Millas

Bien connue dans la région, Millas se plait à faire découvrir ses trésors aux visiteurs de passage.



Ville cosmopolite, Millas est avant tout une avant-garde pour la protection des traditions catalanes. Elle est indéniablement associée à la Catalanité, qu'elle a viscéralement enracinée en son sein.

Ville cosmopolite, Millas est avant tout une avant-garde pour la protection des traditions catalanes. Elle est indéniablement associée à la Catalanité, qu'elle a viscéralement enracinée en son sein.

Grande ville du Ribéral et gardienne de traditions catalanes ancestrales, Millas fait partie de ces villes qu'il faut découvrir pour pouvoir l'apprécier. Dotée d'une jolie église massive et de belles places arborées, la ville est accueillante et ses habitants sont particulièrement concernés par la catalanité et ce qui s'en rapproche. On la désigne parfois comme la capitale du Ribéral, bien qu'Ille-sur-Têt soit plus approprié.


Urbanisme

La ville de Millas fait partie de ces villes qui se sont construites le long d'une route, ici c'est le long de la Nationale 116 montant en Cerdagne. Puisque cette route telle qu'on la connaît est récente, c'est le long de l'ancienne route que Millas s'est développé. Les terres de ce coin du Ribéral sont riches et donc particulièrement propices à l'agriculture, il n'est donc pas étonnant qu'un village se soit construit ici. D'ailleurs, c'est le cas tout le long de la Têt, de Perpignan à Prades, où l'on a une densité de villages importante.

Tout ceci pour dire que Millas s'est développé le long de la route, avec des maisons deux faces accolées les unes aux autres. Mais là où d'autres villages seraient restés tout en longueur, l'histoire de Millas l'a amené à adopter la forme traditionnelle des villages catalans : en cercle. L'origine de cette disposition date du XIe siècle, époque où fut déclarée la Trêve de Dieu, un accord trouvé entre la société civile, particulièrement violente à l'époque, et la société religieuse qui tentait de la régenter. Cet accord stipulait que nul ne pouvait être inquiété à moins de 30 pas d'une église. Pas bête, nos ancêtres ont alors construit leurs maisons en cercle, à 30 mètres de l'église, d'où cette forme circulaire.

Ce cercle est parfaitement dessiné à Millas sur la moitié de sa circonférence, c'est une caractéristique de cette ville. La partie est de la vieille ville a été retravaillée, urbanistiquement parlant, et la forme arrondie initiale a disparu. À l'intérieur de cette zone, on est dans ce qu'on appelle la Cellera : c'est le grenier à grain, la zone la plus protégée du village à partir du XIIe siècle. On y trouve de nos jours des ruelles étroites mais, contrairement à d'autres villages, moins sinueuses qu'ailleurs. On sent que durant les années passées, au fil du temps, le centre de Millas a été retravaillé. Là aussi, c'est une caractéristique de cette ville, car généralement, les centres-villes nous sont parvenus sous la forme dans laquelle ils ont été construits.

Le reste de la ville, plus moderne, est composé de lotissements d'époques variées, des années 30 à nos jours. Il y a assez peu de maisons très récentes à Millas, l'extension de la ville étant stoppée aussi bien pour des raisons foncières que politiques. D'ailleurs, lorsqu'on observe la ville par image satellite, on constate que la ville s'arrête le long d'une voie qui semble la contourner. Si on connaît les villes du Ribéral, on sait que ces dernières sont bloquées entre la Nationale et la Têt au nord, et la voie de chemin de fer au sud. Il semble que la voie de chemin de fer contourne la ville, l'agrandissant par le sud. Il n'en est rien !

La voie de chemin de fer traverse la ville, ce qui est plutôt curieux et que n'a pas fait une ville comme Le Soler, par exemple, bloquée dans son étroit territoire. Par contre, c'est un canal d'irrigation qui contourne la ville, limitant son extension. C'est plutôt curieux puisque le territoire de Millas se prolonge au-delà du canal, rendant possible l'extension de la ville. On imagine que ce sont des raisons politiques et agricoles qui l'en empêchent. Il faut dire que si ce territoire est assez grand, il est surtout étendu vers le nord, une zone plutôt aride et impropre à l'agriculture. Il est donc tout naturel de vouloir préserver les terres riches du Ribéral de toute nouvelle construction. La ville de Pia fait de même, avec toutes ses zones agricoles du nord totalement vierges d'urbanisation.


