Un château qui fut détruit volontairement... à l'explosif !
Il est fièrement dressé au-dessus de la falaise, le château de Tautavel. Ou plutôt ce qu'il en reste !
En effet, il est aujourd'hui en ruine, dynamité volontairement au XVIIe siècle pour se débarrasser d'une place-forte jugée trop dangereuse. Mais ses vestiges témoignent de son passé, attirant randonneurs et adolescents en quête de coins tranquilles.
Il est fièrement dressé au-dessus de la falaise, le château de Tautavel. Ou plutôt ce qu'il en reste !
En effet, il est aujourd'hui en ruine, dynamité volontairement au XVIIe siècle pour se débarrasser d'une place-forte jugée trop dangereuse. Mais ses vestiges témoignent de son passé, attirant randonneurs et adolescents en quête de coins tranquilles.
De nos jours, il ne subsiste que peu de choses du château de Tautavel. C’était une fortification médiévale du XIe siècle, détruite au XVIIe siècle (à l’explosif !). Toutefois, le site peut constituer un objectif de balade puisqu’il se trouve sur le chemin de la torre del Far, la sentinelle du Roussillon.
Le château est aujourd’hui envahi par la végétation. Situé à proximité de la falaise, il convient d’avancer avec prudence et de rester à distance du bord, même si le lieu ne présente pas de danger particulier. En circulant au milieu des ruines, on longe encore des pans de murs, des soubassements, une portion du donjon, ainsi qu’une porte voûtée, des tranchées défensives et le trou d’une citerne. Depuis le sommet, la vue demeure splendide.
L’impression qui se dégage sur place est celle du mystère. Le paysage, aride mais couvert d’arbustes épineux, renforce cette atmosphère. Du haut de la falaise, le regard porte très loin, ce qui explique le choix de cet emplacement stratégique : un véritable verrou sur la vallée du Verdouble. Y aller un jour nuageux, avec peu de vent, est une expérience saisissante : on croirait voir surgir quelques chevaliers derrière la moindre colline !
On y accède par un chemin piétonnier qui part des hauteurs du village. Comptez une quinzaine de minutes de marche, sur un sentier assez raide, pour atteindre le site.
Tautavel et son château sont étroitement liés jusqu'au XVIe siècle. Le village s'est initialement développé contre les murs du château, pratique courante à l'époque. Il apparaît pour la première fois dans un document écrit en 1011 sous le nom de Taltehull. En 1012, le comte Bernat Taillefer donne à son fils Guillem le "Castellum de Taltevull", donation confirmée par son testament en 1020. Le château est cité de nouveau en 1070, puis disparaît des archives.
En 1230, le château passe entre les mains de Pons de Vernet qui l'échange avec le comte d'Empories. À cette époque, un certain Guillem de Taltahull reçoit dudit Pons un honneur situé sur les territoires de Millas, Corbère et Vallventosa. Avec la signature du traité de Corbeil, le château de Tautavel est intégré à la ligne de défense du royaume d'Aragon, aux côtés d'autres forteresses comme Força Réal.
En 1234, la succession de Pons de Vernet est réglée : Jacques Ier de Majorque reçoit le château de Taltahull de Pons Hug, comte d'Empories, pour un paiement de 3 400 sols de Malgone. Entre 1276 et 1311, Pere Guillem de Taltahull rend hommage au roi Jacques pour la mansade de Peyrestortes, dépendance du château, ainsi que pour ses possessions héritées de son père, le chevalier Guillem de Taltahull, à Millas, Corbère, Vallventosa, etc.
Entre 1325 et 1346, sous le règne de Jacques II de Majorque, plusieurs châtelains se succèdent : Bernat de Rivesaltes, François de Perillos, Lope de Puyo. En 1346, une ordonnance de Pierre IV d'Aragon fixe le salaire du châtelain à 3 000 sols annuels de Barcelone, avec pour obligation de résider continuellement à Taltahull, accompagné de six sergents et d'un chien de garde.
En 1360 et 1369, Pierre IV fait inventorier les tours et châteaux royaux pour évaluer l’état du système défensif. Chaque château est inspecté, et les châtelains peuvent rédiger un cahier de doléances pour améliorer leurs défenses ; Tautavel y participe activement.
En 1387, le château et ses dépendances sont inféodés à Bérenger de Perpetusa dit d'Ortaffa par le roi Jean II. Un siècle plus tard, en 1493, le salaire du châtelain est supprimé et le château partiellement démoli, probablement à la suite de l’occupation française menée par Louis XI. Au début du XVIIe siècle, le château est confié à la famille d'Oms. Bernard d'Oms, seigneur de Taxo et Villelongue, obtient la charge et fournit personnellement de la nourriture à la garnison, ce qui lui vaut les faveurs de Louis XIII. Il décède en 1624.
Son fils Joseph lui succède et soutient les nobles catalans opposés à la couronne française. Lors de la guerre de Trente Ans, Louis XIII attaque le Roussillon en 1639 : après les forteresses d'Opoul et de Vingrau, le château de Tautavel tombe le 5 septembre, entachant la réputation de cette branche de la famille d'Oms.
Enfin, Emmanuel, fils de Joseph, est spolié : le château est confié au duc de Noailles le 12 août 1652 par ordre de Louis XIV, puis détruit à l’explosif en 1658 afin de supprimer toute place forte dans la vallée.
Le village de Tautavel est une fortification des premiers temps de l'époque carolingienne. Il se trouve au sommet d'un éperon rocheux étroit qui surplombe le village. Pour y aller, il faut se garer du côté de la cave coopérative, il y a un chemin large qui monte vers la montagne. Pour arriver sur place, il faut compter un bon quart d'heure si vous marchez vite, sinon une petite demi-heure. Vous ne pouvez y aller qu'à pieds, en vélo, ça serait un peu compliqué, surtout sur place.
Sinon, pour ceux qui ne le savent pas, Tautavel est une ville des Corbières, au Nord des Pyrénées-Orientales. On y va par Estagel, juste après la sortie en direction de Saint-Paul-de-Fenouillet, il y a une route qui y va, sur la droite.
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