Histoire
Historiquement, le château d'Ultrera a une origine romaine. Présent dans la région dès -154, les Romains y ont édifié plusieurs places fortes destinées à protéger leurs intérêts, car à cette époque, la Gaule n'était pas encore conquise.
La première mention de la citadelle date de 673, dans un document indiquant qu'elle a été prise par le roi wisigoth Wamba. Passée sous contrôle des Carolingiens en 811, après avoir résisté aux invasions arabes en 739, elle entra dans le système féodal mis en place par Charlemagne. Le village de Sorède dépendait alors de cette forteresse, de même que la chapelle de La Pave et son hameau. Au XIIe siècle, les habitants construisirent la chapelle de la citadelle.
Le XIIIe siècle voit naître les premiers conflits. En 1296, Jacques Ier d'Aragon rattache le château et la chapelle de La Pave à l'archidiaconat de Sorède et à la seigneurie de Sorède. Ayant un double maître, le château devint alors source de conflits, qui se terminèrent par l'avantage de l'archidiacre, avantage qu'il conserva jusqu'en 1675. Cette année-là, les Français prirent la forteresse d'Ultréra. Pour éviter la répétition des conflits, la seigneuresse de Sorède, Jeanne de Vilaplana, fit détruire le château ainsi que la chapelle incluse dans ses murs. Le lieutenant général Le Bret exécuta la destruction à l'explosif, de la même façon que pour le château de Tautavel.
Le chanoine François de Vilaplana, frère de Jeanne, souhaita réparer le forfait de sa sœur et fit construire une nouvelle chapelle en 1681, Notre-Dame du château. Pour marquer la continuité du lieu de culte, il fit apposer les meilleurs éléments de la chapelle castrale sur le nouvel édifice. Ces blocs de marbre blanc, plaqués au-dessus du portail Nord, sont encore visibles aujourd'hui.