Équipements, aménagements

Millas est au centre du Ribéral, c'est une ville attractive au sens où elle attire la population alentour pour participer à la vie locale. Ses équipements sont plutôt nombreux et riches. D'un point de vue jeunesse et éducation, on y trouve une école primaire, une école maternelle et un collège. La ville possède aussi un relais d'assistantes maternelles et une crèche. D'ailleurs, elle propose à la population différents modes de garde des enfants, y compris en périscolaire et en garderie. Il y a aussi un PIJ (Point Information Jeunesse). D'un point de vue culturel, Millas possède une médiathèque, mais cela reste assez classique. D'un point de vue social, on note la présence d'une maison des associations et de locaux dédiés au fonctionnement des associations de solidarité. La mairie met à disposition de la population plusieurs salles de réception, ainsi que des zones rurales aménagées pour faire la fête, organiser un baptême, un mariage ou toute autre réunion regroupant de nombreuses personnes.

Enfin, d'un point de vue sportif, Millas propose plusieurs terrains pour la pratique du football, du rugby et du tennis. Au nord-ouest de la ville, il y a un parcours sportif, et il faut noter la présence d'arènes à Millas. C'est une curiosité, car si autrefois de nombreuses villes en avaient, il n'en reste aujourd'hui que quelques-unes. Il faut dire que la tauromachie est de plus en plus décriée, et probablement à juste titre.

Il convient également de parler d'un très bel équipement de la ville : les lacs. Ils sont situés au nord-ouest de la ville, à une distance permettant de s'y rendre à pied ou à vélo facilement. Il s'agit d'un ensemble de quatre lacs artificiels de tailles variées, aménagés pour diverses utilisations. L'un est une base nautique, un autre un parcours de pêche, un troisième une réserve biologique. Le site est aménagé pour les grillades, avec un parcours sportif et divers équipements utiles comme des parkings, des toilettes et, en été, une guinguette. C'est un endroit très agréable.


Économie, commerces

L'économie de Millas a pour particularité d'être segmentée. Elle est composée d'un grand nombre d'acteurs très variés, allant de l'autoentrepreneur à la structure interentreprises de grande taille. Les commerces sont assez nombreux à Millas, une ville qui a su conserver, voire développer, ses commerces de proximité. On y trouve essentiellement des commerces de bouche, du restaurateur au traiteur, de la boulangerie à la boucherie, etc. D'autres commerces exercent dans les services à la personne, comme l'esthétique. Il y a également plusieurs commerces dans le domaine de l'automobile et du transport. Une grande partie des commerces locaux concerne aussi la banque, l'assurance et l'immobilier. Il faut également noter la présence d'un supermarché.

Pour les artisans, la variété des domaines est moins grande. Beaucoup exercent dans le secteur du bâtiment : plâtrier, maçon, électricien ou encore charpentier se partagent un marché de la construction qui fonctionne plutôt bien dans la région, bien qu'à Millas, il soit moins actif qu'auparavant. Quelques entreprises locales connaissent un bel essor et entraînent dans leur sillage d'autres entreprises plus modestes.

Dans le domaine de l'agriculture, Millas se caractérise par une forte concentration de ses exploitations agricoles, couplée à une réduction drastique du nombre d'entreprises. Ainsi, plus de 80 % des exploitations agricoles de Millas ont disparu en 30 ans, mais certaines ont fusionné, limitant ainsi la perte. Toutefois, la tendance générale reste marquée par le déclin de l'activité agricole. Il semble que les décisions politiques prises ces dernières années aient permis de freiner cette chute, mais il est indéniable que l'agriculture à Millas est en déclin depuis de longues années.

Géographiquement, la vie économique de Millas se développe essentiellement dans deux zones distinctes.


