleur, de même sur le lit où ils se purifient merveilleusement. Si les bains se trouvent remplis de gale et d'autres immondices, on peut les vider très bien par certains tuyaux; ces derniers une fois fermés, le remplissage s'effectue en une demi-heure, tant l'eau est abondante. Tous peuvent s'y baigner; grands, petits, hommes, femmes, riches et pauvres, sans quelques intérêts financiers. Il eut été possible d'en tirer grand profit, ce qui aurait permis de réparer les dégâts importants occasionnés par les ennemis français destructeurs, mais Puigcerda n'a jamais voulu le faire.

En 1687, les bains se composaient d'un lavacrum à côté duquel se voyait encore quelques traces du sudatorium. En 1756 le roi de France demande une enquête sur les eaux minérales naturelles françaises. Les spécialistes viennent aux Escaldes et font ce constat :

Ces bains n'offrent aucun vestige d'un édifice somptueux et magnifique, [...]. Un vaisseau très simple, assez mal bâti et qui achève de crouler par vétusté, un bassin de 27 pieds de long sur 13 et demi de large et trois de profondeur (8,76 x 4,50 x 0,95), deux sources d'eaux thermale qui jaillissent dans le bassin sans aucun conduit, nul vestige d'un logement nécessaire à ceux qui vont prendre les bains, offrent-ils des restes d'un édifice somptueux et magnifique ?

Le 9 juin 1772 Louis XV inféodait au médecin perpignanais Joseph Carrère les bains d'Escaldes avec un petit terrain alentour contre le paiement d'une charge de froment payée annuellement. En contrepartie il s'engageait à édifier un logement commode à proximité, à construire deux bassins, un pour les pauvres, un pour la garnison de Mont-Louis et avoir un préposé pour la distribution des eaux et la manutention des bains.

Mais il avait le droit de percevoir un droit de 5 sous par bains, 3 sous par jours pour ceux qui consommeraient sur place et 8 deniers par bouteille de pinte et demi à emporter, les pauvres et les soldats n'y étant pas assujetti.

Mais face à cette privatisation les habitants de la contrée envoyèrent un menuisier et un serrurier pour fermer les bains, empêchant ainsi sa réhabilitation... et son droit de péage. De toute façon Joseph Carrère fut appelé à Paris à partir d'octobre 1774 sans finir d'y toucher. Les bains resteront comme ça jusqu'au 28 mars 1804, date où son héritier les vendit à Dominique Vergès, médecin originaire de Fontrabiouse et François Giralt d'Err pour 940 francs.

Entre 1812 et 1847 l'héritier des deux acquéreurs, le fils Colomer étant marié à la fille Giralt, dépense enfin pour leur reconstruction. Il construit de véritables bâtiments, homme et femme séparés, chambres, cuisine. Le 28 avril 1819 il achetait un terrain pour agrandir et construire d'autres bâtiments.

Le village a été rattaché à celui d'Angoustrine en 1973, formant une nouvelle commune : Angoustrine-Villeneuve-des-Escaldes.


Etymologie

Villeneuve est un nom que l'on donnait aux nouveaux lieux d'habitation lors de migration de la population d'une région. Il faut donc imaginer que ce lieu était complètement désert, puis s'est vu remplir d'un coup par les habitants des métairies proches. Quand aux Escaldes, c'est un hameau dont l'origine vient des "Aigues Caldes", les "Eaux chaudes", employés pour désigner les sources qui y surgissaient. Villeneuve a été créé au Xe siècle par le comte de Cerdagne.

Le lieu a porté des noms différents en fonction des âges : Vila nova de Aquas calidas (Xe siècle), Calidis (1058), Villarium de Villanova (XIIIe siècle), Vilanova de les Caldes ou Vilanova y Escaldes (XVIIe siècle)



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