Solidarité, vie sociale

Millas n'est pas une ville jeune, au sens où sa population n'est pas particulièrement jeune. Elle n'attire pas les familles plus qu'ailleurs, mais elle a l'avantage de conserver sa vie de village, avec ses anciennes familles qui restent sur place. Cela permet d’avoir une démographie relativement équilibrée, sans un excédent notable de personnes âgées par rapport à la moyenne. Toutefois, la mairie a mis en place plusieurs services à destination des seniors, favorisant ainsi une solidarité intergénérationnelle importante à Millas.

La ville propose un service de transport personnalisé en cas de besoin, un portage de repas à domicile, ainsi qu'une association dédiée aux personnes âgées. Des services de surveillance sont également disponibles si nécessaire. Pour l’autre extrémité de la pyramide des âges, les enfants bénéficient d’un Point Info Jeunesse, d’une garderie, d’un centre aéré proposant de nombreuses activités, ainsi que d’un Conseil Municipal des Enfants.

Millas dispose par ailleurs de nombreuses associations aux activités variées. La plupart sont culturelles ou sportives, mais certaines œuvrent dans le domaine de la solidarité (aide aux devoirs, distribution de denrées alimentaires) ou ont une vocation patriotique. Parmi les clubs les plus connus, on peut citer le club de rugby à XV et le club de boxe.


Patrimoine, curiosités à voir sur place


L'église

L'église de Millas

L'église de Millas

L'église de Millas est dédiée à Sainte Eulalie. Construite au XVe siècle, elle est classée aux Monuments Historiques et fait suite à une église plus ancienne. Elle conserve des éléments de l'édifice roman initial, notamment le clocher et le portail méridional. Ce dernier fut déplacé en 1877 : il était initialement situé sur le mur occidental. Le clocher, mesurant 27 m de haut sur 6,50 m de large et 5,30 m de profondeur, est structuré en deux niveaux d'arcatures et de lésènes, reposant sur un rez-de-chaussée aveugle. Il fut édifié en galets de rivière et rehaussé au XVe siècle pour atteindre sa hauteur actuelle.

Le portail méridional ne possède pas de linteau, mais deux voussures embellissent légèrement le tympan lisse en marbre blanc de Céret. La clé de voûte est gravée d'un symbole royal, celui de la Catalogne, rappelant probablement les privilèges octroyés aux habitants par le futur Jacques II de Majorque, fils de Jacques Ier le Conquérant, en 1272. On y trouve également des sculptures de coquilles Saint-Jacques, probablement en lien avec le titre du comte de Catalogne.

À l'intérieur, les voûtes datent du XIXe siècle. L'église possède un riche mobilier : une tribune peinte de 1445, deux bénitiers en coquillage, une cloche de 1715 et plusieurs retables. Le retable du maître-autel, réalisé par Trémullas en 1645, comporte deux rangées : la plus basse présente Sainte Eulalie au centre, entourée de Saint Jean l'Évangéliste et Saint Jean-Baptiste ; la rangée haute représente Saint Pierre, la Vierge du Rosaire et Saint Paul. Ce retable, entièrement doré, est surmonté de trois dais et d'un pinacle finement travaillé.

D'autres retables enrichissent l'église : celui de Saint Sébastien (XVIIIe siècle), celui de la Vierge (XIXe siècle), ainsi que divers éléments du XVIIe siècle, des panneaux du XVe siècle et une prédelle du XVIIe, conservée dans la sacristie. Un Christ du XVIIe siècle, une toile représentant Saint Jean-Baptiste (début XVIIe siècle) et de nombreuses autres peintures des XVIIe et XVIIIe siècles y sont également exposés. Parmi les objets liturgiques, on trouve une croix processionnelle de la fin du XVIIe siècle, un reliquaire pédiculé du XVIe siècle et de l’argenterie des XVIIe et XVIIIe siècles, conservée dans la sacristie.

Lors de sa construction au XVe siècle, l’église fut partiellement financée par des dons. Plusieurs corporations et particuliers contribuèrent aux travaux. Pour les remercier, les visages des 58 donateurs furent sculptés dans l’église, accompagnés des symboles des corporations, expliquant ainsi la présence de jougs, de ciseaux et de chaussures sur les murs.


L'ermitage de Força Réal

L'ermitage de Força Réal

L'ermitage de Força Réal

Il s'agit d'un ermitage isolé, situé au sommet de la montagne entre Millas et Montner, à la frontière de ces deux villages. Particulièrement visible depuis la vallée de la Têt, il est également connu pour son antenne de radiodiffusion. La vue y est particulièrement dégagée, offrant un panorama spectaculaire.

Força Réal est non seulement un ermitage, mais aussi l'emplacement d'un ancien château, aujourd'hui disparu.

En savoir plus sur l'ermitage de Força Réal.


La Portalade

La Portalade de Millas

La Portalade de Millas

À Millas, la "Portalade" désigne le portail d'accès au grenier à grains de la ville durant le haut Moyen Âge. À cette époque, la plupart des villages de la région mettaient en commun leurs ressources alimentaires, principalement le blé destiné à la fabrication du pain. Ces réserves étaient stockées au centre du village, protégé soit par un rempart, soit par un cercle de maisons formant une enceinte, un agencement appelé cellera (prononcé "Ceillere").

L’entrée du village se faisait par un portail, dont celui de Millas constitue un vestige remarquable. De style gothique, il était équipé d'un système de défense, un élément assez rare dans la région.


Les remparts

Les remparts de Millas

Les remparts de Millas

Les remparts de Millas sont situés aux numéros 1 et 4 de la rue du Moulin. Autrefois, une imposante tour enjambait le ruisseau d’irrigation, qui était protégé par une lourde grille empêchant le passage. Bien que le ruisseau existe toujours, il est désormais recouvert par le revêtement de la rue.


La Barbacane

La Barbacane de Millas

La Barbacane de Millas

Une barbacane est une chicane volontairement aménagée dans le tracé d’un chemin naturel menant à un bâtiment ou un lieu nécessitant une protection. Élément clé de l’architecture militaire, elle permettait de placer un éventuel assaillant sous un feu nourri.

Les barbacanes en milieu urbain sont rares. Celle de Millas relie l’église à la rue de la République. Ce passage était autrefois sécurisé par un portail situé en amont.


Chapelle de l'hôpital

Comme dans la plupart des villes du Roussillon, Millas possédait un hôpital, en réalité un asile pour vieillards et mendiants. Il accueillait les plus démunis ainsi que les personnes âgées sans famille. Cet hôpital disposait naturellement d’une chapelle, mais peu d’informations subsistent à son sujet. On sait cependant qu’elle abrite une Pietà datant du XVIIIe siècle.


Chapelle Saint Génis du Boulès

Cette chapelle est mentionnée en 1294 sous le vocable de Capellanus Sancti Genesii, soit "Chapelle Saint Génis". Au XIIIe siècle, il s’agissait donc encore d’une chapelle, probablement destinée à rassembler les populations éparses vivant sur les rives de la Têt. On la retrouve plus tard dans un document de 1466 sous l’appellation Loco vocato St Genis alias Argiles, "Lieu voué à Saint Génis, dit Argiles". Par la suite, elle a servi d’ermitage. Il semble que la chapelle ait été ruinée au XVIIIe siècle.


Ermitage Notre-Dame del Remei

Cet ermitage apparaît tardivement dans les sources historiques, en 1678, sous l’appellation Hermita de Nostra Senyora de Remey. Cette date coïncide avec l’essor de la pratique de l’érémitisme en Roussillon. En effet, à la fin du XVIIe siècle, chaque commune souhaitait avoir son ermite, souvent installé dans d’anciens lieux de culte abandonnés (chapelles castrales, églises désaffectées, etc.). À cette occasion, nombre de ces édifices furent restaurés.

En 1790, l’ermitage Notre-Dame dut fermer définitivement ses portes à la suite du vote des lois anticléricales. Contrairement à certains autres ermitages, il ne fut jamais rouvert au XIXe siècle et tomba progressivement en ruine, état dans lequel il se trouve encore aujourd’hui.


Ermitage Saint Martin de la Riba

Porteur du même nom qu’un autre ermitage situé à Saint-Féliu-d’Avall, Saint Martin était à l’origine le siège d’une ancienne paroisse, rapidement désaffectée. Cette paroisse était centrée autour d’un château, dont Saint Martin était l’église castrale. Ce château est mentionné dès 898. La première trace écrite de l’église apparaît en 1121 sous le nom de Ecclesia Sancti Martini de Ripa, puis en 1445 sous celui de Ecclesia ruralis. À cette époque, une "église rurale" désignait généralement un édifice en voie d’abandon, ce qui suggère que la paroisse de Saint Martin fut désertée autour du XVe siècle.

Comme de nombreux édifices religieux abandonnés, celui-ci retrouva une vocation grâce à la création d’un ermitage vers la fin du XVIIe siècle. Une liste datant de 1688 atteste de l’existence de l’Hermita de Sant Marti. Cependant, à l’instar de Notre-Dame del Remei, Saint Martin fut victime des mesures anticléricales de la Révolution française et disparut. Aujourd’hui, l’édifice est en ruine.


Autre patrimoine

Le territoire de Millas abrite deux oratoires, l’un dédié à Saint Génis, l’autre à Saint Martin. La ville possède également un musée des Beaux-Arts, où l’on peut admirer des tableaux des XVe et XVIIe siècles, des pièces d’orfèvrerie des XVe, XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, ainsi qu’un chef-d’œuvre sévillan du XVIIe siècle.


Histoire

Préhistoire

La commune de Millas possède une particularité historique remarquable : c'est près du mas Saint-Ferréol, adossé à la colline de Força-Réal, que des fouilles archéologiques ont permis de mettre au jour les plus anciennes traces d'activités humaines en Roussillon, datant d'un million d'années ! Il s'agissait de pierres taillées, retrouvées sur les terrasses de Millas.

Le site n'a jamais vraiment été abandonné par nos lointains ancêtres. On a retrouvé des traces d'activités humaines durant le Paléolithique récent, tout au long du Néolithique et jusqu'à environ -1200, à l'époque des champs d'urnes. En effet, une grotte a révélé un champ d'urnes de cette période.


Antiquité

On peut estimer, en généralisant, que pour notre région, l'Antiquité commence avec l'invasion des Celtes (-500) sur les peuples d'origine ibère et ligure qui occupaient la région depuis le Néolithique. Les Celtes, appelés Gaulois par les Romains, furent à leur tour envahis par ces derniers en -128. Les Romains furent les premiers à structurer le Roussillon grâce à des infrastructures de communication, dont la fameuse Via Domitia, et en implantant de grands domaines agricoles, qui donnèrent parfois naissance à des villages. Cependant, aucun vestige de cette époque n'a été trouvé à Millas, ce qui laisse penser que le village aurait été fondé à l'époque carolingienne.

Le territoire du Roussillon passa ensuite sous le contrôle des Wisigoths, un peuple germanique initialement venu chercher l'aide de l'Empire romain, mais qui accéléra finalement sa disparition en constatant son impuissance face aux Huns. C'est donc tout naturellement que, dans le grand bouleversement du début du Ve siècle, les Wisigoths s'installèrent dans le sud de la France et sur la péninsule Ibérique. Toutefois, aucune trace de leur passage n'a été retrouvée à Millas, pas plus que celles des Sarrasins, leurs successeurs (735), qui ne firent que traverser la région.

Il faudra en réalité attendre 811 et la conquête définitive de la Septimanie par Charlemagne pour que commence l'époque féodale et l'apparition de Millas.


Moyen Âge

La ville de Millas est mentionnée pour la première fois dans un document en 985 sous le nom de "Villa de Milliariis". On peut imaginer que les habitants se soient placés sous la protection d'un château primitif, aujourd'hui disparu, appartenant à un seigneur local. La notion même de seigneur n'apparaît qu'aux alentours des Xe et XIe siècles, avec l'idée qu'une paroisse puisse être la propriété d'un seul individu. Nous ne connaissons pas les premiers seigneurs de Millas, mais au XIIIe siècle, la paroisse appartenait à la famille de Vernet, établie près de Perpignan et qui a donné son nom au quartier nord de la ville actuelle.

En novembre 1261, en échange du castrum de Cadaquès, le seigneur Ponç du Vernet céda à Pons-Hug IV, comte d'Ampurias, les importantes seigneuries roussillonnaises de Torreilles, du Vernet, de Millas et de Tautavel, ainsi que quelques possessions et droits sur Salses, Barrès, Céret et Canet. Ainsi, Millas devint une propriété comtale, puis royale après l'extinction de la lignée des comtes d'Ampurias. Le territoire fut alors partagé entre le roi de Majorque et le roi d'Aragon. À cette époque, en 1325, le royaume d'Aragon avait déjà été divisé entre les deux fils de Jacques Ier le Conquérant : le Roussillon, la Cerdagne, les îles Baléares et la seigneurie de Montpellier formant le royaume de Majorque.

Un document majeur datant de 1293 nous a été légué par le roi de Majorque. Souhaitant recenser la population de ses domaines pour mieux établir l'imposition des villes, il envoya des mandataires dresser la liste des propriétaires fonciers, ce qui nous permet aujourd'hui de disposer de l'équivalent d'un cadastre du XIIIe siècle. Ce document enluminé fait partie d'un ensemble de six "capbreus" (nom de ces registres) royaux, qui font suite à divers documents seigneuriaux. La particularité de celui de Millas est qu'il est associé à celui de Claira.

Au XVe siècle, la ville était protégée par une "cellera", une enceinte fortifiée qui abritait l'église, le château et surtout le grenier du village. En 1466, une nouvelle église fut consacrée pour remplacer l'ancienne église romane, dont une partie fut détruite.


Epoque moderne

Le début du XVIIe siècle fut marqué par l'intensification du conflit entre la France et l'Espagne. La France attaqua son voisin et conquit progressivement toutes les places fortes du nord du Roussillon, notamment La Salveterra et Tautavel. Vint ensuite le tour de Força-Réal, situé à proximité, avant que tout le Roussillon ne tombe sous le contrôle français. Cela aboutit à la signature du traité des Pyrénées en 1659, qui fixa définitivement la frontière entre les deux pays, telle que nous la connaissons aujourd'hui.

En 1719, Millas obtint le statut de marquisat, bien que ce titre n'ait plus la même importance qu'aux premiers temps de la féodalité. Depuis 1936, la mairie est installée dans une ancienne maison typique du XVIIIe siècle.


Etymologie

Je n'ai pas d'explication étymologique certaine pour le mot "Millas". On peut supposer qu'il provient du millet, une céréale autrefois cultivée abondamment dans cette région, et représentée sur le blason. Cependant, cette interprétation reste incertaine, car il pourrait également s'agir d'une "arme parlante", où la présence du millet sur le blason ne sert qu'à établir un lien symbolique avec le nom "Millas", sans lien réel avec l'histoire ou l'économie locale. En définitive, l'origine exacte reste un mystère. Désolé !


Héraldique

Blason Millas

Expression héraldique

d'azur aux deux épis de millet adossés, tigés et feuillus d'argent, au chef-retrait cousu de gueules.

Description

D’après l’expression héraldique ci-dessus, le schéma semble incorrect. En effet, le fond devrait être "d'azur", c'est-à-dire bleu. Les deux épis de millet sont "adossés", autrement dit placés dos à dos. Le millet est "tigé" (avec une tige) et feuillu "d'argent", soit de couleur blanche. La partie haute du blason, le "chef", est en retrait pour indiquer qu'il ne touche qu’un côté de l'écu. Il est également "cousu", c'est-à-dire que la partie principale et la partie haute se rejoignent sans espace entre elles. Enfin, les mots "de gueules" précisent que cette zone est rouge.

Explications

Le blason de Millas est caractérisé par deux épis de millet, rappelant l’origine étymologique de la ville. Sur un fond bleu, ils sont surmontés d’une zone rouge, bien que la signification de cette dernière reste inconnue. Ce blason est une "arme parlante" : son motif permet de reconnaître la ville qu'il représente.



Situation et accès

Millas est une ville du Ribéral. Elle est le long de la Nationale 116, pour y aller il suffit donc de prendre cette route en direction de l'Andorre, elle passe par Millas.



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Drapeau catalan Les Pyrénées-Orientales

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